Comme prévu, le journée de finale des Mondiaux ISA de longboard au Salvador ont eu lieu hier en fin de journée heure française. Bien partie dans ces Mondiaux, l’équipe de France qui visait l’or a entamé la journée avec trois de ses athlètes à l’eau. D’abord Alice Lemoigne au tour de repêchages puis Edouard Delpero en finale du tour principal hommes et enfin Zoé Grospiron en finale du tour principal femmes, « petite finale » avant la finale d’évènement qui couronne les vainqueurs de l’année.
L’océan en aura décidé autrement pour Zoé Grospiron et Edouard Delpero
Au tour 6, Edouard Delpero s’est mesuré avec brio au Brésilien Carlos Bahia et aux deux Japonais Taka Inoue et Kai Hamase, dont les performances auront aussi marqué ces Mondiaux ISA. S’imposant avec la forme dans cette finale de tableau principal, c’est avec confiance et détermination qu’il a pris la direction de la finale de compétition, avec en ligne de mire la médaille d’or qu’il a toujours convoitée, remportée par son frère Antoine Delpero l’année passée.
L’océan en aura décidé autrement. Dans un heat très lent où les vagues se sont laissées désirées la majeure partie du temps, l’Hawaiien Kai Sallas s’est imposé avec deux scores majeurs pour un total de 17.33 points. Derrière lui c’est le Japonais Kai Sallas qui a pris la médaille d’argent (17.10 points) tandis que le Brésilien Rodrigo Sphaier s’est emparé du bronze (16.20 points) devant Edouard Delpero, qui devra se contenter d’une 4e place mondiale (15.47 points), avec le goût amer de ne pas avoir pu pleinement montrer son surf en finale.
Après avoir été éliminé au 4e tour principal, Kai Sallas a dû surfer dans 5 séries de repêchage pour se frayer un chemin jusqu’à la grande finale. Les connaissances acquises lors de ces séries supplémentaires se sont finalement avérées bénéfiques. Attrapant une vague dès la première minute, le champion du monde a réalisé une performance fulgurante, obtenant le score le plus élevé de l’événement chez les hommes pour un nose-riding engagé et critique. Bien que les autres finalistes Taka Inoue, le champion du monde 2010 Rodrigo Sphaier et le double médaillé de bronze Edouard Delpero aient également été en mesure d’ouvrir le bal avec des scores de l’ordre de 8 points, le surfeur de 42 ans a contrôlé le reste de la série, soutenant rapidement son score et utilisant de manière experte la priorité dans les dernières minutes.
Le champion de longboard en titre de la WSL, Kai Sallas, est désormais double champion du monde de longboard de l’ISA. Ayant presque atteint son objectif de remporter les doubles titres mondiaux ISA & WSL en 2018 lorsqu’il a remporté sa première médaille d’or ISA et s’est classé vice-champion WSL, l’Hawaiien était ravi de consolider davantage sa place de meilleur longboardeur au monde en remportant cette année les deux titres mondiaux à quelques mois d’intervalle.
« C’est une sensation incroyable« , a t-il déclaré « C’est la preuve que si vous rebondissez, que vous travaillez dur et que vous continuez à essayer, quelque soit votre âge, il n’est jamais trop tard. Il suffit de persévérer.«
Au tour 5, Zoé Grospiron affrontait hier la Japonaise, Natsumi Taoka, l’américaine Rachael Tilly, et l’Hawaïenne Honolua Blomfield. Un heat composé de 4 surfeuses appartenant au Longboard Tour de la WSL. Un peu court dans un heat serré aux scores, la Française a basculé aux repêchages à l’issue de ce heat de haute voltige, en compagnie de Honolua Blomfield, championne du monde WSL 2021.
Sans se démonter, les deux surfeuses se sont imposées dans les repêchages avec plusieurs points d’écart avec leurs adversaires pour rejoindre, avec un léger détour, la grande finale. Elles y ont retrouvé leurs opposantes du tour précédent, sans surprise puisque les 4 surfeuses s’étaient démarquées depuis le lancement de la compétition. Comme pour la finale masculine, il a cependant été douloureux hier d’accepter la lenteur de l’océan, qui n’a fourni que peu de zones d’expressions aux longboardeuses. Alors que le niveau était là et que l’on espérait voir la magie opérer et leur expérience parler avec des vagues rendues coup sur coup, c’était sans compter sur des séries qui ont tardé à entrer au large, laissant le jeu des priorités et du mental jouer le plus gros rôle.
Comme son compatriote chez les hommes, Honolua Blomfield a immédiatement mis la pression sur le reste du groupe, en commençant par un 7 points dès le lancement du heat. En restant active, elle a rapidement affiché un 8,07 points pour prendre une avance significative. Après un départ lent, la médaillée d’argent 2013 Rachael Tilly (USA, argent) a obtenu un 8,17 points à son tour rester en course et laisser la médaillée de bronze 2018 Natsumi Taoka (Japon, bronze) et la médaillée de cuivre 2023 Zoé Grospiron dans l’obligation de réaliser des scores importants. Avec moins de 30 secondes au compteur, l’Américaine a pris une vague, nécessitant un 6,90, tandis que l’Hawaïenne a pris la vague suivante directement derrière elle. Alors que les deux surfeuses attendaient leur score sur le sable, Rachael Tilly a obtenu exactement ce dont elle avait besoin, un 6,90 points avant que le score de Honolua Blomfield ne soit annoncé : un 8,43 points, le plus élevé de la série et suffisant pour s’assurer facilement la victoire.
La triple championne WSL de Longboard, Honolua Blomfield, avait déjà remporté la médaille d’or dans la division Open Junior (mixte à l’époque) en 2013 mais n’avait pas encore remporté la médaille d’or féminine, un objectif qu’elle était ravie d’atteindre hier. « Honnêtement, les mots me manquent« , a t-elle déclaré Blomfield, très émue. « Je le voulais tellement et le fait que cela m’arrive, c’est un sentiment fou. »
Alice Lemoigne grandiose mais un peu court
Au round 6 des repêchages, Alice Lemoigne s’est brillamment imposée dans sa série face à Maria Fernanda Reyes, la Mexicaine Coral Bonilla et l’Américano-Samoane Sive Jarrard. Si la Péruvienne a mené la série sur la longueur, la championne du monde ISA 2023 ne s’est pas démontée et a attendu son opportunité. C’est dans la dernière minute du heat qu’elle a scoré sa seconde vague et pas des moindres : un 9.80 points sur une longue droite où elle a démontré avec aisance l’ampleur de son répertoire. Alice Lemoigne detient ainsi les deux meilleures notes de la compétition cette année, un 9.77 et un 9.80. Malheureusement, la Réunionnaise s’est inclinée au tour suivant (round 7 des repêchages) par manque d’opportunité à l’eau. Elle se classe 8e mondiale lors de ces Mondiaux ISA.
Hawaii remporte l’or par équipe, la France est 3e
« Cela signifie beaucoup de gagner le championnat du monde par équipe » a déclaré la médaillée d’or 2024. « J’étais en train de ramer au large pour ma série et Kai avait un 9. Il avait l’air en bonne posture, donc ça m’a poussée, un peu plus que d’habitude. Et quand il a terminé sa série et qu’il a remporté l’or, je me suis dit qu’il fallait que je mette mes pieds au bon endroit et que je prenne les bonnes vagues, et que je pouvais le faire aussi. Cela m’a vraiment stimulé et inspiré« .
Avec deux 4e place (Edouard Delpero et Zoé Grospiron), une 8e place (Alice Lemoigne) et une 13e place (Martin Coret), la France se place 3e nation mondiale avec 2318 points au total et remporte la médaille de bronze derrière Hawaii (or, 2820 points), le Japon (argent, 2755 points) et devant le Brésil (4e, 2138 points).
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© ISA / Jersson Barboza & Pablo Jimenez