Mondiaux de para surf : pluie de médailles pour la France !

Les bleus rentrent de Californie avec 8 médailles individuelles et le titre de vice-champions du monde !

11/12/2022 par Olivier Servaire

Infos via la Fédération française de surf

L’équipe de France a réussi son pari en montant sur le podium des championnats du monde de para surf qui se sont achevés la nuit dernière à Pismo Beach, en Californie. Les Français terminent à moins de 200 points des Etats-Unis, vainqueurs à domicile. Après ses 5es places en 2018 et 2020, L’équipe de France réalise sa meilleure campagne en 7 participations aux championnats du monde. Valentine Moskoteoc, Thomas Da Silva et Guillaume Colin remportent l’argent dans leur catégorie, Laurie Phipps, Philippe Naud, Eric Dargent et Emmanuelle Blanchet sont en bronze, Céline Rouillard ramène le cuivre. Bravo les Bleus !

Valentine Moskoteoc vice-championne du monde en visuel 1

Les françaises ont brillé vendredi, à commencer par notre nouvelle surfeuse d’argent ! Valentine Moskoteoc, 12 ans à peine mais avec une énergie folle sur sa planche, est devenue vice-championne du monde de para surf, catégorie visuel 1, la nuit dernière en Californie. Dans de belles conditions, l’Orléanaise a proposé un surf propre dans les petites vagues de 50 cm, s’améliorant au fil des 25 minutes de la finale pour conclure par une belle et longue vague notée 4.47 points. Si la Française n’a pu rivaliser avec l’engagement et la puissance de la Portugaise Marta Paco (15 pts), restée au large pour prendre les plus grosses vagues, elle a su contenir l’Américaine Barbie Pacheco (3.60 pts de total) dans la finale à trois concurrentes. Au sortir de l’eau, le clan tricolore pouvait entourer et fêter la benjamine de l’équipe. Et remercier Théophile Castaner, son guide pour ces Mondiaux, qui l’a placée idéalement pour qu’elle puisse s’exprimer. 

Laurie Phipps, médaille de bronze en stand 2

Finaliste in extremis après s’être bien fait peur en demies la veille, Laurie Phipps monte, elle, sur la troisième marche du podium de la finale stand 2. Plus relâchée que lors des qualifications et de sa demis, Phipps a profité de l’interférence commise dès les premières minutes par l’Anglaise Zoe Smith pour se mêler à la bagarre pour la deuxième place avec la Brésilienne Malu Mendes. Loin devant, la Costaricienne Jimena Ruiz s’impose largement (15.93 pts) et la Française termine finalement en bronze à 2.30 pts seulement de Mendes. Tout à sa joie légitime, la Landaise sait aussi qu’elle a la technique pour aller encore plus haut la prochaine fois.

Béatrice Rouillard, médaille de cuivre (4e place) 

Première à s’élancer pour les trois finales françaises de la nuit dernière, Céline Rouillard (prone 2) a tout donné pour sortir de l’eau avec le même grand sourire qui l’a accompagné tout au long de la compétition. Accompagné de son binôme Johan Poncet, la Bayonnaise est parties sur de très belles gauches mais a surtout pris d’entrée une très longue droite avec plusieurs changements de direction qui ont payé (6.00 pts). Mais avec un technique en-deça de ses trois concurrentes, la Française n’a pu se mêler à la course au podium. C’est finalement l’Australienne Emma Dieters (17.26 pts) qui s’impose devant sa compatriote Jocelyn Neumueller (16.40 pts), l’Espagnole Sarah Almagro (14.90 pts) prenant le bronze alors qu’on l’attendait en or. 

Thomas Da Silva, deuxième de la catégorie visuel 1 (non voyant)

Les 5 finales françaises la dernière journée sont marqué par la pluie et le vent. On savait que les conditions allaient rapidement se dégrader, les prévisions n’ont pas menti. Après les trois finalistes de la veille, le premier à jouer le titre mondial était Thomas Da Silva (visuel 1). Le Basque aura mis longtemps avant de prendre sa première vague, mais quelle vague ! Une bombe sur laquelle il a manœuvré jusqu’à finir sous le pier et la planche dans un pylone: 8.90 pts. De loin, la meilleure note de cette finale. Il restait alors 8 minutes à Da Silva pour aller chercher une seconde vague pour cueillir le titre. Un 4.14 pts largement à sa portée. Las, il chutait sur sa troisième et dernière vague (2.60 pts) pour échouer de très peu dans sa quête.

Emmanuelle Blanchet, médaille de bronze dans la catégorie kneel dames

A peine le temps de sécher les larmes de Da Silva, qu’Emmanuelle Blanchet s’élançait pour sa finale (kneel dames). La Vendéenne commettait une interférence de rame d’entrée de jeu sur la Chilienne Noemi Alvarez. La pénalité logique lui ôtait dès lors tout espoir de titre. Mais pas de podium. Blanchet se battait jusqu’au bout pour aller trouver une grosse vague de série sur laquelle elle réussissait un départ sous la lèvre pour ensuite surfer en droite et changer de direction vers la gauche (5.03 pts). Mission accomplie malgré tout pour la surfeuse de St Gilles Croix de Vie qui s’adjuge le bronze alors que la Canadienne Victoria Feige conserve son titre mondial devant Alvarez.

Guillaume Colin, médaille d’argent en catégorie Sit

C’était ensuite à Guillaume Colin (sit Open) d’aller batailler dans un océan qui n’avait plus rien de Pacifique. En mode brouillon, façon tempête printanière en Méditerranée. Une aubaine pour le Montpelliérain à l’aise dans ce type de conditions. A la lutte avec le tenant du titre brésilien Fellipe Kizu Lima, Colin recollait au score avec la même meilleure note (7.10 pts). Le temps s’égrenait rapidement et le Français, qui avait perdu juste avant la priorité, patientait sur son wave ski pour décrocher un 5.41 pts largement à portée de pagaie. Il voyait pourtant partir Lima sur une vague apparemment moyenne que le Brésilien transformait pour surfer magnifiquement jusqu’au bord (9.43 pts). Colin est donc vice-champion du monde mais à suffisamment fait trembler l’Auriverde pour lancer un message haut et fort : il faudra compter sur lui pour les prochains Mondiaux !

Philippe Naud doit se contenter du Bronze

La France qui avait placé 9 finalistes attendait toujours son champion du monde. Elle allait s’en remettre à ses deux surfeurs les plus expérimentés : Philippe Naud et Eric Dargent. Impérial en qualification, solide en demis, Naud passait à côté de sa finale. Le stress, l’enjeu, l’émotion, le plan d’eau. Un maelström qui lui mettait la tête sous l’eau alors que les conditions n’étaient pas sans rappeler celle de son Île d’Yeu. A contre temps, le Vendéen assistait impuissant à la lutte pour le titre entre Rafael Lueders (Brésil) et Jean-Paul Veaudry (Afrique du Sud), finalement remporté par le Sud-Américain. Ses deux bouts de vagues lui permettant d’assurer malgré tout le podium devant le Japonais Kenjiro Ito.

Eric Dargent ajoute une médaille de bronze à sa collection

Trois fois vice-champion du monde dans sa carrière (2016, 2017 et 2020), Eric Dargent était le dernier à se mettre à l’eau pour la dernière chance tricolore d’arracher une médaille d’or et de faire résonner la Marseillais à Pismo Beach. Impressionnant en matinée lors de sa demie avec une vague à 7 pts, le Martégal débutait très bien la finale en partant sur une belle gauche (6.00 pts). Puis plus rien ou presque ne lui passait sous la planche. A la recherche d’un second score pour jouer le titre, Dargent voyait le Brésilien Alcino « Pirata » Neto le dépasser puis s’envoler au tableau d’affichage (12.00 pts). Une fois encore en argent, le Méditerranéen (10.00 pts) était malheureusement doubler dans les derniers instants par le Costa Ricien Philippe Naud  (10.67 pts).

Une belle équipe dans une discipline bientôt olympique ?

L’équipe de France boucle donc la 7e édition des championnats du monde de para surf avec 9 médailles individuelles (voir tableau ci-dessous) mais repart surtout de Pismo Beach avec le titre de vice-champion du monde des nations. Une grande première pour le para surf français qui arrive au meilleur des moments.

Désormais reconnu par le Ministère des Sports comme sport de haut niveau, il va pouvoir s’appuyer sur ce formidable résultat, qui est celui des athlètes et du staff, mais aussi de tous les moniteurs des clubs de la Fédération Française de Surf, pour préparer les prochaines échéances. La plus importante est à venir dans les toutes prochaines semaines. En janvier, le Comité International Paralympique (CIP) annoncera les sports additionnels des Jeux Paralympiques de Los Angeles 2028. Après le surf aux Jeux Olympiques depuis 2020 et confirmé pour Paris 2024, LA 2028 et Brisbane 2032, le para surf pourrait faire son entrée dans la grande famille de l’Olympisme. L’International Surfing Association, qui organise ces championnats du monde de 2015 et qui milite auprès du CIP depuis des années, y croit dur comme fer.

Les résultats des Français

Valentine Moskoteoc vice-championne du monde visuel 1
Guillaume Colin vice-champion du monde sit
Thomas Da Silva vice-champion du monde visuel 1
Laurie Phipps médaille de bronze stand 2
Philippe Naud médaille de bronze stand 2
Eric Dargent médaille de bronze stand 3
Emmanuelle Blanchet médaille de bronze kneel
Céline Rouillard 4e prone 2
***
Pierrot Gagliano 5e en visuel 2
Clément Clavaud 5e en stand 1
Lou Méchiche 5e en visuel 2
Cécile Hernandez 5e en stand 2
Geoffrey Moucheboeuf 7e en stand 3
Béatrice Duran 7e en prone 2
Pierre Pochat en prone 1
Maxime Cabanne 11e en kneel

Les finales en vidéo

                             


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