Niglo Chips : Ewen nous parle du nouveau film des Lost in the Swell !

Alors qu’il y a presque un an, le trio des Lost in the Swell nous partageait ses aventures en France, à l’occasion d’un road trip à bord de leur camion, à la rencontre de Vincent Milou et Kepa Acero, Ewen, Ronan et Aurel ont mis le cap plus au nord cette fois, direction le froid. Un voyage qu’ils ont documenté, comme à leur habitude et qui a donné lieu à un nouveau film, Niglo Chips, dont la tournée d’avant-premières démarre ce vendredi à Hossegor.

Le trio des Lost in the Swell est donc de retour à bord de son camion de pompier roulant à l’huile de friture. Après avoir sillonné les côtes françaises et espagnoles au cours du printemps 2022 les trois amis ont décidé de partir explorer une partie de l’Europe du Nord en plein hiver pendant quarante jours, à la recherche de vagues reculées et de rencontres improbables. Entre pannes mécaniques et recherche d’huile, le trio avait de quoi s’occuper entre ses sessions de surf qui parfois, furent des plus engagées. Côté houle ils ont été gâtés, trouvant sur leur route d’énormes houles et des vagues à fleur de roche.

Nous en avons profité pour poser quelques questions à Ewen avant la tournée des avant-premières, pour en savoir davantage sur le film…

Surf Session – Comment s’est fait le choix de la destination et surtout, y étiez-vous déjà allés ?

Ewen Le Goff – « On a choisi cette destination parce que l’on savait qu’il y avait de bonnes vagues, peu de monde, potentiellement des spots à découvrir et surtout de l’huile de frites qui trainait dans ce pays-là. On voulait aussi aller un peu dans le froid avec le camion. Ronan et Aurel y étaient déjà allés il y a longtemps. On est retourné à quelques endroits qu’ils connaissaient, notamment les spots que Ronus avait découvert, même si ça n’a pas toujours été un succès. Puis on est parti en cruising hors des sentiers battus et là on a trouvé des bonnes vagues, c’était cool ! On a vraiment eu de la chance au niveau des vagues, quasiment tout au long du trip on a eu des grosses houles, du vent off shore, il y a avait des vagues toute la journée. On a surfé des vagues molles à très creuses voire des slabs bien engagés. Je voulais essayer d’avoir un gros tube que je n’ai pas eu, mais on a quand même eu quelques tubes et pas mal de sensations à fleur de caillou. On a pu faire le plein de vagues et à la fin on était comme on dit surf out, c’était pas l’envie qui nous manquait mais le corps ne suivait plus.

Surf Session – Y a-t-il une anecdote qui te vient en tête ?

Ewen – Pour teaser un peu, ça a souvent été le comble du camion de pompier… À voir si les gens trouvent ce que c’est, même si on le voit un peu dans le teaser.

Surf Session – Quel est ton meilleur souvenir de ce voyage ?

Ewen – J’en ai deux, deux sessions qui me restent vraiment en tête. Il y en a une que l’on a faite avec Vincent Milou sur le fameux slab où c’était vraiment fat et engagé, à fleur d’eau, il y avait plein de cailloux partout. Milou m’a motivé alors que Nono était entrain de chopper la board d’un local qui s’était faite défoncer dans les cailloux. Milou était resté dans la passe, il avait pris une vague et comme il a une carrière sportive il m’a dit « allez je te coach ! » Et il y a eu une autre session assez mythique avec Kepa Acero. Il faisait -8°C le matin, il faisait tellement froid que l’on ne voyait pas les vagues avec l’évaporation et la houle était grosse. On a eu des vagues parfaites et il n’y avait personne à l’eau, c’était mystique. Même Kepa disait qu’il avait fait peu de sessions où il avait été aussi peu rassuré à l’eau. »

Si les vagues ont dépassé leurs attentes, le froid fut lui aussi bien au-delà de ce qu’ils avaient imaginé, le mercure étant parfois descendu jusqu’à -8°C. Des températures souvent glaciales auxquelles la pluie était très souvent associée voire omniprésente. Pour affronter ces rudes conditions, ils ont fait installer un poêle à bois dans le camion (de pompier), mais pas n’importe lequel ! Il s’agit d’un poêle réalisé par un ferronnier d’art, avec de vieilles bouteilles de gaz ressoudées entre elles. Loin d’être un gadget, il s’est avéré très efficace et plutôt esthétique. Au vu des températures, un mécanicien passionné a également installé un système de bicarburation sur le moteur de leur véhicule, le principe étant de rajouter réservoir supplémentaire, leur permettant ainsi de rouler à 100% à l’huile de friture par n’importe quelle température. Leur camion, bien qu’écologique est malheureusement illégal dans de nombreux pays, dont la France. Mais il nous permet de nous questionner sur nos modes de transport énergivores et néfastes pour la planète tout en prenant conscience que d’autres alternatives existent s’avérant plus vertueuses. Certaines pourraient d’ailleurs bel et bien être industrialisées dans le futur.

Sur la route, ils ont continué leur quête à la recherche d’individus qui, comme eux, récupèrent de l’huile usagée, ce qui ne fut pas une mince affaire. Ils sont également tombés sur quelques surfeurs locaux avec qui ils ont passé du temps, dont Tom Knox, qui les a aidé à trouver les bonnes vagues du coin alors que le camion était au garage. Les deux protagonistes de leur aventure précédente, et pas des moindres, leur ont également rendu visite. Il s’agit de Kepa Acero, l’un des surfeurs espagnols les plus emblématiques, habitué lui aussi à se mettre en quête de vagues reculées loin de notre monde moderne, ainsi que Vincent Milou, l’un des meilleurs skateurs de la planète.

Si le trio est habitué au climat et aux températures hivernales souvent très rudes de la Bretagne, ils ont été impressionnés par la qualité des vagues qu’ils ont trouvé au cours de leur trip en Europe du Nord. Ils n’ont eu de cesse de repousser leurs limites tout en étant confrontés à de nouvelles choses dans leur manière d’appréhender le surf. Ils ont surfé des vagues parmi les plus extrêmes de leur vie et comme à son habitude, le trio nous fait passer un moment plein de sensations et de fous rires.