Okahina Wave, la première vague de surf écologique ?

''La 1ere profitabilité d'Okahina doit absolument être pour l'environnement et la biodiversité''. Voilà (peut-être) la réponse à tous les problèmes.

24/09/2019 par Marc-Antoine Guet

Serait-on sur le point de sortir la solution miracle ? Celle qui réglerait de nombreux problèmes, environnementaux notamment. Car qu’on le veuille ou non, les piscines à vagues et autres vagues artificielles ont le vent en poupe. Les projets, toujours plus nombreux, poussent comme des petits pains, le plus souvent, faisant fi de l’environnement et fermant les yeux sur l’impact qu’ils pourraient avoir. Des vagues artificielles à ce prix-là, non. 
Mais selon des chercheurs d’Oxford, un spot de surf de qualité génère près de 20 millions de $, qui sont directement injectés dans l’économie locale. Le surf renforce l’attractivité des territoires, dynamise les activités touristiques, crée des emplois, génère des revenus supplémentaires pour les économies locales, etc. Et selon un sondage du Comité Régional du Tourisme d’Aquitaine, la moitié des séjours en Aquitaine auraient pour motivation le surf.

Pas besoin d’aller loin pour comprendre alors pourquoi de nombreuses personnes s’intéressent de plus en plus à ces nouvelles « mines d’or ». Mais parmi tous les projets, un notamment a retenu notre attention : Okahina Wave. Nous avons rencontré son fondateur Laurent Hequily, qui, l’espace d’une heure, nous a décortiqué son projet. 
« On souhaite avoir une vision systémique. Comment un projet comme ça, peut entrer en symbiose avec son environnement. Ce n’est pas seulement une vague. Elle vient s’inscrire dans un environnement, dans une époque et c’est très important pour l’avenir ». 
Okahina c’est quoi? 

C’est la première vague de surf respectueuse de l’environnement, transportable et configurable. En effet, Okahina Wave n’est autre que le résultat d’un procédé écologique facile à installer et à démonter. 

« En 1 mois c’est démonté et le site retourne à son état naturel »

Mais c’est aussi :

– Une vague en milieu naturel (mer, rivière, lac, plans d’eau urbains)

– Un atoll flottant sans bassin en béton, ni système de filtration. 

– Une structure modulable adaptée aux différents sports de glisse (surf, body, wake…)

– Un temps de glisse de 30s à l’infini

– Une vague toutes les 10 à 15 secondes, qui creuse, qui tube et qui est configurable.

– Un fonctionnement inspiré de la nature, économe en énergie et qui n’impacte pas durablement l’environnement

– Un récif artificiel pour la faune, la flore, qui permet une oxygénation des lacs limitant ainsi leur asphyxie.

– Un lieu de vie énergisant et apaisant pour la nature et pour l’homme.

– Et un changement de paradigme total dans le monde des vagues artificielles. 

Constat de départ

Dans un environnement naturel, le surf est un sport exigeant qui exige des années de pratique. Tout le monde ne vit pas près de l’océan. Les conditions météorologiques (houle, vent, marée…) sont rarement optimales. Le surf est victime de son succès et la plupart des spots sur la planète sont maintenant surpeuplés. Tensions à l’eau, risque de collisions, frustrations… Rien de bien nouveau. 

Des vagues artificielles ? Pourquoi pas, mais pas à n’importe quel prix. Et c’est là que ce projet devient original

« Au début on me prenait pour un fou. Je veux être contributeur du changement. Peut-être que dans quelques années on se rendra compte que je me suis trompé, mais je préfère me tromper dans ce sens là plutôt que dans le sens inverse ».

Il est vrai qu’aujourd’hui tout les projets existants ne sont autres que de gros bassins de béton aux contraintes écologiques importantes, peu ou pas en accord avec les valeurs prônées par le surf aujourd’hui. 

Par exemple, NLand au Texas, aujourd’hui c’est l’équivalent de 9 terrains de foot en espace constructible, 45 000m3 d’eau potable (soit 15 piscines olympiques), 35 000m2 de béton et l’équivalent de 800 foyers en terme de consommation énergétique. Une aberration écologique. On est tous d’accord. Sans parler du risque de voir ces technologies rapidement dépassées alors qu’elles impactent durablement les sites naturels.

En quoi la vague serait écologique ? 

– Pas de décaissement et d’imperméabilisation des sols

– Pas de béton

– Zéro système filtration & traitement eaux

– Faible consommation énergétique

En plus de permettre à un plus grand nombre de surfer, Okahina Wave pourrait améliorer la biodiversité des milieux aquatiques dégradés en mer, lac ou rivière. Comment ? 

– En oxygénant et améliorant la qualité des eaux

– En limitant l’eutrophisation des lacs

– En renouvelant l’eau stagnante des lagunes

– En limitant le blanchiment du corail

– En intégrant des récifs artificiels

– En permettant une cohabitation avec les requins dans certaines parties du globe. 

– En récupérant des plastiques flottants via un système de filtration. 

Leurs ambitions

Améliorer la biodiversité des milieux aquatiques dégradés en mer, lac ou rivière.

Développer des Okahina Villages au sein des villes et resorts, autour d’une vague de surf Okahina Wave, créant de nouveaux spots, boostant le tourisme et le développement économique des territoires.

– Qu’Okahina devienne une source d’inspiration et non une source de dénonciation. Que cette vague « crée une spirale vertueuse de l’optimisme, de l’engagement et laisse derrière elle un héritage convenable pour les générations futures ».

Le 1er démonstrateur petite taille sera exposé au Futuroscope en 2020 (36m de diamètre). Un moyen de prouver que les loisirs et la durabilité sont compatibles, et une occasion d’améliorer la biodiversité sur le lac du Téléport avant que cette innovation se déploie en donnant l’exemple. Car Okahina est né aussi d’une vision humaniste. Celle de distraire tout en instruisant pour élever l’homme.

« C’est un vrai challenge aujourd’hui de concilier développement économique et environnement. Notre idée, c’est de démontrer que c’est possible. La première profitabilité d’Okahina doit absolument être pour l’environnement et la biodiversité. Si on perd ce combat pour sauver la biodiversité, tous les autres n’auront plus de sens ». 

Son fondateur, Laurent Hequily sera à Hossegor pour animer une conférence en marge du Quik Pro France ayant pour thème : l’innovation systémique au profit du surf éco-responsable de demain. Cela se passera le dimanche 6 octobre au Joe&Jo. 

Photo à la une : DEIS        

                                 


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5 commentaires

  • roann
    23 mai 2020 17h45

    Le surf écolo , ca n’existe pas , sauf si tu surfes une planche en bois uniquement sur ton home spot. Mais franchement la vague artificielle ca va vraiment trop loin. Stop arretons le massacre! Fuck ces grosses entreprises qui nous vendent du faux ecolo. juste pour faire passer la pillule et se gaver en se croyant « eco-responsable!

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  • roann
    23 mai 2020 12h30

    Le surf écolo , ca n’existe pas , sauf si tu surfes une planche en bois uniquement sur ton home spot. Mais franchement la vague artificielle ca va vraiement trop loin. Ce n’est pas raisonnable. On peut tres bien s’en passer. Franchement ca ne me fait pas du tout rever.

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  • JC1234
    26 septembre 2019 13h46

    Bonjour, je ne parviens pas à trouver l’étude des chercheurs d’Oxford, possibilité de sourcer svp?

    Merci

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  • GUIDOP
    24 septembre 2019 22h24

    Pas mal. Quid de la propagation des ondes et autres remous vers les rives ?

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  • yuyu
    24 septembre 2019 22h01

    c’est bien beau mais à aucun moment vous n’expliquez comment cette vague fonctionne.

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