Portfolio : en Nouvelle-Zélande, la légende de la cabane perdue

Pierre Guilbaud est un photographe Outdoor (lire en bas de l’article) qui s’est retrouvé en Nouvelle-Zélande au moment du confinement. Il nous a récemment écrit pour nous faire parvenir une histoire originale et intrigante. Une histoire de cabane comme les aime tant Sylvain Tesson auteur de l’excellent livre Dans les forêts de Sibérie. Pourtant, nous ne prenons pas là la direction de la Sibérie avec Sylvain Tesson mais bien celle de la Nouvelle-Zélande avec Pierre Guilbaud. 

« Peu de temps après le confinement, j’ai été invité par un local (Tom) dans sa cabane de surfeur qu’il a construit lui-même. C’est un secret spot inaccessible. Personne n’a jamais surfé là-bas à part lui et ses potes ». Ceci est son histoire, ainsi que celle de sa cabane.

Tom est le genre de mec discret et solitaire. Sa famille est présente dans la péninsule depuis toujours. Il entretient son lopin de terre, construit la baraque de son pote, et passe une bonne partie de sa journée à checker les conditions sur son téléphone, à l’affut de la moindre brèche pour se jeter à l’eau dans l’une des baies voisines. C’est un vrai Kiwi, au cœur tendre et à l’accent insécable. Alors quand il nous propose bière à la main de passer une nuit dans sa cabane de surfeur de l’autre coté de la colline, l’idée nous séduit dans l’instant.

Au petit matin, le 4X4 se fraye un chemin parmi les feuilles de choux qui envahissent la route. On a le sourire aux lèvres avant même de découvrir notre point de chute. Le décor pluvieux nous offre un spectacle pour le moins authentique de la Nouvelle-Zélande. On se gare prêt de la petite cabane qui crache une épaisse fumée blanche.

Les gars sont déjà à l’eau, les vagues reflètent la puissance de l’océan qui s’engouffre dans la baie. Je ne suis pas long pour sortir mon matos et immortaliser l’instant. La session se déroule sous les yeux de quelques locaux. Les moutons broutent à flanc de falaise, et rien ne pourrait leur faire lever le museau. Le moment est magique. Les surfeurs surfent, les cormorans chassent, les otaries jouent et les oies sauvages se reposent sur le rivage avant de reprendre leur envol, le tout en parfaite harmonie. Les yeux rivés sur mon boitier, je prends conscience de ce que je vis.

L’endroit est un paradis pour tout surfeur qui se respecte. C’est sans doute le fait que personne d’autre que Tom et ses potes ne puisse avoir accès au lieu, qui le rend si spécial. Vous pourrez surfer cette vague, mais pour ce vous devrez trouver Tom. S’il n’est pas chez lui, il est dans un Pub non loin de là.