Dans « Place of Thorns« , on (re)découvre la vague de Puerto Escondido, de sa découverte par les premiers surfeurs dans les années 70 alors qu’elle n’était qu’un petit port de commerce de café au Mexique, jusqu’à la Mecque touristique animée qu’elle est devenue aujourd’hui. Influences hippies et une couverture de Surfer Magazine viennent se mêler à l’histoire du village mexicain, dont le développement a aussi impacté la vague. Après cinq décennies, Puerto continue d’attirer des surfeurs du monde entier sur la plage principale de la ville, Playa Zicatela, où ils se mesurent à certaines des vagues de beachbreak les plus grosses et les plus mortelles de la planète.
Pour les surfeurs aujourd’hui, Puerto Escondido demande du temps, de l’énergie et une sacré dose d’engagement. Au fil des années la vague, formée par un canyon au large, a été impactée par le développement démesuré de la ville. La proximité de son tube avec la rive qu’on lui connait aujourd’hui n’a pas toujours été là : c’est par exemple la construction d’une jetée pour les pêcheurs en 1998 qui a impacté les courants de la baie, gênant le déplacement du sable qui se concentre aujourd’hui sur la rive. En résulte une vague qui déroule plus près du bord, de plus en plus de close-outs et un beachbreak d’autant plus dangereux que le sol sur lequel il se brise s’apparente à une dalle de ciment tant elle est compact. Le bilan, ce sont donc aussi des accidents, souvent violents et parfois tristement fatals. La dizaine de sauveteurs postés sur les 4km de plage à Zicatela recensent pas moins de 500 sauvetages par an, et souligne de ce fait un manque notable de moyens, matériels comme humains.
Dans ce documentaire imagé de nombreuses archives, des figures locales comme Edwin Morales, Coco Nogales ou Fidencio Aquino Silva prennent la parole aux côtés de surfeurs de gros venus défier la vague et espérer y scorer l’un des tubes de leur vie sur un swell XXL : Shane Dorian, Bianca Valenti, Greg Long, Matt Bromley, Nathan Florence (pour ne citer qu’eux)… L’occasion d’explorer la dynamique de cette vague unique tout en célébrant certains des meilleurs swells et rides jamais documentés sur ses rives. Une enquête qui permet aussi de découvrir pourquoi le Mexican Pipeline est l’un des spots de surf les plus difficiles au monde, et ce qu’il faut faire pour le surfer.
Le message de fond, c’est que la ville de Puerto Escondido n’est pas la seule à avoir changé. La vague emblématique est gravement menacée, ce qui galvanise la communauté locale qui s’unit pour sauver la vague et sa maison, au travers du mouvement Save The Waves.