La World Surf League chapote l’ensemble des compétitions du surf mondial, mais depuis la Gold Coast australienne, elle doit faire appel à des indépendants pour ses images. Sur le vieux continent, ils sont ainsi deux à jouer du téléobjectif. Parmi eux, Damien Poullenot, campé derrière ses verres fumés, il est debout depuis 7H du matin et la journée ne fait que commencer : « j’étais la pour les lumières du matin au 600mm, ensuite je rentre 1h à midi pour uploader mes clichés, puis je reviens shooter un peu en aqua l’aprèm et faire du life-style ou du back stage, puis je transmet mes images ». Un rythme de compétiteur, qui lui laisse quelques 700 clichés par jour, alors forcément, à force de les voir Damien a son avis : « Lacomare est impressionnant, il a toutes ses chances de gagner, mais pour les photos Mitch Crews reste le meilleur ».
Alors que le photographe livre ses pronostics, une voix tonitruante couvre les paris : «Vincent tu es deuxième derrière le Brésilien » c’est Laurent Rondi, le speaker phare du SLP qui vient de chausser son casque. « Mon job c’est de donner les infos essentielles aux surfeurs à l’eau, sans les saouler ». Un plaisir qui dure depuis plus de vingt ans pour cet enseignant et président du Surf Club de Lacanau : « au début on était sur la plage pour vulgariser ce qui se passait à l’eau, pour que les gens comprennent, maintenant on fait tout depuis notre tente grâce au webcast qui aborde toutes ces questions techniques ».
Des infos qui ne pourraient pas tomber sous votre souris sans Théo, chargé de la retransmission web sur le site officiel. « On travaille avec la régie télé qui nous retransmet du streaming, on relaie le live et on met en avant des vagues marquantes par exemple ». A noter pour les retardataires ou les expats’ que chaque jour un report officiel est mit en LIGNE.
Au cas où vous vivriez au fond de la Drome, rendez-vous le soir au PMU du coin pour suivre la compétition. Les caméras de TF1 ont rodé sur le sable toute la journée d’hier pour un sujet d’ambiance sur la compétition, « c’est pour la fin du JT de ce soir, on a fait de belles images, et en prime on a pu suivre Joan Duru pour son heat », explique Antoine Porcy, de la rédaction parisienne. Pour le JRI (journaliste reporter d’image) et son équipe, exit les termes techniques de figures, il faut vulgariser au maximum et surtout « donner du sensationnel ».
Et puis il y a les images façon Yann Artus Bertrand, filmées par le droniste Philippe Vioux, d’Icoptaire / morganview. Un live vu du ciel, novateur, qui permet : « de choisir n’importe quel angle, de coté comme de face, aérien ou rapproché ». Six ans qu’il vole, et suite aux nombreux incidents liés aux drone cette année, il lui aura fallu six autorisations de la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile), pour survoler la compétition. Fort de ces nouvelles perspectives, le pilote entrevoie là une occasion pour les surfeurs d’améliorer leur surf sous ce nouvel angle. Un inconvénient cependant, Philippe concède : « quand il y a des grosses conditions, les cam’ au sol perdent les surfeurs entre les sets, en drone on les retrouve facilement mais la vue aérienne écrase les proportions ». Bref ici on chouchoute le téléspectateur, en visant tout de même un public au jus des joies de la glisse en compétition.
Ne manquez pas les phases finales de la compétition, en live sur : http://sooruzlacanaupro.com/live-webcast/