Rencontre avec Lungi Slabb, jeune australien bourré de style

Membre du team Quiksilver, il co-animait le format Baguette TV lors du Quiksilver Festival en septembre dernier.

21/11/2024 par Ondine Wislez Pons

En septembre dernier avait lieu la seconde édition du Quiksilver Festival à Hossegor dans les Landes. Ce fut l’occasion pour nous de rencontre Lungi Slabb, un jeune surfeur australien d’origine aborigène, bourré de style et de flow, membre du team Quiksilver. Déjà présent l’année dernière pour la toute première édition du festival, Lungi avait d’ailleurs présenté avec le reste de l’équipe, le film Repeater auquel il avait pris part, aux côtés de Mikey Wright, Rolo Montes, Griffin Colapinto, Kael Walsh, Al Cleland Jnr et Andy Nieblas.

Cette année le jeune australien nous a accordé un moment, en marge du festival, un jour où les conditions n’ont pas permis à la compétition d’être lancée. Nous l’avons questionné sur son histoire, ses origines et son lien avec Quiksilver. En plus de prendre part à la compétition, en duo avec son alter ego blond Hughie Vaughan, australien lui aussi, Lungi animait cette année Baguette TV, l’émission emblématique du Quiksilver Festival, toujours en équipe avec Hughie.

Lungi Slabb © Brent Bielmann / Quiksilver

Surf Session – Lungi, c’est la seconde fois que tu viens en France, que retiens-tu de ton expérience jusqu’à présent ?

Lungi Slabb – Je dirais que ce que je préfère de la France c’est l’ambiance et la nourriture. J’adore le tartare de bœuf. L’année dernière quand je suis venu ici pour la première fois, je ne mangeais que ça et c’est pareil cette année. Mais l’an dernier pour la toute première édition du Quiksilver Festival, ce sont vagues qui se sont démarquées ! On a eu des vagues incroyables tous les jours. Je pense que ça a vraiment joué sur l’ambiance générale du festival. Et les soirées aussi, mais si je ne dois retenir qu’une chose, ça serait les vagues.

Cette année tu as fait l’objet d’une double promotion sur le Quiksilver Festival puisque tu étais en charge de Baguette TV et membre de la compétition ! Y a t-il un rôle que tu as préféré ?

C’est dur à dire (rires). J’adore surfer mais je pense que c’est encore plus marrant d’être au contact de tous les autres surfeurs, apprendre à mieux les connaître, découvrir le côté amusant de chacun, jouer avec ça, avec eux… En plus, j’ai l’impression que beaucoup de gens en France adore Baguette TV.

© Quiksilver – Remi Bedora
© Quiksilver – Remi Bedora

Parle-nous de toi ! D’où viens-tu, comment es-tu venu au surf ?

J’ai 20 ans et je viens d’une ville qui s’appelle Fingal Head, en Australie, sur la Tweed Coast, pas loin de la Gold Coast, il y a beaucoup de très bonnes vagues dans le coin. Je suis tombé dans le surf très jeune, d’autant plus que toute ma famille surfe, je suis vraiment né dedans. L’endroit d’où je viens et où je vis toujours est un lieu qui a une grande signification pour moi. Toute ma famille y vit depuis cinq ou six générations, j’ai donc une connexion, un attachement très fort au lieu et aux vagues.

© Quiksilver – Ben Potier

À quoi ressemble ton quotidien en Australie ?

En ce moment, je ne fais pas de compétitions. Je n’ai d’ailleurs jamais vraiment fait de compétition, mises à part quelques petites compétitions locales, parfois des QS à la maison. Ce que j’aime le plus, c’est le free surf, tous mes surfeurs préférés sont des free surfeurs. Je suis sans cesse à la recherche des bonnes vagues autour de chez moi. Pour moi, c’est la meilleure partie du surf : chercher des vagues et scorer. Quand je ne surfe pas, tous les membres de ma famille sont musiciens donc j’adore jouer de la musique moi aussi et passer du temps à la maison, avec mes amis.

Sur la Gold Coast où j’ai grandi, il y a des grandes villes, mais je vis dans une petite ville tranquille tout près de la plage, la vie y est paisible. Ce qui est cool c’est qu’on est quand même proche d’une ville comme Coolangatta, où il y a beaucoup de choses à faire. C’est facile d’avoir accès à ces deux mondes, on peut rester à la maison, chiller dans des endroits plus tranquilles, surfer, mais aussi aller en ville et s’amuser.

Lungi Slabb © Heywood / Quiksilver

Si tu devais décrire ton propre style de surf, que dirais-tu ?

C’est très dur de se décrire soi-même… Mais de là où je viens et où je vis, il y a beaucoup de très bons surfeurs : Steph Gilmore, Parko, Mick Fanning… qui sont tous considérés comme des surfeurs qui ont beaucoup de style et leur surf m’inspire énormément. J’ai la chance d’avoir accès à d’excellents pointbreaks et des vagues world class, sur lesquelles je peux passer beaucoup de temps et progresser dans mon surf. Au line-up, je ne suis pas du genre agressif, je suis plutôt calme à l’eau. Mais chez nous, les spots peuvent être très peuplés et parfois il faut savoir s’imposer. Mais la plupart du temps, je reste calme. Tant que j’arrive à prendre les vagues que je veux, je suis content.

Y a-t-il un surfeur ou une surfeuse qui t’inspire particulièrement ?

Dave Rastovich est l’un de mes surfeurs préférés, que ce soit à l’eau ou hors de l’eau. Comme il n’est pas loin de chez moi, je le vois souvent, comme Parko. J’aime beaucoup la façon qu’ont les gens de surfer chez moi. Je passe du temps à les regarder à Snapper Rocks et je prends des notes, pour progresser et essayer de surfer comme eux.

Lungi Slabb © Heywood / Quiksilver

Snapper Rocks occupe une place importante dans ta vie, peux-tu nous parler de tes débuts là-bas ?

J’ai vraiment commencé à surfer à Snapper quand j’avais 12 ans. Je me rappelle du jour où mon frère est venu me chercher à l’école et qu’il m’a dit qu’on allait surfer à Snapper. Je commençais vraiment à être à fond dans le surf à cette époque. Puis au fil des ans, ce spot a vraiment acquis une place spéciale dans mon cœur, j’y ai passé tellement de temps… J’en suis tombé amoureux dès le premier jour et depuis, je n’ai jamais cessé d’y aller.

Lungi Slabb à Kirra, Australie © Heywood / Quiksilver

Tu as aussi des racines aborigènes, qu’est-ce que cela représente pour toi ?

Mes origines et la culture aborigène occupent une grande place dans ma vie. Mes deux parents sont aborigènes et je fais tout ce que je peux pour apprendre de cette culture, vivre selon les valeurs culturelles de mon peuple, c’est très important pour moi. Lungi est d’ailleurs mon surnom. Mon vrai prénom est Julung, qui signifie « the paddler » (le pagayeur, le rameur). Je suis très content de ce prénom. Au quotidien, j’apprends de la façon dont mon peuple vivait, toutes les valeurs et les principes liés. Ce sont des choses qui donnent un but. Les jours où je ne surfe pas, où je n’ai pas grand chose à faire, le fait d’apprendre toutes ces choses sur ma culture, ça me donne une ligne de conduite.

Y a-t-il beaucoup de surfeurs aborigènes en Australie ?

Déjà, il y a toute ma famille (rires). Il y a beaucoup de jeunes surfeurs en herbe et nous avons pas mal de compétitions dédiées aux aborigènes qui s’organisent, c’est génial à voir. C’est aussi pour ça que j’aime surfer, pouvoir inspirer les plus jeunes. Le surf offre une connexion profonde à l’océan. C’est un endroit où tu peux aller facilement en laissant tous tes problèmes de côté et lâcher prise. Pour moi cette connexion avec l’océan est fondamentale et je pense qu’elle peut aider n’importe qui.

© Quiksilver – Fred Egli

Comment ton histoire avec Quiksilver a-t-elle débuté ?

Tout a commencé à la maison, à Snapper Rocks. Vous voyez, quand je dis que c’est un endroit vraiment spécial pour moi… Il me semble que Quiksilver faisait un shoot pour une nouvelle collection. Ils étaient assez attentifs à ce qu’il se passait dans le coin. J’ai fait leur connaissance et ils m’ont invité à me joindre à eux. J’étais super content ! C’est aussi le jour où j’ai rencontré Mikey (Wright, ndlr).

Tu fais maintenant partie du team et d’ailleurs, l’année dernière, tu as participé à un gros projet, Repeater. Qu’est-ce que cela t’a apporté ?

Dans le surf, les films jouent un rôle très important. J’ai grandi en regardant mes surfeurs préférés dans les films de surf et le fait d’être invité à voyager et faire partie d’un film aux côtés de Mikey (Wright), Rolo (Montes), signifie beaucoup pour moi. Partir en trip, filmer et prendre des bonnes vagues, c’est un rêve qui s’est concrétisé, j’étais très heureux. J’aimerais vraiment pouvoir continuer à surfer, partir à la recherche de vagues et faire des films pour inspirer d’autres kids.

Lungi Slabb © Heywood / Quiksilver

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