Héritier des plus anciennes traditions du surf, le monde du longboard a tendance a évoluer lentement mais surement. Comprenez que les révolutions sont rares et que cela se reflète en compétition par des dynasties bien établies qui inscrivent régulièrement leur nom au sommet des classements. Ainsi les 4 derniers champions du monde masculins avaient été remportés par de précédents champions du monde.
Edouard Delpero avait bien secoué le cocotier l’an dernier en terminant vice champion du monde, mais n’avait pu empêcher Taylor Jensen de conquérir une troisième couronne mondiale.
Arrivé en demies cette année, l’américain était le seul ancien champion encore en course et devenait favori pour conserver son titre. Mais hier était un jour de renouveau, ici incarné par Steven Sawyer. Un Hang Ten phénoménal lui offrit le meilleur score de la compétition face à Jensen, avant qu’une nouvelle démonstration de noseride ne lui permette de se débarrasser de son dernier adversaire du jour, Kai Sallas.
S’il n’a que 24 ans, le sud-africain ne sort pas de nulle part. Il avait terminé deuxième de sa première participation au championnats du monde en 2016. Surfeur complet, c’est sur une petite planche que Steven Sawyer avait remporté les trials du J-Bay Open 2016, gagnant ainsi une wildcard pour l’épreuve WCT.
Chez les filles le renouvellement de championnes est moins inhabituel, mais force est de constater qu’au stade des demi-finales, trois des quatre dernières compétitrices étaient tout simplement les trois dernières championnes du monde. Mais ni Honolua Blomfield, Tory Gilkerson ou Rachael Tilly n’ont pu remettre le couvert à Taiwan.
Du haut de ses 17 ans, l’américaine Soleil Errico est venue coiffer ses compétitrices au poteau. Malgré son jeune age la californienne s’est montrée déterminée à ne rien lâcher en finale, et s’est imposée en proposant un bon mix d’équilibre et de puissance.
Du coté des français, on ne sait pas s’il faut se réjouir ou regretter le tri groupé de nos meilleurs représentants. Alice Lemoigne, Edouard et Antoine Delpero ont tous les trois terminés à la cinquième place. Si cela montre bien qu’il faut toujours compter avec le longboard français, on aurait évidement aimé voir nos glisseurs tricolores poser leur 10 orteils sur le bois du podium. Espérons que l’an prochain la révolution sera française !