Par Olivier Servaire
La semaine dernière, nous vous présentions Ron et le compte Instagram à succès qu’il gère : @Boardporn. Ajoutez sa propre expérience de surfeur testant des centaines de boards bien différentes des galettes de ses débuts, et vous comprendrez que cela fait de lui un bon analyste des tendances shape en cours et à venir. Cela méritait bien quelques questions supplémentaires…
Ron, tu es un témoin privilégié de l’industrie du shape. Quelles sont les tendances qui se dégagent en 2016 ?
J’appelle 2016 “l’année du fish”. Je dirai que plus de la moitié des photos de planches que je reçois et plus de la moitié des planches que je vois sur les comptes Instagram des shapers que je suis sont des fishs. Si Tom Curren était responsable du dernier boom du fish, je pense que cette fois il faut créditer Ryan Burch pour cette explosion. Les clips où on le voit surfer sa 5’3″ Squit Fish suffisent à ce que tout le monde en veulent un.
Il s’agit donc toujours de surfer plus court et plus large ?
Personnellement j’ai commencé à surfer des planches plus courtes et plus larges car je suis plus court et plus large que la moyenne. Haha !
Avec mes 84 kg pour 1m70, les planches de stock qui font la bonne longueur pour ma taille n’ont pas assez de mousse pour que je flotte. Surfer plus large et plus épais m’a permis de retrouver le volume nécessaire.
Tu as aussi l’air d’aimer les boards rectangulaires. Les noses sont devenus has-been?
Quand tu tiens compte du fait que le nose d’un shortboard en 5’8″ n’offre quasiment aucune surface de glisse et n’a aucune utilité autre qu’esthétique, tu comprends vite qu’on peut virer 4 à 6 pouces de nose sans rien perdre en performance. J’ai accroché aux planches noseless et aux rails parallèles quand j’ai acheté un Salomon 5’3″ Noseless en 2010. Depuis j’ai testé plusieurs Tomos et je les surfe toujours depuis. Je pense que n’importe quel surfeur de niveau intermédiaire ou meilleur devrait essayer, pour se rendre compte de la vitesse et de la manoeuvrabilité qu’apportent les rails parallèles associés à un shape plus court. Je suis prêt à parier que quiconque critique ce type de boards n’en a jamais vraiment essayé.
Une photo publiée par @boardporn (@ronsquiver) le
Tu vois quelque chose de vraiment nouveau arriver dans les shapes ou les matériaux ?
Je pense que c’est sur les matériaux qu’on verra le plus de changement. Il y un nombre limité de façons dont on peut manipuler un pain de mousse, mais les avancées peuvent encore venir du flex, de la résistance, de la torsion, du poids, etc., et tous ces éléments peuvent être altérés par les matériaux.
Beaucoup de gens se bougent aussi pour faire des planches durables, mais j’aime vraiment l’approche de Dan Mann. Il dit qu’on devrait se concentrer sur la fabrication de planches longue durée qui garderaient leur apparence et leur performance bien plus longtemps que les boards jetables d’aujourd’hui.
Tu penses qu’on est sur des tendances à long terme ou plutôt des modes successives ?
Je pense que le mouvement des planches durables… Sera durable ! Je pense aussi que l’outline général des planches haute-performance ne changera plus beaucoup vu qu’il fait ses preuves depuis plus de 20 ans. Je pense que les plus grandes innovations viendront des plus petits shapers. C’est d’eux que nous arrivent régulièrement les planches les plus radicalement différentes de ce que sont les normes actuelles.
Le flat estival arrive chez nous. Un conseil pour choisir une board de petites vagues ?
Un rocker très plat, plein de volume et des rails très pleins qui pardonnent tout. Faire plus court peut aussi donner un feeling plus skate et plus de contrôle dans le petit surf. Mes spots locaux nécessitent un fish la plupart du temps donc jeter un oeil sur mon quiver (@ronsquiver) peut vous donner l’aperçu d’une méga collection de planches parfaites pour surfer des mioses. En résumé : court, trapu, plat et épais.