Sortie mag : le Surf Session n°391 est en kiosque !

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15/04/2024 par Maia Galot

Paroles d’hiver

Voici donc les jours longs. Ils ont été tellement attendus par ceux qui ont bravé l’hiver. Auparavant, les conditions étaient fraîches et les fenêtres de pratique plus étroites. Les surfeurs se retrouvaient à l’eau dans une forme d’intimité. Il y a aussi les autres, ceux qui ont couru après l’été sans fin, globalement attirés par des lineups confortables et plutôt fréquentés. Depuis peu, nos voyageurs sont de retour sur des spots européens qui vont se repeupler. On assiste à une transhumance qui génère un trafic plus intense au take off. La rotation et le mouvement s’intensifient, ce sont devenus des éléments incontournables de nos sociétés engorgées. Un aspect terrible pour les uns, une bénédiction pour d’autres qui en profitent, pourtant le surf n’appartient à personne ; seules les perceptions ou les points de vue peuvent être différents.

Surf Session Magazine 391 couverture

Couverture : Un duck dive aussi impressionnant qu’esthétique poussé sous la vague tahitienne par un surfeur non identifié. © Damien Poullenot

Le numéro 391 de Surf Session est à présent disponible en kiosques et sur notre boutique en ligne (9,90€, frais de ports offerts) !

Coup d’œil sur le sommaire

ART — De belles lignes entre les belles lignes

C’est l’histoire d’un sport qui n’en est peut-être pas un. Chacun, à sa manière, tente de lui trouver un sens, puisant au sein de ses propres expériences, de ses partages singuliers, collectant des bribes de souvenirs, annotant ses carnets de voyages, repensant aux petites et grandes victoire sur ou contre la vague. Chez les surfeurs, la houle fait normalement parler d’elle. Les vagues s’émancipent au gré de discussions, d’images volées et partagées au smartphone, de photographies plus confidentielles, de vidéos, de souvenirs de ce sable chaud et de ces palmiers, ceux qui balançaient doucement sous la douceur d’un vent offshore devant un océan lisse. Alain Bourdon et Fred Bernard font partie de ses passionnés qui n’ont pas nécessairement la chance de pouvoir vivre l’ivresse du take- off au quotidien. Au travers d’une collaboration accommodant des illustrations et des idées, ils ont envisagé de revisiter des imaginaires ainsi que les matérialités du sport des rois, probablement pour mieux cerner ce microcosme, répondre à leurs propres questions, construire leurs définitions du phénomène glisse.

Texte Olivier Dézèque

PHOTOGRAPHE — Surf snappers

Si les photographies et les vidéos de surf n’ont jamais été aussi exposées, grâce et à cause des réseaux sociaux ainsi qu’aux technologies devenues grand public, la réalité de celui qui lorgne les vagues derrière son objectif pour gagner sa vie est beaucoup moins placée sous les projecteurs. Cinq photographes de surf, issus de différentes générations, exposent leur parcours.

Texte Virginie Ziliani

LEGEND — Taylor Knox

Avec assez peu de victoires mais une longévité remarquable sur le tour, Taylor Knox observe son passé et n’ambitionne encore qu’une chose: être le meilleur surfeur du monde… en catégorie post cinquantenaire. C’est bien cette reconnaissance qui le rendrait heureux et pour cause, Knox a dédié toute sa vie au surf. En 2001, encore relativement jeune, le surfeur avait atteint la 4e position sur le circuit. Ça avait été sa toute meilleure performance générale. Aujourd’hui encore, ses évolutions sur le rail, ses cutbacks roulés, contrôlés et fluides établissent indubitablement sa signature, cette caution qu’il conserve. Tea time avec Taylor dans un coffee shop familial d’Oceanside, en Californie, à deux pas de chez lui. Ici, tout monde connaît le drive imperturbable et précis ainsi que le caractère trempé du local.

Texte Elmet Simon Macintosh

TRIPPING — Chili, réécrire l’histoire

Il existe certains territoires au sein desquels le passé et le présent s’entremêlent vigoureusement. Ici, le rapport des reliefs, avec des panoramas tantôt plats et d’autres parfois vertigineux, dévoile un ensemble curieux au demeurant paisible et enchanteur. Ces vastes espaces au Sud du continent américain déploient leurs réalités dans un rythme immuable et silencieux ; on y découvre des étendues avec des tonalités monochromes et similaires qui paradoxalement contrastent avec force. Les véhicules y descendent tranquillement de longues pistes droites et poussiéreuses qui semblent posées là depuis des centaines d’années. Sous les regards rares et les sourires fixés pour toujours, comme des morceaux d’un songe qui ne s’arrêterait jamais de revenir, le convoi croise les habitants de ces villages isolés. Ces pueblos ne se développeront peut-être jamais. C’est une obsession des plus agréables, alors on rêve de rêver, encore et encore puisque le temps s’est figé.

Texte Elmet Simon Macintosh

STORY — Les vagabonds de la vague

Au début, pour chacun d’entre eux, il y avait cette vague, celle qui ne se trouvait pas loin de la maison, celle sur laquelle les copains allaient jouer en effectuant leur take-off. Un beau jour un ou deux types ont parlé du break de la plage de cette ville voisine, puis ensuite de celui de la région qui jouxtait la leur. Ce dernier avait la particularité de ce fond rocheux et les gauches étaient longues, tubulaires, parfaites. C’est ce que les gens qui aimaient l’océan disaient. Celui qui était épris de surf serait amené à expérimenter l’ailleurs pour faire en sorte que l’horizon du line-up soit toujours et encore plus éloigné. Afin de vivre sa vie de surfeur, il faudrait voir du pays, partir à l’aventure, chercher l’impossible, éclairer l’inconnu et vivre des vagues inimaginables : c’était le Search.

Propos recueillis par Olivier Dézèque.

PERSONNAGES & DESTINATIONS — Sous les tropiques

La Guadeloupe est un archipel situé dans les Caraïbes, au Nord de la Martinique et au Sud d’Antigua. Les îles sont surtout renommées pour leurs cascades impo- santes ou pour leurs eaux turquoise mais il ne faut pas se fier aux apparences de carte postale uniquement; sous cette image paradisiaque, arme de communication de masse pour certains tour-opérateurs, se cache aussi un trésor inestimable : le surf.

Texte Joanne Blanc

TALES — Paroles d’hiver — Kyllian Guerin & Sam Piter

Les surfeurs Sam Piter et Kyllian Guerin se connaissent depuis des lustres. Ils ont le même âge. Ils ont grandi côte à côte, ils sont passionnés par la même chose et ils partagent un but commun: prendre des vagues parmi les plus incroyables qui soient, les dompter, pour leur plaisir personnel, pour faire des images ou pour marquer des points en compétition. En plein cœur de l’hiver, les garçons se sont appelés pour débriefer un peu et pour discuter du passé, de leurs situations respectives et de leurs projets. Kyllian était alors bloqué chez lui dans les Landes à cause d’une blessure. Sam se trouvait au chaud, au Costa Rica. Il faisait le plein de vagues.

Texte Olivier Dézèque

CHASSEUR DE DESTIN — Force basque — Natxo Gonzales

Le surfeur est tout juste de retour de vacances. Natxo explique y avoir passé l’essentiel de son temps à se balader, même s’il en a quand même profité pour prendre quelques vagues. C’était un trip plutôt relax, sur l’archipel canarien, avec avant tout l’idée de se reposer, de profiter avec sa copine et de prendre l’air. Après ce break, le basque est revenu sur les terres de ses ancêtres. Il envisage les mois à venir à chasser ses proies liquides, en scrutant les cartes météo qui annoncent les plus grosses dépressions de la planète, celles qui portent ces swells massifs, inespérés, gigantesques et après lesquels le surfeur court sans relâche. Après le repos, c’est le retour aux strike missions.

Texte Olivier Dézèque

PORTFOLIO — Joseph Secousse

Joseph a vécu à Bordeaux et sa famille est originaire des Landes. Son intérêt pour le surf s’est développé au travers d’une tradition familiale à laquelle il n’avait pas tout de suite accroché. Le désir de surfer des planches trop petites s’était soldé par des difficultés mais il y reviendrait plus tard à ce dialogue. Il refréquenterait les vagues, grâce à un quiver plus long mais aussi un appareil photo. En effet, Jospeh avait reçu ce cadeau lorsqu’il avait 14 ans, c’était un boîtier numérique avec lequel il passait son temps à shooter un peu tout et rien. Ce tout et rien, dans les landes, à proximité de Contis, c’était surtout la plage et les vagues. Tout a démarré ainsi.

Plus de sujets et de photographies sont à découvrir dans ce numéro, notamment un portrait de Vincent Milou, le surf à risque ou les politiques du surf…


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