Conduite à tenir ?
[…] Des trips, il y en a pour tous les goûts. Les uns sont en quête d’aventure, les autres de culture, il y a ceux qui aiment les grandes cités océanes, certains qui préfèrent la jungle, le désert, le sable noir, les vagues isolées. Il y a les imprévus, les bonnes et les mauvaises surprises. Les uns roulent vite et font tout dans la hâte – ce fameux Fear Of Missing Out qui fait la une des magazines de psychologie Yuppie, tandis que d’autres sont moins impatients et évoluent dans le calme, souvent avec stratégie. « La laideur et l’indifférence totale sont les pires traits de la race humaine qui transparaissent dans leurs habitudes de conduite », écrivait un auteur qui regrettait l’absence de héros. Cet été optez plutôt pour la sagesse que pour la précipitation et vous saurez vous délecter du fruit de la patience : de belles vagues, des vibrations positives, une grande satisfaction, du peu mais du bon. Ne conduisez pas trop vite, descendez les vagues avec intelligence et veillez à assurer votre rôle de surfeur, celui qui vous rend meilleur en toutes circonstances et situations.
C’est dans cet esprit que se présente ce volume estival de l’ouvrage : le surfeur en est un dans l’eau et il possède aussi probablement une mission en dehors de la vague, sur la terre ferme. Un musicien qui revisite le surf ou inversement, une alcoolique repentie, un bodyboardeur à genoux, un questionnement sur les vagues et leurs usages, des cultures de Polynésie, des jeunes fantastiques et explosifs dans leur glisse, une recherche au Pérou; des angles qui permettent d’envisager la décontraction de nos regards, bien souvent éthérés par les gros-porteurs médiatiques en ce qui concerne notre passion. N’oublions pas que les J.O. présentent une épreuve à Teahupo’o. Vous étiez au courant ?
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Couverture : Below © Ben Thouard
Le numéro 392 de Surf Session est à présent disponible en kiosques et sur notre boutique en ligne (9,90€, frais de ports offerts) !
Coup d’œil sur le sommaire
ART — Jim Drouet – Un homme heureux
Jim Drouet adore son atelier. Il s’y sent épanoui. Il y est au calme. Il y est heureux. L’espace de poésie silencieux respire comme lui, en douceur. Le peintre apprécie habituellement d’autres lieux scintillants, tout comme les individus qui les traversent dans la lenteur, tels des rêves. Ils sont pieds nus, habillés en légèreté, sur une planche de surf ou prêts à se jeter à l’eau: son inspiration. L’artiste n’aime pas forcément cette appellation et se revendique avant tout artisan; celui qui construit avec ses mains. Ainsi, Jim s’approprie, avec des outils, des brosses, des couleurs choisies, des sujets vagabondant sur ses longues étendues de sable qui reflètent la lumière éclatante des plages de Vendée ou d’ailleurs. Il les renferme entre les tasseaux de ses cadres, à même la toile, dans le but de les libérer. « J’aime représenter les gens », exprime l’impressionniste avec honnêteté. Peut-être qu’il admire encore plus ceux qui jouissent de la plage et des vagues : des anges.
Texte Grazilli Bandini
PENSER LE SURF — Métaphysique houleuse
« Ce système tue la spiritualité et transforme l’océan en fosse septique. À tous les zombies dans leur cercueil mobile, nous montrerons que l’esprit humain est vivant ! », s’exclame Bodhi, l’iconoclaste chef de gang dans le film Point Break. De cette phrase, on décrypte un lien entre spiritualité, critique du capitalisme et surf. Pourtant, d’autres diront que le surf, c’est juste un sport comme il en existe tant ou une activité physique de loisir. On pourrait s’embrouiller platement avec cet habituel lyric primitif, ce tour de passe-passe mental qui se résume à dire à coups d’anglicismes que le surf relève avant tout d’un lifestyle. Justement, certainement et en décollant de la surface des choses, le He’e Nalu est définitivement un sport à part, avec une histoire aussi rocambolesque que débattue, avec un certain rapport aux éléments, avec une performance liée au geste, à l’esthétisme. Décryptage.
Texte Maureen Daman
Photographies Thomas Lodin
STORY — Coline Lukas, le surf en toute sobriété
Coline Lukas est enveloppée dans un océan de velours. Confortablement installée dans un moelleux canapé bleu, cette surfeuse de 38 ans nous a ouvert la porte de son appartement à Anglet, en janvier dernier. Un cocon chaleureux, décoré avec goût et dans lequel se promène une douce odeur d’encens. Chaque objet a soigneusement trouvé sa place dans ce havre de paix. Certains d’entre eux, comme ce coussin rose en forme de coquillage, témoignent de son amour pour l’océan. D’autres, tels que cette photographie originale de Jean Seberg, avec une cigarette à la main, tirée du film À bout de souffle, sont des souvenirs de sa vie « d’avant ». Pendant deux ans, elle a été l’assistante d’une célèbre star américaine à New York. C’est d’ailleurs cette icône de la pop, qui lui a offert ce cadre pour son anniversaire. Un clin d’œil à la ressemblance troublante entre cette petite blonde aux yeux bleus et cette actrice renommée de la Nouvelle Vague.
Texte & Photographies Romane Pellen
TRIP — Roll the dice
Kepa Acero prend la main d’une conversation : « Écoute-moi j’ai une info de malade, au fin fond d’un désert, à au moins 100 km de la première ville, il y a un spot… un point break… un beach break, qui déroule sur des centaines de mètre. C’est une vague incroyable qui tube sans personne dedans, c’est comme Skeleton Bay». Nous avons tous cessé de parler. À chaque fois que ce genre d’info est partagée, ça nous fait dresser les poils des avant-bras. Un sentiment d’excitation couplé à une soif de découverte s’installe alors en nous, et la quête de ce mirage devient alors une douce obsession. […]
Texte Alex Heitler & Olivier Dézèque
Photographies Alex Heitler & Pierre Frechou (drone) pour Oxbow
PHOTOGRAPHE — Léa Hahn – Le regard de Léa
Léa Hahn, c’est une photographe et vidéaste aquatique plutôt attirée par l’extrême. Son corps a besoin d’eau salée, ses veines d’adrénaline, son âme d’humilité. La place de la créatrice d’images est toujours au plus près des montagnes liquides, face à l’immensité de l’océan. Rencontre avec cette vahiné au parcours plutôt audacieux.
Texte Doris Ramseyer
Photographies Lea Hahn
Portrait Maceo Di Giorgio
BODYBOARD — Keith Sasaki
Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, Anglet en ce temps-là, c’était bien différent. Peut-être plus jeune que le titre de Charles Aznavour mais plus vieille que le foil surfing, l’arrivée surprenante de cette petite planche en mousse inventée par Tom Morey allait faire des émules. Les beach breaks de la côte basque, landaise et les autres point breaks des multiples littoraux de France se retrouveraient soudainement envahis par ces drôles d’engins. C’était entre 1987 et 1998, lorsque le marché, l’image et le circuit pro très actif du bodyboard avaient été en mesure de faire éclore la pratique intense de ce nouveau sport. On dévalait les vagues d’abord en prone – allongé, en effectuant un take-off propulsé à l’aide de palmes courtes et de battements de jambes – pour la plupart car certains ramaient avec les bras et utilisaient même parfois des gants palmés pour gagner en vigueur. Nous avions affaire à un sport sympa et accessible grâce auquel on pouvait, et on peut toujours, connaître l’expérience du fun en 30 minutes même si on fait un tout droit.
Texte Robert Spontex
Photographies Greg Garat (Portraits) & Aaron Loyd (Actions)
MUSIQUE — Vibrations
Quels peuvent être les points de vue, les ressentis, les feelings de nos amis sur les rapports, à la fois proches et éloignés, qu’entretiennent la musique et le surf ? Il s’agit de deux univers qui sont quelque part intimement liés ; ces activités se pratiquent le plus souvent à plusieurs, entre amis, en groupe. Bosser ses gammes tout seul en musique par exemple, c’est marrant, mais jouer en groupe c’est incroyable ! C’est probablement pareil pour le surf non ?
Texte Jules Lepecheux
ROOKIES — Paco Alonzo & Pierre Lamothe
La rivalité, c’est peut-être se disputer la même chose quand cette chose n’existe qu’en un seul exemplaire. Il n’y a qu’une seule place sur la plus haute marche du podium et c’est parfois une évidence qui se transforme en concurrence passionnante, sans doute cruelle, lorsque la situation est vécue par deux compétiteurs qui sortent du lot et dont l’affrontement s’inscrit dans la durée. Dans le sport, comme dans le surf de haut niveau, nous avons tous en tête des duels de haut vol. Ceux qui ont sublimé la compétition, une affiche qu’on attendait au tournant à chaque événement, une opposition suivie de près, série après série, jusqu’à son apogée en finale. Depuis quelques années, le surf français a pu assister à ce genre de duels. C’est le cas de celui entre ces deux jeunes shortboardeurs Girondins: Pierre Lamothe et Paco Alonzo. Ces affrontements ont été positifs car ils ont principalement fait grandir les kids, depuis leurs premiers pas dans le surf au collège, jusqu’aux prémices de l’âge adulte en passant par l’adolescence.
Texte Antoine Dubreuil
RENCONTRES — Paradis trouvé
Lorsqu’on évoque l’essence du surf, notre esprit divague et dessine ces images, crayonne ces souvenirs peut être inexistants des îles paradisiaques de Tahiti ou d’Hawaï. Ces destinations sont emblématiques. Elles évoquent une ambiance unique sur les spots, où le murmure, peut-être aussi le fracas des vagues, résonne avec la puissance de l’esprit des lieux. Bien que Teahupo’o soit considéré comme l’épicentre du surf en Polynésie, il est important de souligner qu’il ne s’agit que d’une des nombreuses vagues de l’archipel. L’attention portée par les médias peut parfois donner l’impression erronée que le spot olympique constitue à lui seul toute la diversité des vagues de la zone. En réalité, Tahiti regorge de breaks incroyables, chacun offrant des caractéristiques uniques et des expériences époustouflantes aux athlètes, aux sportifs, aux explorateurs et à ceux qui connaissent. Partons à la découverte d’un de ces joyaux secrets.
Texte & Photographies Gaëtan Charlin
Plus de sujets et de photographies sont à découvrir dans ce numéro, notamment un sujet santé sur le « mal du siècle », quelques tranches de vie de Vahine Fierro, un portfolio de Karl Meinhardt ou encore un portrait de Nathan Strom.
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