La France est première nation du surf aux Jeux Olympiques Paris 2024

Championne olympique, Caroline Marks garde le titre aux États-Unis.

08/08/2024 par Maia Galot

Avec l’or de Kauli Vaast et le bronze de Johanne Defay, la France est la nation grande vainqueure de ces Jeux Olympiques, à domicile ! Derrière elle, on retrouve le Brésil, les États-Unis et l’Australie. Sur le podium donc, les meilleurs surfeurs et surfeuses du monde, tous membre du Championship Tour à l’exception du Tahitien, et tous ayant déjà pris part aux WSL Finals (donc dans le top 5 des meilleurs mondiaux).

Le podium féminin : Caroline Marks (1), Tatiana Weston-Webb (2), Johanne Defay (3) © ISA

Caroline Marks est championne olympique Paris 2024 : le titre reste aux États-Unis

Quelle année pour l’Américaine ! Championne du monde en titre suite à sa victoire aux WSL Finals en 2023, la surfeuse de 22 ans s’est offert le titre de championne olympique à Teahupo’o. Back-to-back comme l’avait fait Carissa Moore à Tokyo après son titre de 2019 (et juste avant son titre de 2021). Vainqueure de l’épreuve du CT en 2023, on la savait capable d’un tel exploit. Coachée par Shane Dorian, elle est la seule à avoir vaincu Johanne Defay sur la compétition, et cela s’est joué de peu voire même à rien : à totaux égaux (12,17 points), c’est sa vague au score plus élévé (7 points contre 6,50 pour la Française) qui lui a permis de rejoindre la finale olympique. En finale, Caroline Marks s’est imposée devant Tatiana Weston-Webb, elle aussi une favorite de l’épreuve.

Caroline Marks © ISA
Caroline Marks © ISA

Tatiana Weston-Webb en argent et Gabriel Medina en bronze

Le Brésil, qui détenait le premier titre olympique de l’histoire du surf au travers d’Italo Ferreira, se place seconde nation de ces Jeux Olympiques Paris 2024. Favorite sur cette vague qu’elle a toujours aimée et où elle a toujours rejoint les phases finales en compétition, Tatiana Weston-Webb termine sur la seconde marche du podium. Dans une série de finale serrée, où peu de vagues à potentiel se sont présentées, elle a su trouver deux vagues moyennes pour un combo de 5,83 + 4,50 points. Face à elle, l’Américaine a scoré une vague forte à 7,50 points, suivie d’un score plus timide à 3 points, qui pourtant a permis de faire la différence. Résultat final : 10,50 points pour l’or contre 10,33 points pour l’argent.

Tatiana Weston-Webb © ISA

Chez les hommes, Gabriel Medina était l’un des favoris pour disputer la finale olympique. Vainqueur sur le spot à deux reprises (en 2014 et 2018), il a aussi participé 6 fois à la journée de finale de la compétition à Teahupo’o du Championship Tour. Le triple champion du monde avait annoncé haut et fort ses ambitions d’affronter Kauli Vaast en finale. L’océan en a pourtant décidé autrement, ne lui accordant qu’une vague sérieuse lors de sa demie-finale face à Jack Robinson. Face à l’outsider non moins dangereux Alonso Correa dans la série pour la médaille de bronze, il s’est montré bien plus actif, surfant 8 vagues dont les deux meilleures ont inscrit le même total à 7,77 points. Le chiffre sera donc le porte bonheur du Brésilien sur ces Jeux, lui accordant la médaille de bronze. L’Histoire se souviendra aussi sûrement de Gabriel Medina pour sa performance lors de la folle 3e journée de compétition, et son kick-out accompagné d’un claim qui capturé par Jérome Brouillet a fait le tour du monde via les réseaux sociaux.

Jack Robinson, médaillé d’argent pour l’Australie

Sorti d’une demie-finale tendue dès son lancement face à Gabriel Medina, Jack Robinson n’a ainsi dire rien pu faire en finale face à Kauli Vaast, que l’océan avait choisi ce jour-là. Dans cette finale à 3 vagues, c’est bel et bien le Tahitien qui a remporté l’échange avec son tube à 9,50 points contre 7,83 points pour celle de l’Australien. Si le champion olympique a de suite enchainé, le n°3 mondial (actuellement et en 2022) a lui attendu une vague au potentiel de 9,85 points (qui lui aurait permis de reprendre la tête). On savait le vainqueur de l’étape du CT en 2023 capable d’un tel score, mais sa patience n’a pas payée. Calme, tourné vers le large, le jeune papa a attendu les 20 minutes restantes qu’une opportunité se présente, délaissant les quelques vagues plus faibles se dessinant parfois au line-up. Sans opportunité, il termine second de cette compétition, sûrement avec fierté et sans regret.

Jack Robinson © ISA

La difficile 4e place pour Alonso Correa et Brisa Hennessy

La place au pied du podium, occupée par les demi-finalistes sortant, est peut-être la plus difficile. Si près d’un résultat historique et pourtant sans médaille. Pour Paris 2024, ce sont Alonso Correa et Brisa Hennessy qui l’occupent. Outsider peu attendu, le Péruvien n’a pas démérité, se frayant un chemin à travers le tableau en sortant vainqueur au round 1 avant d’éliminer nul autre que le champion du monde en titre Filipe Toledo au round 3 (8e de finale) puis le Japonais très entraîné à Teahupo’o Reo Inaba en quarts de finale. C’est finalement Kauli Vaast qui a coupé sa lancée en demi-finale, avant qu’il ne s’incline à nouveau dans la série pour le bronze face à Gabriel Medina. Chez les femmes, Brisa Hennessy a effectué une tragique erreur de priorité lors de sa demi-finale. Taxée d’une interférence avec son second score supprimé quoi qu’il arrive, elle s’est retrouvée dans l’incapacité de se qualifier pour la finale. Une situation sûrement difficile à dépasser et qui semble l’avoir déstabilisée, puisqu’alors qu’on la sait à l’aise sur le spot de Teahupo’o, elle n’a pas été en mesure de présenter son surf lors de la finale pour le bronze face à la Française bien en forme.

Alonso Correa © ISA
Brisa Hennessy © ISA

L’équipe de France au complet jusqu’en 8e

Chez les tricolores, ce sont bel et bien les duels franco-français qui ont fait des dégâts.

Éliminée en 8e de finale par Johanne Defay, Vahine Fierro termine 9e de ses premiers Jeux Olympiques et très déçue de ne pas avoir pu aller plus loin sur cette compétition où elle était favorite et capable de beaucoup. « Teahupo’o m’a toujours, toujours donné les plus belles lecons de vie. Les plus belles, et les plus dures… comme celle d’aujourd’hui. Ça aurait pu être la plus belle victoire de ma vie dans ma carrière professionnelle, et ben non, pas cette fois. Et si… si j’aurais pu… si j’avais… J’ai tout donné et j’étais prête pour ce moment. Je me suis tellement entrainée et je n’ai aucun regret. Le Seigneur ne m’a jamais donné les choses facilement, il aime me faire grandir, m’apprendre, me rendre plus forte, et je sais aussi, qu’il me réserve toujours les plus belles surprises. Merci à mon équipe, ma famille, mes fans. Merci pour vos messages, je vous aime » a t-elle publié sur ses réseaux le lendemain.

Le même jour, Joan Duru a fait le spectacle une dernière fois en quart de finale avant que Kauli Vaast ne finisse par l’emporter. Très sport, le Landais a de suite salué la performance du futur champion olympique, souligné le lien fort qu’ils avaient noué en équipe de France et appuyé le fait que son compatriote irait au bout de cette compétition hors-normes.

« 5e des Jeux Olympiques, ce fut une super expérience. Bravo Kauli Vaast, ce fut un plaisir de partager cette série avec toi. » at-il écrit sur ses réseaux, avant d’ajouter après les victoires françaises : « Bravo Vahine Fierro, Johanne Defay et Kauli Vaast, vous êtes des machines, trop fier d’avoir été aux Jeux Olympiques avec vous! Chaoure (le surnom qu’il donne à Kauli, ndlr) l’or, Johanne le bronze, c’est magnifique. Merci Jérémy Florès et Michel Bourez de nous avoir montré la voie et plus encore Mimi (le surnom de Jérémy Florès, ndlr) tu t’es tellement investi avec nous merci beaucoup! Merci à tout le staff de l’équipe de france. Fred Robin, Hira Teriinatoofa, Thibaut Paraillous, Thierry Durantel, Hugo Palmarini, Simon Paillard, Charles, Matehau Tetopata, sans oublier Miss Gilmour et Tumata pour les meilleurs plats possible, votre bonne humeur et votre aide en général! OSS CHILON« 

Vahine Fierro ©Beatriz Rider
Vahine Fierro © Beatriz Rider
Joan Duru © ISA
Joan Duru après sa série avec Kauli Vaast, en compagnie de Jérémy Florès © Beatriz Ryder

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