Le gagnant de Snapt4 ne recevra pas les 50 000$ pour avoir enfreint la règle d’or du film
Un feuilleton à l'Américaine digne d'une série Netflix. On vous explique tout.
08/12/2021 par Marc-Antoine Guet
Ce n’est pas la remise du ballon d’or mais c’est peut être ce qui s’en rapproche le plus dans le milieu du surf. Oui, Snapt 4 était sans aucun doute le film de surf le plus attendu de l’année. Et il n’a pas déçu. (Pour le revoir, rendez-vous juste ci-dessous).
Mais une fois le film sorti, il a fallu désigner un vainqueur.
Qui a surfé la meilleure part du film ? Pour élire quel surfeur allait empocher le pactole de 50 000$ promis au lauréat, trois juges d’exception : Mick Fanning, Taj Burrow et Bobby Martinez. Si les résultats sont tombés hier, nous avons appris ce matin que le vainqueur désigné par ces trois légendes du surf n’allait pas empocher l’argent pour la simple et bonne raison qu’il n’a pas respecté la règle la plus importante de Snapt 4.
Retour sur ce feuilleton Netflix à l’Américaine.
Logan Dulien, le producteur de Snapt 4, a appelé ces derniers jours tous les surfeurs de son film pour les tenir au courant des votes de Mick Fanning, Taj Burrow et Bobby Martinez. Un film qui, Covid oblige, aura mis plus de deux ans à se finaliser.
Le problème ? Le gagnant choisi par les juges de Snapt4 cette semaine n’a pas eu le droit de gagner les 50 000 dollars. On va stopper le suspens ici, Barron Mamiya, vainqueur désigné (à l’unanimité) par Mick, Taj et Bobby, ne verra jamais l’argent.
Pourquoi ? Parce qu’il a tout simplement enfreint la règle la plus importante du film à savoir, garder le contenu exclusif à la production de Logan Dulien.
Pourtant, c’est bien lui que les trois juges ont placé tout en haut de la liste. Bobby Martinez donnant même un 10/10 à la part du jeune hawaïen. Barron figurait donc en haut de la liste, devant des mecs comme Mason Ho, Jack Robinson, Clay Marzo, Seth & Josh Moniz, Zeke Lau, Asher Pacey, Parker Coffin, Benji Brand, Ian Crane, Eithan Osborne, Carlos Munoz ou encore Sheldon Paishon.
Interrogé par nos confrères de chez The Inertia, voilà ce que Barron leur aurait déclaré : « L’argent vient et l’argent repart. Ce n’est pas la fin du monde ». En fait Barron, qui gardait des clips au chaud pour le film depuis plusieurs mois, a décidé de les publier sur ses réseaux sociaux pour repartir de 0. Il pensait que ce qu’il avait n’aurait pas été suffisant pour bien figurer dans Snapt 4. « J’ai posté mes clips (sur les réseaux sociaux) et j’ai dit à Logan : « Ne t’inquiète pas, j’en aurai d’autres ».
Les deux hommes se sont mis d’accord sur ce plan et Barron s’est remis au travail.
Mais problème. Peu de temps après avoir pris un nouveau départ sur le plan créatif, BarronMamiya s’est blessé et a dû rester hors de l’eau pendant les six derniers mois de la production. Et ça, ce n’était pas prévu. « Au moment du montage, Barron n’avait que deux possibilités » a expliqué Dulien à The Inertia.« Il avait une section médiocre qui n’allait pas mettre en valeur son surf de la manière dont nous voulions tous le voir (mais elle était exclusive) – et elle ne serait certainement pas à la hauteur de beaucoup de gars dans le film, ou bien il pouvait utiliser des clips qu’il avait déjà mis en ligne, tout en sachant qu’il n’allait pas avoir droit à l’argent (parce qu’ils n’étaient pas exclusifs) ».
Barron a choisi la deuxième option. Mamiya a souhaité soumettre son meilleur surf en comprenant qu’il ne pourrait pas gagner, même si les juges le choisissaient. Il en était persuadé de toute façon, même avec sa meilleure part déjà diffusée sur les réseaux il ne pourrait pas gagner. Il avait tort… C’est bien lui que Mick Fanning, Taj Burrow et Bobby Martinez ont choisi. Et ça, il ne devait pas s’y attendre…
Conséquence ? Barron Mamiya a dû s’asseoir sur les 50 000$. Et parce que le malheur des uns fait le bonheur des autres, c’est Jack Robinson, initialement 2e, qui a finalement empoché le pactole, devant MasonHo désormais 2e (20 000$) et Seth Moniz (10 000$).
Pour rappel, l’une des principales conditions pour figurer dans le film était que le produit final contienne des séquences que les surfeurs n’avaient jamais diffusées ailleurs, y compris sur leurs réseaux sociaux. C’était la règle d’or. Logan Dulien savait que c’était une revendication importante de la part des athlètes (à cause des obligations médiatiques actuelles) mais avec autant d’argent en jeu, tout le monde avait fini par accepter cette exigence.
En plus de cette règle d’or, il y avait d’autres directives, telles que la limitation des séquences au ralenti et l’interdiction des plans de lifestyle.
Nul doute que Barron ne refera pas la prochaine fois la même erreur. Mais si l’on voit le bon côté des choses, certes il s’assoit là maintenant tout de suite sur 50 000$, mais il a gagné peut être plus que ça sur du long terme. Il a glané la légitimité de ses illustres ainés et a prouvé au milieu core du surf, qu’il faisait bien partie des tout meilleurs surfeurs de la planète. Et ça, pour les sponsors, c’est très important.