Les règles du jeu
Lorsqu’elles sont fixées, les règles indiquent et tentent d’imposer ce qui finit par sembler normal au citoyen ou à l’individu. Elles désignent une ligne de conduite à adopter dans des conditions particulières. Les règles sont culturelles, spécifiques, elles peuvent relever de la législation ou être tacites et elles conduisent en partie à vivre ensemble en société, à s’insérer au sein d’une nation, à jouir des avantages d’un groupe. Établies dans un cadre normé et construit, comme c’est le cas pour le feu rouge, les transactions, les contrats, la bienséance… Elles sont constituées telles des pièces, des rouages, des mécanismes qui assignent à un comportement reconnu et accepté.
Couverture : Nole Cossart, traversant les dunes pour trouver des vagues, lors d’une journée d’hiver orageuse. Témoignage en image de Morgan Maasen.
Le numéro 390 de Surf Session est à présent disponible en kiosques et sur notre boutique en ligne (9,90€, frais de ports offerts) !
Coup d’œil sur le sommaire
SOCIÉTÉ & MÉDIAS – Miroir, ô mon beau miroir
Il suffit de faire un tour sur les pages Instagram des intervenants de l’industrie du surfwear pour constater que le vent a tourné sur le plan de la représentation des femmes. Exit les bimbos blondes californiennes prostrées sur les plages et les surf widows attendant le retour de leur mari qui scotche le line up. Aujourd’hui, elles surfent pour de vrai et l’industrie des boardsports les mettent en avant dans toute leur diversité ou presque.
Texte Arièle Bonte
ALL COASTS – Balaram Stack
Balaram a grandi dans l’État de New York, à Long Beach. Le benjamin de deux frères qui surfaient a en réalité vu le jour à Sebastian en Floride. Dès son plus jeune âge, tout comme ses aînés, Balaram avait développé une passion pour le surf. Il s’élancerait dans les vagues, pour la première fois, à l’âge de trois ans, sur une planche de bodyboard. Lorsqu’il a eu cinq ans, sa famille a rejoint Point Lookout – New York, Comté de Nassau. Elle s’est installée à deux pas de la plage et malgré les hivers rigoureux de la côte Est des États-Unis, Stack a trouvé le moyen de s’entraîner et de se perfectionner en surfant sur les spots du coin. Il était absolument entêté.
Texte Lucas Ananua
L’ŒIL DU TIGRE – Ned Hart triple overhead minimum
Ned pose fièrement avec ce poisson énorme. Il me montre la scène qu’il a immortalisée avec cette prise d’il y a quelques jours. Sur la photo, l’animal fait la moitié de la taille du surfeur. C’est dimanche et les vagues ne sont pas terribles. Ned reste souriant. Il compte aujourd’hui s’affairer à nettoyer et à découper la bestiole puis aussi à ranger ses affaires dans le garage de chez ses parents. Il a tout juste 17 ans et ce qui l’intéresse depuis un petit moment, c’est de s’adonner à des activités liées à l’océan : de l’apnée, de la natation, de la pêche sous formes diverses et du surf, mais attention, pas du surf comme tout le monde. Une version assez rare de l’engagement caractérise le jeune.
Texte Fielding Mellish
FRESH BEASTS – Djoko Sevellec
Petite visite chez Jordan Sevellec, un des extraterrestres et instigateurs de Keks Machine. Son logement, en demi-sous-sol sent l’encens à plein nez et on y flaire aussi plein d’autres odeurs qui viennent du Népal… des guitares, des boards, des graffitis, des stickers, des leashes, des chaussures s’entremêlent dans une joyeuse ambiance colorée et olfactive. Tout sourire Jordan explique d’emblée : « Avec les copains, on a débuté nos projets lors d’un voyage en Californie mais de toute manière, si on avait été en trip en Islande, ça aurait été la même chose; on aurait quand même mis en place des trucs ensemble. On n’a pas arrêté de bouger tous les hivers. À 17 ans, je traçais déjà au Chili et au Pérou tout seul et sans parler un mot d’espagnol. »
Texte Olivier Dézèque
ESTHETISME – Luc Rolland un plasticien s’expose
Il a des allures de savant, d’universitaire, de chercheur, de philosophe, d’homme de lettres… Luc possède ce regard d’érudit. Ce sont les yeux de quelqu’un qui réfléchit en permanence et qui ne vit qu’au travers de ses interrogations. Le shapeur plasticien est limpide et calme. Il semble sauter d’un univers à un autre lorsqu’il a absolument répondu à la problématique de son questionnement : « J’explore des univers, je m’y intéresse et je les utilise pour assouvir mes envies créatives. Ça peut être le Moyen Âge comme la Rome antique, la mosaïque, la porcelaine, l’aérodynamique ou le shape. Il s’agit de mes outils, de mes médias, de pistes de pensées« , explique Luc Rolland.
Propos recueillis par Olivier Dézèque.
SHAPE – French connection Metabo Project
Quand on pense au surf, on imagine les vagues, les conditions, les manœuvres ou les athlètes. La planche demeure l’outil indispensable !
Nous avons réuni 8 shapeurs de la scène française, qui se sont prêtés au jeu. Le concept de ce projet, 1 jour 1 shape, épaulé par Metabo et par la Shaper House de Biarritz est simple : chaque shapeur doit s’atteler à mettre en forme la planche idéale de l’été, avec l’outillage Metabo. La gamme Metabo propose son savoir-faire acquis dans le domaine plus général de la construction ou de la métallurgie qu’elle dédie dorénavant au monde de la fabrication des planches de surf.
Le défi de 1 jour 1 shape est de proposer un modèle capable de bien fonctionner dans une variété de conditions. Pour monter d’un cran en difficulté, nous avons indiqué aux shapeurs que la planche serait surfée par deux testeurs. Deux profils du team Metabo, aussi différents que complémentaires : d’un côté Samuel Redon, 1m75, free-surfeur basé dans les Landes, de l’autre Ainhoa Leiceaga, 1m72 et 12kg de moins que son partenaire de test.
Sur cette base, nos shapeurs ont eu le champ libre pour proposer le modèle de leur choix réalisé en une journée : outline, rails, rocker, nose, tail et montage des plus, FCS ou Futures, tiré au sort. Chaque détail a dû être réfléchi et adapté pour cette commande spéciale. Petit jeu des questions réponses avec nos représentants du shape hexagonal.
Texte Fielding Mellish
STORY – Juliette Lacome, renaissance d’une free surfeuse
À la fin du mois de juillet de l’année dernière, à la suite d’un accident de skate, Juliette s’est retrouvée le pied dans le plâtre. Cette blessure, loin d’être anecdotique, est arrivée juste avant le début des QS. Comme à cette époque, la compétition représentait le projet de vie de la surfeuse, ça l’a très lourdement perturbée. Il y avait la fracture, l’impossibilité d’aller à l’eau et de participer aux contests, les questions qui rebondissent dans le cerveau, le trajet incessant entre le canapé et le frigo, les idées noires, l’inertie lente et lourde du quotidien et ça tournait en boucle. Un terrible scénario, modélisé par les faits et aussi projeté par l’esprit, un script infernal qui donnait l’impression que la période douloureuse ne cesserait jamais… Il fallait s’échapper de la spirale.
Texte Olivier Dézèque
TRIP – Panamerican Blues
Par sa nature, le surf est aussi une invitation au voyage. Zicatela, Teahupo’o, Uluwatu… Pour les surfeurs, difficile de ne pas rêver de rider les plus belles vagues de ce monde. Loin d’être insatisfaits par les spots que nous avons à disposition, il demeure des besoins d’explorations, de rencontres et également les envies de découvrir de nouveaux horizons. Ça pousse au voyage. Cependant, dès lors que nous quittons nos biotopes, il est important de saisir les conséquences de ces déplacements.
Texte Max et Mathilde Ruiz
RYTHMES – Blue Yes en quelques notes
Le jazz n’est pas seulement un genre musical, c’est surtout une façon de penser et de vivre. Il s’agit d’un lifestyle. Certains surfeurs peuvent être des jazzmen sans le savoir et sans même jamais avoir écouté de boogie-woogie. Ceux-ci peuvent ressentir une sensation rythmée, une vibration, un beat en descendant une vague.
Texte Sam Bleakley
Plus de sujets et de photographies sont à découvrir dans ce numéro, notamment un portfolio signé Morgan Maasen.
Bonjour, la photo de couverture est exceptionelle. Je souhetrais la commander et l’encadrer pour un cadeau. Savez comment je peux me procurer la version originale ?
Merci d’avance