(Initialement publié le 22 janvier)
Se lever, checker la météo, poser sa journée, appeler son meilleur pote, prendre la voiture, le scooter et partir surfer. Facile ? Pour nous peut-être. Mais n’oublions pas que nous ne sommes pas les seuls à surfer, et que dans certains pays, se jeter à l’eau et rejoindre le line-up est bien plus qu’une simple décharge d’adrénaline.
Au cours des dernières décennies, le nom de famille Wilmot est devenu un synonyme de la surf culture en Jamaïque. Son père, Billy Wilmot, est une légende du surf jamaïcain. Son frère aîné, Icah, a été le premier surfeur professionnel de l’île et son frère cadet, Ivah, s’est récemment fait connaître grâce à son style décontracté associé à un style progressiste. Quant à Imani, elle a créé un club de surf réservé aux femmes, «Surf Girls Jamaica», dans le but de responsabiliser les femmes locales de Kingston et des régions environnantes.
Surf Girls Jamaica est un excellent reportage qui donne donc la parole à Imani. « C’est très difficile pour une femme de grandir et s’épanouir en Jamaïque. Mon père m’a toujours dit que le surf était un des sports les plus positifs qui soit car il m’enlevait les yeux de toutes les choses négatives ici en Jamaïque ».
Imani a exploité le pouvoir du surf pour donner de l’autonomie à ces femmes et leur faire prendre conscience qu’une alternative à la rue existait. A travers les différentes actions qu’elle mène au quotidien, Imani a permis à ces femmes de développer leur motivation personnelle, leur esprit d’entreprendre, leur respect pour l’environnement et leur sens profond de la communauté.
D’un point de vue plus général, Imani s’est donnée comme mission personnelle de donner aux femmes de couleur un accès au surf et par la suite, leur donner la chance de pouvoir se faire une place dans l’industrie de ce sport. « Beaucoup de filles de couleur ont peur d’entrer dans l’eau. Car dans notre histoire, on nous a toujours découragé d’y aller. C’est pourquoi c’est intéressant de montrer à d’autres filles qu’elles ne sont pas les seules à être intéressées par ce sport. Je veux leur servir de modèle ».
Selon Imani, qui a joué un rôle crucial dans la production du film, de nombreuses femmes jamaïcaines autour de Kingston doivent faire face régulièrement au harcèlement sexuel et aux difficultés financières. Elle a constaté que surfer pouvait aider à rendre ces femmes plus autonomes et de manière inattendue. Un reportage rare, profond, criant de vérités, comme nous aimerions en diffuser plus souvent.