Comment Brisa Hennessy a surmonté ses peurs à Cloudbreak

"Pendant mon année de Rookie sur le Tour, je me suis perdue dans mon identité". Introspection pour celle qui a passé 9 mois de confinement sur une étendue de sable fidjienne d'un kilomètre.

14/05/2021 par Marc-Antoine Guet

En mars 2020, lorsque le monde a commencé à s’enfoncer dans cette grave crise sanitaire, Brisa Hennessy et sa famille ont fait un pari audacieux. Nomades par nature, ils ont sauté dans un avion à destination d’une île isolée des Fidji, Namotu, où la famille gère un centre de villégiature pendant une partie de l’année. Elle ne le savait pas encore, mais Brisa y passera 9 mois en confinement avec seulement une poignée d’autres humains. Ce film en est le résultat. 
« Pour moi, le but ultime de ce film était qu’il plonge dans mon parcours de vie, et qu’il offre une perspective honnête sur les choses. J’espère que quelqu’un pourra s’identifier à ce parcours. La vie n’est pas parfaite, même si elle en a l’air. Nous passons tous par différentes phases dans notre vie. Tout est question de perspective. »



Brisa, sa mère et son père sont arrivés sur l’île sans savoir combien de temps ils y resteraient, ni à quoi ressemblerait le monde lorsqu’ils quitteraient cette étendue de sable d’un kilomètre. Au final, ils ont passé neuf mois isolés ici avec une poignée de Fidjiens locaux, travaillant ensemble pour s’assurer qu’il y avait suffisamment de nourriture pour s’en sortir. 

« Oui, nous avons passé neuf mois aux Fidji. Et c’est tellement bizarre à dire, parce que c’est long 9 mois sur une île d’un kilomètre. Je ne peux pas vous dire combien de fois j’ai couru autour du périmètre juste pour essayer de faire un peu d’exercice différent. »



Lorsque Brisa, sa mère et son père sont arrivés sur l’île, les Fidjiens qui y vivaient n’étaient pas au courant de la pandémie qui se déroulait autour d’eux. Au cours des mois suivants, de nombreux membres du personnel de Namotu sont rentrés chez eux pour rejoindre leurs familles sur le continent, et vers la fin de l’année, il ne restait plus que quelques habitants.

« Les Fidjiens avec lesquels nous avons passé ces neuf mois sont le témoignage d’une vie humaine incroyable. Je n’avais jamais eu l’occasion de m’asseoir et d’écouter leurs histoires, leurs origines et leurs liens à un niveau plus profond, et tout à coup, nous avons eu neuf mois pour le faire. Les amitiés que nous avons nouées sont fortes. (…) L’Humain pense beaucoup trop à l’avenir, et c’est ce que Cloudbreak a mis en lumière pour moi. Je sais ce sur quoi je dois travailler, et je dois l’accepter et continuer à être fidèle à cela. »


Tout au long du film, nous pouvons suivre Brisa dans son voyage d’adaptation à cette vie de Robinson sur une étendue de sable d’un kilomètre située au beau milieu de l’océan Pacifique. Brisa nous livre sans s’échapper, ses peurs et ses motivations les plus profondes. Avec comme point d’orgue, une session XXL à Cloudbreak lors de laquelle Brisa aura repoussé ses limites comme jamais auparavant.
« Ma relation avec Cloudbreak est faite d’amour et de haine. La plus grosse session que j’ai eue là-bas l’année dernière, celle que vous voyez dans le film, était vraiment effrayante. J’ai dû apprendre à accepter la peur que j’avais. C’était important pour moi, car cela m’a permis de grandir et d’être dans ce moment présent. La peur est inconfortable. Mais j’ai appris [à Cloudbreak] que lorsque vous acceptez qu’elle est réelle, qu’elle est là, vous êtes prêt à l’accepter. Alors, soit vous restez mal à l’aise, soit vous grandissez.(…) Pendant ces quelques mois, j’ai rencontré trois sœurs, et ce fût incroyable d’entendre que leur mère était l’une des premières surfeuses des Fidji, et qu’elle transmettait sa passion à la génération suivante. C’était incroyable de voir ces jeunes femmes inspirer d’autres filles à aller surfer. L’eau est un endroit connu pour être effrayant, et beaucoup de filles disent que c’est un endroit dangereux où elles n’ont parfois pas leur place. Mais le simple fait d’être là, d’avoir la possibilité d’être dans l’eau, c’est tellement apaisant et cela peut vraiment renforcer la confiance en soi ».


Ce principe est valable pour le surf, quel que soit votre âge, votre origine, votre ethnie ou votre sexe. Le temps passé dans l’eau change la vie sur terre. Et comme évoqué un peu plus haut, pour la surfeuse du team Rip Curl, le plus grand changement de sa vie est survenu lors d’une solide session à Cloudbreak. C’est là qu’elle a appris à accepter la peur – et plutôt que de la fuir, elle l’a exploitée.
« Au début, j’ai essayé de me concentrer sur le fait de ne pas tomber. Puis, au fil du temps, j’ai suivi des séances axées sur différentes choses. Une session, celle que vous voyez dans mon nouveau film Perspective, était énorme. Et honnêtement, j’avais vraiment peur. J’ai dû adopter un mode différent pour accueillir la peur que j’avais, et plutôt que de la fuir, l’accepter. Apprendre à le faire m’a permis de grandir et d’être dans le moment présent, sans trop penser à l’avenir. Il faut vraiment écouter son instinct quand on est là-bas, parce que c’est imprévisible, brut, et au beau milieu de l’océan. Quand vous êtes là-bas, vous n’avez aucune idée de ce qui va arriver. Cette sagesse, cette immobilité, cette acceptation et cette présence m’ont été très utiles ».

Pour Brisa, apprendre à affronter ses craintes l’a ramenée sur le chemin de la réflexion, jusqu’à sa première année sur le World Tour. Dans son nouveau film Perspective, elle parle des peurs de 2019 et de l’impact qu’elles ont eu sur sa vie.

« J’avais beaucoup de peurs lors de mon année en tant que Rookie… La peur de ne pas rester fidèle à moi-même. À ce moment-là de ma vie, j’ai passé beaucoup de temps à me comparer aux autres et à ne pas embrasser qui je suis, le voyage que je fais. C’était très difficile. Chacun suit son propre chemin et pendant mon année de Rookie, je me suis éloigné de ce dernier. J’étais un peu perdu dans mon identité ».
Après cette année 2020, Brisa l’a retrouvée. 

Directed by – Brisa Hennessy, Ashley Reader, Emily Vines pour Rip Curl
Contributing Director – Clare Plueckhahn
Filming – Stuart Johnson, Katie Hennessy
Drone Filming – Scott Winer
Editors – Emily Vines, Delaney Murphy

                   


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1 commentaire

  • piteck
    16 mai 2021 22h07

    j ai du parler a mes serviteurs ,huge!!

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