C’est au C.E.R.S de Capbreton, le Centre Européen de Rééducation du Sportif situé devant le spot du Santocha, que nous avons rencontré Justine Dupont, un mois après son accident. À quelques jours de participer au Roxy Pro, le premier CT de la saison mais aussi le premier CT de sa carrière, Justine se blesse au coude… Elle a dû quitter l’Australie prématurément pour se faire soigner en France.
Salut Justine, tu viens d’intégrer le CERS pour une durée d’un mois, qu’est-ce que tu as exactement ?
Je me suis luxée le coude. Mais le problème est que ça a touché le nerf et du coup j’ai perdu toute la sensibilité jusqu’au bout des doigts. J’ai encore du mal à les serrer alors que c’était il y a un mois et je n’ai plus trop de puissance dans la main et le bras. Je suis aussi limitée dans l’extension du bras.
Comment tu t’es fait ça ? Lors d’une session ?
Et bien non pas en surfant comme beaucoup l’imaginent. J’étais en salle avec mon entraîneur Richard Marsh, je faisais des exercices d’équilibre (proprioception) sur une swissball, ces gros ballons gonflables que l’on voit dans les salles de sport ou chez les kinés. J’étais debout sur le ballon, on me lançait une balle que je devais rattraper et relancer tout en maintenant mon équilibre. J’ai attrapé la balle, je me suis déséquilibrée et je suis tombée en arrière sur le coude.
Tu es arrivée en Australie fin janvier, tu as quand même pu un peu profiter de ton séjour en Australie ?
Je venais d’arriver en Australie depuis seulement quatre jours, j’étais à bloc, les compètes et la saison 2012 allaient démarrer. Je logeais sur la Gold Coast, en stage avec Richard du team Billabong. On avait planifié la veille le programme pour les semaines à venir. Je ne suis restée au final que quatre jours en Australie.
Est-ce que tu as tout de suite compris que c’était grave ?
Oui, j’ai eu très mal et j’ai entendu crac, enfin plutôt « croc » exactement, je m’en souviens encore. J’ai demandé à Richard qu’il me remette le coude en place mais ce n’était pas possible. Je suis allée en ambulance au premier hôpital où les médecins n’ont pas réussi non plus à me le remettre en place. Dans un deuxième hôpital, les médecins voulaient m’opérer. Du coup j’ai préféré rentrer en France si je devais subir une opération.
Est-ce qu’on pense encore aux compétitions à venir dans ces moments là ?
Oui tout de suite ! J’ai même dit à l’anesthésiste d’y aller doucement car j’avais ma première compète dans quelques jours et qu’ils font des tests anti dopage. Mais j’avais conscience que je ne pourrai pas y participer…
Que t’ont dit les médecins une fois rentrée en France ?
À Bordeaux je suis allée consulter un spécialiste qui m’a dit de ne pas opérer. Il m’a conseillé de démarrer directement les séances de kiné de la main et d’intégrer le CERS pour une durée d’un mois.
Tu sais quand tu pourras reprendre le surf ?
C’est la question que tout le monde me pose et je ne peux pas y répondre. C’est long, le nerf ça ne se compte pas en semaines mais en mois et il n’y a rien à faire. Les médecins m’ont dit qu’il faudrait compter six mois à un an avant que je retrouve toute ma sensibilité et ma puissance dans mon bras droit. Peut-être que ça prendra moins de temps pour moi, je pense retourner dans l’eau avant de retrouver toute ma sensibilité. Cette saison 2012 va être difficile, ça c’est sûr mais quand je reprendrai je reprendrai à fond.
Dans quel état d’esprit es-tu aujourd’hui ?
Je ne vais pas pleurer tous les jours. Bien sûr j’ai eu un coup de blues mais j’ai relativisé aussi. C’est la première fois que je me blesse au point de devoir arrêter le surf, à part peut-être des problèmes aux tympans au retour d’Hawaii cet hiver, mais ça s’était vite arrangé. C’est une épreuve de plus, j’espère la traverser et en ressortir encore plus forte.
Comment se déroulent tes journées au C.E.R.S ?
Je fais de la rééducation toute la journée, j’ai trois séances de kiné par jour. Ils me massent le coude et l’étirent. On m’envoie de l’électricité pour remplacer le nerf et continuer à stimuler mes muscles. C’est très focus sur le coude mais je travaille aussi tout le reste du corps pour rester en condition. Je peux faire du cardio donc c’est cool. C’est vraiment complet, j’ai aussi eu droit à une diététicienne qui m’a fait un programme sur mesure.
Quelque chose à rajouter ?
Je voudrais remercier tous les messages de soutien que j’ai eu. J’envoie toute la chance possible aux filles sur le CT, j’espère qu’elles vont bien gazer et j’ai hâte de les rejoindre. Je suis le Tour sur Internet et j’encourage toutes les surfeuses.
Merci Justine et bon rétablissement.
courage justine !
et ne t’en fais pas, une carrière c’est long. prendre du temps pour se réparer ce n’est pas perdre son temps. Ta motivation va être décuplée
Je la plaint ! Je lui souhaite un bon rétablissement et hate a ce quelle recommence le surf ! 🙂
Je souaite un super rétablissement a Justine une trés bonne amis et j’espère quelle pourra reprendre les compétition au plus vite.Tout mes encouragements.
Je lui souhaite un bon rétablissement. Je n’y connais rien en préparation sportive, donc peut-être que je vais dire des bétises, mais je m’intérroge sur l’encadrement de ces sportifs. Parcequ’eu à ce niveau la, c’est quand même à priori du haut niveau. Ok Richard Marsh est un ancien surfeur Pro, donc pas de soucis de ce côté la, mais a t-il un diplome d’entraineur, voir même une qualification pour encadrer des sportifs de trés haut niveau. Se blessé à quelques jours d’une épreuve d’une tel importance c’est une énorme faute.
Courage Justine et tres bon rétablissement!!!!!
Espérons que l’ ASP lui file la wildcard pour se requalifier l’ année prochaine … J’aurais tellement voulu voir ce qu’elle valait sur le ct …