Khadjou Sambe est originaire du village de pêcheurs de Ngor, près de Dakar au Sénégal. Sa rencontre avec le surf vient de sa pratique du kayak qui lui permettait d’observer les surfeurs. C’est à ce moment-là qu’elle s’est demandée « mais où sont les filles ?« . Pour la jeune femme, c’est une révélation. Elle se dit « mais pourquoi pas surfer, représenter mon pays, représenter l’Afrique, représenter le Sénégal, en tant que femme noire, en tant que fille. Quand
tu es dans l’eau, tu oublies tous les problèmes. Tu penses que tu es
dans un autre monde, tu penses que tu es quelque part d’extraordinaire« .
Pour la Sénégalaise, l’aventure commence quand elle se fait repérer par Rhonda Harper, la fondatrice de l’école de surf américaine Black Girl Surf qui a pour but de soutenir les filles dont l’objectif est de concourir dans le surf professionnel. Khadjou Sambe s’envole alors pour la Californie sans argent et sans parler anglais.
Selon les mots de son mentor, canaliser la jeune femme « c’est comme essayer de maîtriser une tornade en mettant une corde autour d’elle pour la faire tomber. C’est une surfeuse tellement dynamique ! ».
Lorsqu’une antenne de l’école Black Girl Surf s’ouvre à Dakar sur la plage de Yoff, Khadjou Sambe choisit de rentrer dans son pays pour y enseigner. Elle encourage alors les filles et les femmes à s’émanciper et à briser les normes patriarcales : « Pour les jeunes filles qui commencent à surfer, je leur conseille de ne pas écouter les gens. De fermer les oreilles, de se concentrer, d’aller tout droit. Il ne faut pas écouter les personnes qui te disent d’arrêter ou de rester à la maison, c’est arriéré« .
Elle est aujourd’hui la seule surfeuse professionnelle au Sénégal.
Son rêve ? Représenter le Sénégal lors des prochains Jeux olympiques.
>> Vidéo par Le Monde Afrique avec Reuters
>> Par Flora Etienne