Il arrive que l’on veuille explorer un endroit que l’on a déjà visité d’une manière un peu différente. Capter une sensation différente et voir l’endroit sous un nouvel angle. C’est ce qu’a fait récemment Mathea Olin, phénomène canadien du surf, en décidant de naviguer dans les eaux glacées de l’extrême nord de l’océan Pacifique avec quelques amis sur un voilier en aluminium de 37 pieds appelé Gypsy Baron.
« J’ai participé à de nombreuses excursions de surf et de camping sur cette île, mais je ne l’avais jamais fait à bord d’un voilier. Cela nous a permis de prendre notre temps en remontant la côte et de profiter de tous les coins et recoins, de découvrir de nouveaux endroits, de nouvelles sections de récifs et d’aller là où le vent nous emmenait.«
Ils ont cuisiné sur un poêle à bois sur le bateau, ont sauté par-dessus bord pour camper sur les côtes rocheuses et se sont couchés tard pour regarder les pluies de météores dans un ciel clair et froid. Il y avait aussi les line-ups vides, où les seuls locaux qu’ils côtoyaient étaient des orques.
« J’ai passé beaucoup de temps à faire du bateau pour aller camper, loin de la civilisation, sans réseau, et pour être honnête, ce sont les moments et les endroits où je me sens le plus à l’aise et le plus connecté à moi-même« , explique la surfeuse Canadienne. « J’aime être dans un endroit où il n’y a pas de distractions du monde extérieur et où l’on peut profiter pleinement de l’endroit où l’on se trouve, des gens avec qui l’on est et simplement apprécier la beauté de notre terre et le fait qu’il est incroyablement spécial d’être en vie« .
L’équipe a également marqué des points en découvrant de nouvelles vagues qu’ils n’avaient jamais surfées auparavant, en surfant une droite absolument géniale, et en vérifiant les dalles potentielles pour y revenir une autre fois. Tout ce surf s’est déroulé dans des conditions « clémentes » pour le Canada. « Il faisait très chaud et ensoleillé. Je n’ai surfé qu’en 4×3, avec une cagoule et des chaussons ! » précise la surfeuse.
Malgré ce temps rare, il y avait encore des vents violents à négocier et quelques moments difficiles. Lors de la traversée de nuit, le skipper expert Satch Robertson leur a remis une radio avant de se coucher et leur a calmement dit que s’ils se réveillaient en l’entendant crier, c’est qu’il était tombé à l’eau. Ils devaient venir le chercher. Ce type était presque trop détendu dans les situations délicates, si bien que Mathea ne savait pas comment réagir quand les choses se gâtaient. « Sur le chemin du retour, il y a eu une journée très venteuse, avec une houle assez forte, et nous contournions un point où il y a toujours beaucoup d’eau en mouvement, donc pour moi c’était vraiment risqué, mais pour Satch ce n’était pas quelque chose qu’il n’avait pas connu auparavant et il était un peu trop calme à mon goût.«
Ce sont ces moments qui rendent un voyage mémorable. Les gens. Les vagues. Les situations uniques dans lesquelles vous ne vous retrouverez probablement jamais à nouveau. C’est tout l’intérêt de The Search. Une bonne aventure pour inspirer la suivante.
