Pas la destination
la plus évidente quand vient l’heure de réserver ses prochaines vacances.
Pourtant, la Barbade combine de nombreux avantages culturels, géographiques ou
surfistiques et se révèle, quand on la découvre, un vrai petit paradis.
Cliché
obligatoire, la personnalité la plus connue de l’île est, après les douaniers,
la première personne que vous verrez en arrivant à l’aéroport de
Grantley-Adams. En effet, une Rihanna en carton de quatre mètres de haut vous
lance un grand « Welcome » souriant pendant que vous attendez vos bagages. La
star internationale revient régulièrement sur son île pour faire bronzette, trouver
de l’inspiration et partager quelques stories ensoleillées avec sa cinquantaine
de millions de followers. En plus, Rihanna a récemment rencontré Emmanuel
Macron à l’Élysée et a trouvé notre président très « inspirant et engagé ».
Les
Bermudes ? Barbuda ? Non, la Barbade. Les îles de l’arc antillais ne
sont pas toutes faciles à identifier mais la Barbade est sûrement la plus
repérable de ce chapelet d’île. C’est simple, c’est la seule qui soit décalée
de l’arc, vers l’est, ce qui explique d’ailleurs ses différences géologiques.
L’île n’est pas volcanique mais un prisme d’accrétion, c’est-à-dire un gros
bout de corail émergé. Les îles les plus proches sont Saint-Vincent et les
Grenadines, plein ouest, et Sainte-Lucie, vers le nord-ouest. À l’est, c’est
l’océan Atlantique.
Franchement, quand
on habite en métropole, partir en Martinique ou en Guadeloupe pendant l’hiver,
c’est le meilleur moyen de croiser son collègue de travail sur la serviette de
plage voisine… Les Martiniquais et les Guadeloupéens le savent mieux que
nous : la Barbade propose sûrement le surf le plus consistant des
Antilles. Ils n’hésitent d’ailleurs pas à s’y rendre d’un coup d’avion sur un
swell. Et si la culture caribéenne persiste, la vibe locale reste dépaysante et
spécifique. L’héritage britannique, la variété des paysages, l’accueil sont
autant de bonnes raisons supplémentaires de tenter l’expérience.
Avec deux cents
licenciés et une centaine de freesurfeurs en plus, les spots de la Barbade ne
sont pas les plus peuplés du monde. La foule, ici, c’est vingt personnes et il
n’est pas rare de surfer en solo dans des conditions très sympas. Certains
locaux ont parfois la flemme de s’y coller si les vagues ne sont pas parfaites
alors que c’est largement acceptable selon nos standards. Et même quand le pic
se remplit de quelques compagnons, rien de désagréable, la pression n’est pas
trop forte. Ça discute en checkant ou assis au large en attendant le set.
L’ambiance caribéenne, c’est aussi à l’eau qu’on la vit.
Probablement le
meilleur ambassadeur pour le surf à la Barbade. Kelly Slater, en bon floridien,
fait le déplacement très souvent vers l’île des Petites Antilles et a contribué à la célébrité de Soup Bowl. Il confie même y avoir surfé certaines des meilleures
sessions de sa vie et tous les locaux ont une anecdote à raconter à son propos.
Certains l’ont vu surfer une vague improbable de la côte ouest, d’autres l’ont
retrouvé au pic à l’aube… Encore un endroit que l’undécuple champion du monde
a marqué de son empreinte.
Parce qu’on a bien
surfé, bien mangé, bien goûté au rhum… il est temps de se mettre une sérieuse
séance de chill sur la plage. Pour ça, la côte Ouest (où on ne surfera que
rarement) est idéale. On y trouve Sandy Lane, Batts Rock… Plus au sud,
Pebbles fait son effet avec son pier et ses eaux calmes. Crane Beach, dans le
sud, est peut-être la plus belle plage de la Barbade. Le choix est vaste !
Mélange
d’influences caribéenne et britannique, la culture barbadienne, ou bajan, ne
manque pas d’originalité. Indépendante depuis 1966, l’île est une monarchie
constitutionnelle qui appartient au Commonwealth et donc toujours sous la coupe
de la reine Elizabeth II. Les bâtiments administratifs de Bridgetown et la
conduite à gauche laissent à l’île une touche coloniale. Mais plus que dans
l’architecture, c’est dans l’art de vivre que s’exerce la culture bajan. Un
poisson grillé dans l’assiette accompagné d’un gratin de macaroni, une musique
bien rythmée en fond sonore, un verre de rhum à proximité et l’ambiance locale
prend forme ! Les vendredis soirs, mieux vaut être en forme pour suivre
les locaux dans la tournée des bars, rien ne les arrête…
Véritable
institution locale, le rum shop est à la fois une supérette, un lieu de vie et,
surtout, un bar. Chaque quartier possède le ou les siens et on en dénombre pas
moins de 12 000 sur toute l’île. Pour 285 000 habitants, ça fait une bonne
densité ! Les rum shops sont les endroits parfaits pour chiller à
n’importe quelle heure. Ici, on ne consomme pas au verre mais à la bouteille,
le plus souvent du rhum local. Différents formats existent, le plus
emblématique étant le cricket bat, nom donné à une bouteille pour sa forme
plate et allongé qui fai fait penser à une batte de cricket, sport
incontournable du coin. Inutile de préciser que ça met un bon coup derrière la
tête…
9. Pour avoir toutes les options
Ici la limite n’est pas la météo, la houle ou le vent mais plutôt vos capacités physiques ! Quand les conditions changent d’un côté de l’île, il suffit de traverser, d’adopter un autre support, de trouver une nouvelle activité et la journée peut se poursuivre.
Le surfeur de Guadeloupe connaît bien les différentes îles
des Caraïbes pour avoir entrepris de voyager de l’une à l’autre lors d’un long
voyage. Conquis par les qualités surf de l’île, il nous en livre sa vision,
ramené de ce trip :
« Aussitôt arrivés, nous sommes partis en
direction de Bathsheba pour surfer le fameux spot de Soup Bowl. La côte
atlantique de la Barbade est quasiment inhabitée. On y trouve des petits
villages rongés par le sel des embruns. À Bathsheba, de vieux cottages à
l’anglaise accueillent les rares visiteurs. Notre première session à Soup Bowl
fut l’une des meilleures du trip. Il restait encore 1 m 50 à 2 m, pas trop
venté, avec de belles sections. Grâce à sa position géographique excentrée par
rapport au reste de l’archipel, la Barbade offre des vagues plus fréquemment.
Bruce Mackie et Mark Holder, deux locaux, se vantent même d’avoir des vagues
presque toute l’année ! Quand les belles houles de nord rentrent, aucune
île ne barre leur chemin. Pendant les deux jours qui ont suivis notre arrivée,
les vagues étaient vraiment bonnes. L’autre côté de l’île est plus touristique
et nous avons préféré rester parmi les rastas surfeurs de Bathsheba plutôt qu’avec
les touristes du Hilton. Voilà pourquoi on considère la Barbade comme la Mecque
du surf dans le sud des Antilles. »
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Photo à la une : Nevarez