Avec le surf comme fil conducteur et les rencontres comme motivation, Arthur Bourbon a traversé l’archipel des Antilles l’hiver dernier, planches et caméras sous le bras. Un retour aux sources pour le surfeur d’origine guadeloupéen vivant en Métropole depuis des années, et qui a voulu prendre le temps de découvrir la Caraïbe par la voie des mers.
Après avoir peut-être découvert son récit dans le Surf Session de juillet, découvrez désormais le film, présenté aux Festivals Internationaux du Film de Surf d’Anglet, Londres et Berlin (où il a reçu l’award du meilleur documentaire). Voici le premier volet, dans lequel Arthur se rend à la Dominique où, après avoir rencontré deux membres de la toute petite communauté de surfeurs, il prend le chemin de la forêt pour découvrir James Moses, un rastafari, un vrai :
inna di caribbean – part 1 – Dominica from Arthur Bourbon on Vimeo.
Arthur Bourbon :
“C’est à la gare maritime de Pointe-à-Pitre que commence notre voyage. Quelques jours à peine après mon arrivée en Guadeloupe, mon île natale, nous voilà partis vers le Sud avec pour première destination la Dominique. Simon, un ami cadreur, et moi effectuons la courte traversée avec la compagnie locale de ferry reliant les deux îles, qui malgré leur proximité demeurent très différentes. Ancienne colonie britannique, la Dominique se démarque des autres îles de l’archipel par son authenticité dû à un développement beaucoup moins rapide. Des enfants en uniforme devant leur petite école, des Rastas partout, pas ou très peux d’hôtels et encore moins de touristes, aussitôt débarqué le décor est planté.
Après un petit tour de l’île, nous avons rendez-vous avec Ras et Laurent pour aller surfer. Les deux locaux font partie de la minuscule communauté de surfeurs, comptant une dizaine de personnes. Avec Billy, pionnier du surf en Dominique, ils ont fondé la WRAD (Wave Rider Alliance of Dominica) pour collecter du matériel afin d’apprendre aux jeunes à surfer. Malgré la faible houle nous avons pu partager quelques vagues sur le spot de Scott’s head à la pointe sud avant d’aller déjeuner au restaurant d’à côté. Ce fut l’occasion de discuter puis de leur remettre quelques planches, dérives et leashs acheminés par nos soins depuis la Guadeloupe.
Après avoir exploré tous les plages et autres spot potentiels en vain, nous décidons de laisser nos amis surfeurs pour partir dans la montagne et découvrir l’intense nature Dominicaise. C’est au bord d’une des très nombreuses rivières de l’île que nous avons rencontré James Moses, un Rastafari, un vrai. Ce dernier a tout lâché pour s’installer ici à Zion Valley, près de Victoria Falls, et vivre sa vie comme il l’entend : en harmonie avec la nature. Une rencontre comme on en fait peu, avec un homme en accord avec ses principes. Vivant avec sa compagne dans une petite case près de la rivière, Moses cultive de quoi se nourrir mais aussi se guérir. Herboriste réputé, il a même écrit un livre : Zion Valley Herbal Medecine. Il possède une autre cabane où il accueille des visiteurs voulant expérimenter le « mode de vie Rasta », nous décidons donc de passer la nuit là bas. À notre plus grand bonheur, il nous propose de partager son diner Ital (type de cuisine végétarienne Rastafari) puis sa spiritualité, son savoir de la nature et des plantes.
La Dominique possède quelques vagues de classe mondiale, des joyaux bien cachés ne se réveillant que quelques rares fois chaque année et que nous n’aurons pas la chance de goûter. Notre escale aura été assez pauvre en surf mais riche en belles rencontres. Il est maintenant l’heure pour nous de faire cap au Sud une nouvelle fois, direction la Martinique”.
Retrouvez le sujet “Arthur Bourbon : des deux côtés de l’objectif” sur la passion qu’il nourrit pour l’image – et notamment la vidéo – dans le Surf Session d’octobre, actuellement en kiosque.