Samedi dernier, la saison européenne s’est achevée à Caparica, ce qui signifie que nous avons la liste des européens qualifiés pour la saison des Challenger Series 2023. La région européenne permet à 13 surfeurs et surfeuses de se qualifier pour les Challenger Series : 7 chez les hommes + 1 wildcard, 4 chez les femmes + 1 wildcard. De plus, l’année dernière, la WSL a mis en place un système de requalification via les Challenger Series (Top 10 chez les femmes et top 20 chez les hommes) et trois de nos Français ont obtenu leur qualification via ce système, Vahine Fierro (10e), Gatien Delahaye (14e) et Joan Duru (18e). Les autres athlètes devaient donc repartir sur le circuit régional pour se qualifier.
Petit focus sur les 12 athlètes français qui ont obtenu leurs sésames cette saison.
Chez les femmes
Elles seront trois cette saison à défendre les couleurs françaises sur les Challenger Series, elles ont de l’expérience sur ce circuit et ont toutes trois déjà été dans le top 18 des CS. Focus sur les trois Françaises qui évolueront cette année sur les Challenger.
Vahine Fierro
Pour l’instant, c’est la meilleure française sur les Challenger Series (derrière Maxime Huscenot avec sa qualification). En 2021 elle a terminé 9e au classement général (top 6 qualificatifs) et était à une série de la qualification. En 2022, elle finira 10e (top 5 qualificatifs). Comme expliqué précédemment, elle n’ a pas eu besoin de repasser par le circuit européen pour se requalifier. Elle a donc pu s’entrainer sereinement chez elle à Tahiti. Comme chaque année, la Roxy Girl n’a qu’une idée en tête, se qualifier sur le Championship Tour. La goofy a déjà pu faire ses preuves sur ce circuit plusieurs fois en tant que wildcard lors du Roxy Pro France, mais aussi l’an dernier à l’occasion du Pro Tahiti où elle a fini 3e. Vahine a un niveau d’excellence et elle est plus que prête pour accéder aux Championship Tour, en revanche il faudra tout de même qu’elle passe par les Challenger Series et qu’elle signe au minimum quatre grosses performances (4 des 6 meilleurs résultats sont retenus) cette saison et elle en est largement capable.
Pauline Ado
Grande incontournable du surf féminin français. Pauline Ado a de multiples podiums à son actif, on pense notamment à sa deuxième place aux championnats du monde ISA 2022. Idéalement, la Française vise un retour sur le CT mais son rêve est de participer à nouveau aux Jeux Olympiques. Ainsi, son palmarès déjà impressionnant le serait encore plus, elle qui a été sur le Tour de 2011 à 2014, plusieurs fois wildcard et a remporté 7 titres de championne d’Europe et plusieurs victoires sur les QS européens et internationaux. Cette saison, elle a prouvé que son niveau était toujours là, avec une 5e place à Pantin, une 3e place à Lacanau et une 9e place à Anglet. Mais c’est au Maroc et à Caparica que la Française a signé ses plus grosses performances de la saison avec deux finales. Ainsi, sans avoir gagné une épreuve de la saison elle se retrouve vice-championne du monde ISA, un titre qui fait du bien.
Cela fait deux saisons qu’elle se retrouve sur les Challenger Series et en 2021 elle a fini 13e sur le circuit. Ce classement est du à sa meilleure performance sur le circuit (à ce jour) avec une 3e place à Ericeira. On espère qu’elle fera ses preuves sur cette vague cette année encore !
Tessa Thyssen
Une très bonne nouvelle pour la Guadeloupéenne qui se qualifie une bonne fois pour toutes pour les Challenger Series ! Au cours des saisons précédentes, elle n’avait pas accédé à une qualification définitive, sa participation aux événements restait donc très aléatoire. Cette fois-ci, grâce à une wildcard européenne, la goofy de 26 ans participera à saison des Challenger Series dans son intégralité.
Cette wildcard, elle ne l’a pas volée, au contraire. Tessa a fini 8e européenne et elle fait partie des européennes qui se sont le plus imposées sur les dernières saisons. Elle a fini 2e au Brésil en novembre dernier et s’est faite remarquer avec ses deux 9e place sur les CS, une à Huntington en 2021 et l’autre à Ballito en 2022.
Membre de l’équipe de France en 2022, nous n’avons pas fini d’entendre parler de la goofy qui avait d’ailleurs remporté les championnats du monde ISA en 2015, avec l’équipe de France junior, comme quoi, la Française a déjà fait ses preuves à l’international.
17e au classement général la saison dernière (avec un statut d’alternate), on espère voir la Guadeloupéenne sur le top 10 cette saison et nous sommes certains qu’elle n’a pas fini de nous impressionner !
Chez les hommes
Cette année, les Français se sont largement imposés sur le circuit européen. Neuf surfeurs français sur les 10 qualifiés iront sur les Challenger Series cette saison. Un très bon ratio qui devrait faire de l’ombre aux Australiens, Brésiliens et Américains cette saison. Focus sur la (belle) saison de nos Français.
Marco Mignot
Outsider du dernier événement, il est venu chercher son titre européen avec les dents en s’offrant la victoire ! Le Franco-Mexicain a la double nationalité, mais c’est pour la France qu’il a toujours choisi de surfer. C’est d’ailleurs un bon patriote car il a participé plusieurs fois aux championnats du monde junior avec l’équipe de France. Si le regular n’a participé que deux fois à des Challenger Series, il a déjà fait ses preuves sur la ligue internationale. Il avait déjà fait un tour dans la cour des grands en surfant à l’occasion du Quik Pro France en 2019, où il avait d’ailleurs failli remporter sa série face à Gabriel Medina. De quoi affoler ses futurs adversaires sur les Challenger !
Concernant sa saison européenne, il a atteint deux finales. L’une en Angleterre où il a fini 4e et l’autre au Portugal où il s’est offert la victoire et le titre de champion européen. Une 5e place à Anglet et une 13e place au Maroc consolident elles aussi ses totaux. Le surfeur de 22 ans arrive en favori sur les CS et nous sommes certains qu’il va vite s’adapter et faire sa place aux côtés des plus grands. Affaire à suivre.
Kauli Vaast
Le prince de Teahupo’o n’a pas fini de faire parler de lui puisque cette année, il sera à temps plein sur les Challenger Series. À 21 ans seulement, son palmarès est déjà impressionnant, triple champion d’Europe Junior et vice-champion d’Europe 2023, il est aussi finaliste du dernier Tahiti Pro. Son style sur la mythique gauche est pour l’instant inégalable et il est d’ailleurs l’un des rares à faire des switchs là-bas. Malheureusement pour lui, aucune vague des Challenger Series n’est semblable à la belle gauche, mais le Tahitien a déjà fait ses preuves en métropole et sur les beach breaks et il est plus que prêt à surfer les vagues (parfois médiocres) de ce circuit. Le goofy a un backside très impressionnant et nous avons hâte de le voir à l’oeuvre sur la droite de Snapper Rocks en mai prochain et où l’an dernier les compétiteurs ont eu des conditions exceptionnelles. Si le phénomène se reproduit cette année, Kauli ne devrait pas avoir de mal à passer ses séries.
L’ainé de la famille Vaast est une source d’inspiration pour sa famille, mais aussi pour toute la nouvelle génération tahitienne, son bon niveau et sa modestie en inspire plus d’un !
Joan Duru
L’année dernière, alors qu’il n’était pas qualifié pour les Challenger Series, le Landais a évidemment pris sa place « d’alternate« (remplaçant d’un surfeur CS non présent) à coeur. Durant les trois premiers événements il s’est accroché à la 25e place puis au Portugal, sur la droite d’Ericeira, Joan a montré la puissance de son backside en signant une 9e place. Dans la foulée, il a fini 3e au Brésil mais sera malheureusement éliminé au premier tour à Hawaii. Qu’importe, le goofy s’est requalifié pour la saison suivante. Évidemment, il a quand même tenu à faire les QS européens et obtenu une double qualification via ce circuit. De plus, Joan a reçu une wildcard en mars pour participer au Pro Peniche et une fois encore le champion du monde ISA 2021 a fait le show, en sortant notamment le champion du monde 2022, Filipe Toledo.
À bientôt 34 ans, le Landais continue à faire de l’ombre à la jeune génération.
Tiago Carrique
Le Français a récemment fait parler de lui à l’international suite à l’obtention de sa wildcard au Pro Peniche. Si il est venu pour prendre de l’expérience, il a surtout prouvé qu’il faisait partie de la génération des surfeurs à surveiller de près dans les années à venir. Cette année, il n’aura remporté aucune épreuve des QS européens, mais il s’est retrouvé dans les phases finales à toutes les épreuves, sauf à Caparica. Le goofy était leader du circuit avant cet événement où il est malheureusement sorti au premier tour, ce qui l’a empêché d’accéder à un premier titre européen. Il participera cette saison à ses premiers Challenger Series. On lui fait confiance pour s’acclimater rapidement à ce nouveau circuit.
Jorgann Couzinet
Jorgann n’est plus à présenter. C’est en 2017, que le Réunionnais prend un virage dans sa carrière, avec une victoire sur un QS 6000 à Pantin. La suite vous la connaissez, le regular figurera dans le top 20 du classement QS international sans jamais obtenir la qualification pour le CT pendant les trois années qui suivent. S’il n’a pas encore pu s’exprimer sur les Challenger, nous croyons en lui. Le Réunionnais, que l’on a récemment croisé en interview, semble avoir repris du poil de la bête et risque de faire de belles performances cette année sur les Challenger Series. Nous le savons capable de faire tomber de grandes légendes du surf, Jorgann a déjà battu Kelly Slater et avec cette expérience il y a de quoi se sentir imbattable.
Gatien Delahaye
Alors qu’il revenait de sa meilleure saison sur les Challenger Series, avec une finale à Ballito et une victoire au Pro Anglet, le Guadeloupéen semblait plus qu’en forme pour cette nouvelle saison et malheureusement, la vie en a décidé autrement. Alors qu’il avait été choisi comme wildcard pour le Pro Peniche, sa carrière a pris un virage à 180° en quelques heures seulement après une blessure au genou. On espère le revoir en pleine en fin de saison !
Justin Becret
Le Landais n’était pas dans les favoris à l’aube de l’ultime étape portugaise cette année. Mais comme Marco Mignot, Justin est allé chercher sa qualification avec les dents, jusqu’à sa dernière série. Sa saison a pris l’allure d’un escalier où chaque série passée fut une marche gravie. Le surfeur du team Rip Curl, a commencé la saison avec une 25e place en Galice et une 17e place à Anglet avant de faire 5e au Maroc et 3e à Caparica. Ces quatre résultats lui ont permis d’aller chercher la 7e place européenne, la dernière permettant de se qualifier
Marc Lacomare
C’est un grand retour sur les CS pour le surfeur français. Le surfeur du team Quiksilver semble être décidé à reprendre la compétition, il l’a prouvé cette saison. Le goofy s’est retrouvé plusieurs fois dans les phases finales au cours de la saison. Les quatre meilleurs résultats de sa saison sont deux quarts de finale au Lacanau Pro et au Caparica Pro, puis deux 9e places au Maroc et à Anglet.
Marc a de l’expérience et se débrouille (très) bien dans les bonnes conditions et il s’est offert deux quarts de finales lors du Quiksilver Pro France en 2017 et 2019. Le goofy sera à retrouver en mai prochain sur un spot emblématique qu’il risque d’apprécier, Snapper Rocks. Son backside est à surveiller sur la saison à venir des CS qui regroupe deux droites très intéressantes, Snapper Rocks et Ericeira.
Timothé Bisso
La dernière wildcard européenne a été décernée au Guadeloupéen qui a été repêché au regard de son classement CS 2022, où il avait terminé 31e. L’an passé, Bisso a signé ses meilleures performances à Ballito et Saquarema (9e). Ce dernier a donc déjà fait ses preuves sur le circuit. Et pour clôturer sa carrière en junior, le Guadeloupéen a fini 2e mondial. Dans foulée il a participé à sa première épreuve sur le Championship Tour lors du Rip Curl Pro Bells Beach, où il a perdu face à Kelly Slater. Avec uniquement 3 résultats (sur 6 épreuves et 4 résultats comptabilisés) le surfeur de 26 ans a atteint la 10 place. Le goofy a commencé (fort) sa saison avec une 3e place à Anglet, suivie d’une 9e place au Maroc et enfin d’une 17e place à Caparica. Bisso était donc sous pression avant la fin de l’événement mais ses résultats de l’an passé ont joué en sa faveur. Comme Marc Lacomare, Joan Duru, Kauli Vaast et Tiago Carrique son backside est à craindre sur les droites du circuit. Le Guadeloupéen a déjà prouvé qu’il avait sa place parmi les plus grands, maintenant il va falloir qu’il aille décrocher son ticket pour y rester.
Les Alternates ou remplaçants pour la saison
Dans le quota des surfeurs éligibles aux Challenger Series, on retrouve tous les surfeurs et surfeuses du Championship Tour. Ces derniers ne participent pas systématiquement aux Challenger Series sauf s’ils sont relégués ou blessés, il y a forcément des surfeurs dans la liste d’attente pour participer à des étapes des Challenger Series.
Cette liste d’attente est faite en fonction des classements régionaux et des performances réalisées sur les années précédentes (victoires QS, ex surfeur CT…) L’année dernière, Tessa Thyssen a réalisé une finale à Rio et un 1/8 de finale en tant qu’alternate. Elle a fini 17e au classement général des Challenger Series, pareil pour Kauli Vaast qui a fini 5e à Haleiwa Challenge à Hawaii en fin de saison.
En résumé, ces wildcards sont distribuées de façon « aléatoire » et souvent quelques jours avant l’événement, de ce fait il est toujours dur pour les surfeurs de s’organiser pour participer à ces événements. Dans cette liste d’attente, on retrouve les surfeurs qui frôlent la qualification tels que Sam Piter, Mihimana Braye, Charly Martin ou encore Thomas Ledee. Chez les femmes, nous retrouvons Marion Philippe, Nahia Milhau, Ainhoa Leiceaga ou encore Maud Le Car. Lorsque des surfeurs sont en dessous du top 20 régional, ils ont des chances de participer à une étape des Challenger, surtout en fin de saison.
Affaire à suivre pour les alternates, mais pas mal de Français sont déjà sur le coup pour cette saison. On compte sur eux et on leur donne tout notre courage pour la saison à venir.
Le calendrier des Challenger Series
Article par Vincent Schwendt
