A mi-saison, le J-Bay Open tombe parfaitement séparer le bon grain de l’ivraie, autrement dit départager ceux qui vont jouer le titre mondial dans les mois qui viennent de ceux qui vont regarder ça du deuxième rang.
Des enjeux énormes, notamment pour Gabriel Medina et Michel Bourez, numéros un et deux mondiaux, qui se trouvent pour la première fois de leur carrière dans cette position. Sur l’une des plus belles vagues à leur disposition cette année, sauront-ils tenir leur rang, encaisser les assauts de leurs adversaires (Slater, Parko, Fanning, Taj…) et performer sur ce spot au rythme si particulier ?
Voilà donc 10 bonnes raisons (parmi des centaines, au moins…) de regarder, du 10 au 21 juillet, le J-Bay Open !
1 – Le meilleur pointbreak de la planète
Évidemment, Jeffreys Bay, c’est d’abord une vague mythique, une droite souvent citée comme le meilleur pointbreak de la planète. Avec ses différentes sections, plus ou moins tubulaires et rapides, l’une des clés est l’adaptation pour exploiter chaque bout de vague de la meilleure des façons. Ça commence à Boneyards (creux et rapide) pour enchaîner sur la section majeure du spot, Supertubes : 200 m d’un mur tendu où le talent et la lecture de vague des surfeurs peuvent s’exprimer à plein. C’est véritablement là que tout se joue.
Ensuite, vient la section d’Impossibles, shallow et au visage variable selon les mouvements du sable. On peut encore avoir ici de très longs tubes. Et si les compétiteurs s’arrêtent généralement là, la vague continue vers Tubes, The Point puis Albatross.
Pour que les vagues s’enroulent dans la baie, il faut une houle consistante de sud-ouest.
2 – Les plus belles trajectoires de la saison
De la vitesse, des section tendues, de la longueur de vague : tous les éléments sont réunis à J-Bay pour que les surfeurs puissent proposer des lignes originales et personnelles. Avec en plus le vent offshore, parfois très puissant, qui vient pimenter les entrées en vagues et les manoeuvres en haut de vague, surfer Jeffreys Bay est une expérience unique, pour les surfeurs comme les spectateurs. On voit vite les surfeurs dans le rythme, ceux qui trouvent la place pour placer leur turns ou se caler sous la lèvre, quand d’autres courent après la section.
3 – Gabriel Medina va découvrir Jeffreys Bay
Le Brésilien, sur le Tour depuis le cut de mi-saison en 2011, n’a jamais participé à l’épreuve sud-africaine, disparue du calendrier les saisons suivantes. C’est donc un Medina novice qui va débarquer, comme ça avait pu être le cas pour lui à Fidji en 2012… Avec une finale à la clé ! A son avantage, le numéro un mondial s’est imposé cette année à Snapper Rocks, pas la droite la plus favorable aux goofy foot. Méfiance donc, on peut compter sur son talent, sa solidité cette saison et la qualité de son surf backside pour tenter de succéder à Mark Occhilupo…
4 – Jordy Smith défend ses titres
Double tenant du titre (2010 et 2011), Jordy Smith apparaît comme le meilleur surfeur actuel sur le spot. Du flow, de la puissance dans les carves, une grande connaissance du spot et une capacité à s’envoler si les conditions le permettent. Tout joue pour lui ici, avec en plus, le public comme appui. Le surfeur du Durban fréquente J-Bay depuis sa tendre jeunesse et y avait conquis sa première victoire en carrière sur le WCT en 2011. Un lieu définitivement particulier pour lui. Un peu en retrait cette saison malgré des performances toujours remarquées, il lui reste à obtenir un result à la hauteur des impressions qu’il laisse. J-Bay tombe à pic.
5 – Le power surfing de Michel Bourez
Difficile de tirer des leçons des performances passées du Tahitien à Jeffreys Bay tant il est un surfeur nouveau cette saison. Un 5e tour en 2011 comme meilleur résultat mais surtout, un surf qui convient parfaitement au spot. Le surfeur le plus puissant du circuit pourra laisser filer ses lourds appuis pour découper les murs sud-africains. Pas en reste non plus trouver les tubes, Michel a les cartes en main pour s’en sortir ici. Une régularité enfin trouvée, des victoires majeures en série, une volonté à toute épreuve font du Polynésien un réel favori de cet étape.
6 – La connexion Kelly Slater / Jeffreys Bay
Quintuple vainqueur à Jeffreys Bay, le Floridien a une relation spéciale avec cette vague. Il n’y a qu’à voir son choix de vague pour comprendre que KS et J-Bay, c’est une affaire qui marche. Une capacité (comme souvent…) à trouver la vague qui s’enroule parfaitement, celle qui va doubler sur la pointe pour lui offrir un tube grand ouvert… et le score qui va avec. Au fil des ans, Kelly y a accumulé les performances mémorables, avec en point d’orgue cette finale 2005 face à Andy Irons. Vainqueur sur sa dernière vague, il était ensuite allé reconquérir le titre mondial en fin de saison. En 2014, s’il pointe au troisième rang mondial, Slater n’a pas encore triomphé sur le circuit. Une anomalie que l’undécuple champion du Monde pourrait rectifier très vite.
7 – La vieille garde australienne
Pas au top mais toujours en embuscade, le trio Joel Parkinson, Mick Fanning, Taj Burrow aborde le J-Bay Open avec la force de l’expérience et surtout le statut d’anciens vainqueurs. Parko s’est imposé en 1999 en tant que wild-card et la fluidité de son surf fait toujours merveille et lui avait permis de récidiver dix ans plus tard (1999). Fanning (2002, 2006) et Taj (2007) peuvent s’appuyer sur leur régularité sur la droite sud-africaine en plus d’une volonté farouche de rester au contact au classement cette saison.
8 – La beauté des lieux
La faune, la flore, la lumière, les lignes de la houle qui filtrent dans la baie : l’étape sud-africaine est un vrai régal pour les yeux. Même si parfois les surfeurs voient d’un peu trop près les requins, provoquant quelques sueurs froides pendant des séries (demandez à Taj ou Mick Lowe…).
9 – Occy vs Curren : le Clash of the Legends
En marge de la compétition, nous aurons droit à affrontement légendaire entre deux des meilleurs surfeurs du spot, les anciens champions du Monde Mark Occhilupo (1999) et Tom Curren (1985, 1986, 1990). Au coude-à-coude pendant leur carrière pro (8 victoires chacun), les surfeurs avaient déjà disputé deux séries exhibitions à J-Bay en 2009. Bilan : une victoire chacun. Voilà de quoi les départager.
10 – La proximité avec Skeleton Bay
Une bonne houle, le top 34 dans le secteur et on peut être sûr d’assister à une migration vers le nord, direction la Namibie pour scorer l’une des gauches les plus folles du monde. A surveiller.
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Photos ©asp
Skeleton bay et la Namibie c’est quand même de l’autre côté de l’afrique hein (côté atlantique)… au nord de Jeffreys bay c’est le Mozambique!