Une polémique est née pendant et après le Billabong Pro Rio concernant la victoire d’Adriano de Souza face à Owen Wright lors des quarts de finale. La raison : une vague du Brésilien notée 8,23 pts grâce à un long floater backside, tandis que les vagues de l’Australien paraissaient sous-notées (7,50 + 6,60 pts).
De nombreuses voix (dont celles de surfeurs pro comme Parko) se sont faites entendre pour remettre en cause le jugement de cette série, et plus précisément du fameux floater de de Souza.
Une situation indélicate pour les juges de l’Association des Surfeurs Professionnels qui ont tenu à expliquer leurs choix à travers le communiqué que voici :
BARRA DA TIJUCA, Rio de Janeiro / Brésil (Dimanche 22 Mai 2011) – Adriano de Souza (BRA), 24 ans, est désormais l’actuel n°1 mondial au classement ASP. Le jeune brésilien s’est défait de Michel Bourez (PYF), 25 ans, Owen Wright (AUS), 21 ans, Bede Durbidge (AUS), 28 ans, et Taj Burrow (AUS), 32 ans, en route vers sa deuxième victoire sur le tour d’élite au Billabong Rio Pro vendredi dernier. Cette victoire pleine d’émotion propulse De Souza en tête pour la chasse au titre de champion du monde ASP pour le reste de la saison.
Cette dernière journée a été ponctuée d’un nombre important de heat et de finish au coude à coude, mais aucun n’a été aussi serré que le Quart de finale entre De Souza et Wright. Ce quart de Finale est devenu le sujet central de discussions ultérieurs au heat entre les médias, les fans et les surfeurs. Le Panel de Juges Internationaux de l’ASP est donc gracieusement revenu sur cette série afin de fournir sa perspective d’expert.
Tout d’abord, revenons sur les critères de jugement actuels de l’ASP Internationale, et plus particulièrement la partie concernant l’engagement et le degré de difficulté :
Les surfeurs doivent adapter leurs performances aux Concepts Clés du Jugement ASP afin de maximiser leur potentiel de notation.
Les juges analysent les concepts majeurs suivant lorsqu’il notent des vagues :
– Engagement et degré de difficulté
– Innovation et Progressivité des Manoeuvres
– Combinaison de Manoeuvres Majeurs
– Variété des Manoeuvres
– Vitesse, Puissance et Fluidité
Il est important de noter que l’accent mit sur certains concepts est dépendant du lieu et des conditions du jour, ainsi que de l’évolution des conditions pendant la journée.
La vague finale d’Adriano était beaucoup plus grosse que ce que l’on pouvait voir en ligne, car la caméra n’a pas filmé la moitié inférieure de la vague – cela rend toute analyse ultérieure de ce heat quasiment impossible lorsqu’on utilise seulement la version du Heat à la Demande. Quand De Souza atterrit (après son floater) on peut voir la taille de la mousse projeté derrière lui ainsi que la distance qu’il a parcouru pendant son floater. On ne pouvait pas voir sur le webcast combien la section était critique et à quel point ça devait être difficile de replaquer ce floater. Ce n’est pas visible non-plus dans le Heat à la Demande.
La partie du banc de sable sur laquelle De Souza a exécuté la manoeuvre était située dans une eau très peu profonde (environ jusqu’à la taille), par conséquent dans la section la plus critique. Les vagues, au dernier jour de la compétition, ne permettaient que deux ou trois manoeuvres. Les surfeurs pouvaient prendre les plus petites qui ouvraient plus mais étaient beaucoup plus molles et plus faciles à rider, ou la série de vagues qui étaient beaucoup plus courtes mais aussi beaucoup plus difficiles à surfer. Owen à surfé pendant son Quart de Finale des vagues plus petites qui offraient plus d’espace, mais moins percutantes. Pendant le dernier jour, beaucoup de vagues à une seule manoeuvre ont reçu des scores qui normalement n’auraient pas été si haut, mais comme les vagues n’autorisaient que deux ou trois turns, on a ajusté l’échelle. Il est important de noter qu’il n’y a rien dans les critères qui ne dise que les surfeurs doivent effectuer de multiples manoeuvres. Nous sommes dans un milieu de surfeurs qui vont de plus en plus loin, et c’est ce que nous avons vu ces 18 derniers mois.
La vision (de la caméra ndlr) ne permet pas, aussi, de refléter la vitesse des vagues. Les vagues de la série arrivaient à toute vitesse sur la banc de sable, tandis que les plus petite étaient beaucoup plus lentes. L’angle de la caméra empêche souvent de vraiment bien refléter le surf effectué à un moment donné, il ne permet pas non plus de visualiser la profondeur de la vague, l ’emplacement sur le banc de sable du départ du surfeur et l’aspect critique des sections.
Notre travail en tant que panel de juges est de noter les surfeurs qui poussent les critères jusqu’à la limite. Les deux airs d’Owen étaient de bonnes manoeuvres (ils sont aussi le pain quotidien de la quasi totalité des surfeurs sur le Tour), mais ils ont été exécutés sur la partie la plus facile de la vague, tandis que le floater d’Adriano a été envoyé sur une partie vraiment critique. J’ajouterais aussi probablement que si les premières manoeuvres d’Owen sur ses deux vagues avaient été plus grosses et plus radicales, les deux vagues auraient été beaucoup mieux notés.
Je pose la question : est-ce que, en tant que fan de surf de haut niveau, vous préfèreriez que les surfeurs fassent une bonne manoeuvre sur une petite vague facile, ou bien qu’ils envoient une bonne manoeuvre sur une vague très rapide avec une lourde et impardonnable section qui ferme ?
C’était une série vraiment très serrée, mais nous en avons chaque jour puisque nous avons affaire aux meilleurs surfeurs du monde.
Précision de complément : Le Département Média de l’ASP International tente d’améliorer les Heat à la Demande (HOD) que les évènements proposent actuellement. Le produit Heat à la Demande actuel commet des erreurs dans l’annotation des vagues en y associant les mauvais scores. Il ne parvient pas aussi à montrer l’intégralité des vagues et à fournir une représentation précise de ce qui se passe pendant les évènements. Nous apprécions les retours de nos fans et nous sommes à la recherche d’un moyen pour régler se problème dès que possible.
La prochaine étape de l’ASP World Title sera le Billabong Pro Jeffreys Bay de 14 au 24 Juillet 2011. »
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Cette réponse officielle suffira-t-elle à mettre fin aux polémiques ? Pas sûr, si l’on en croit les nombreuses réactions qui ont suivie sa publication. Une situation inconfortable qui empêche probablement Adriano de Souza de savourer pleinement sa victoire…
Tout à fait d’accord avec toi Alex… A préciser aussi que la vague où Adriano prend son 6pts est surnoté aussi
Matthieu et Rai, si on écoute des gars comme vous, Mark richards serait encore champion du monde à notre époque…
L’ASP a fait une connerie, toute la communauté surf mondiale est d’accord pour le dire. Son communiqué est une tentative désespérée de rattraper le coup.
Depuis quand les airs sont le pain des surfers ? Oublieraient-ils que le floater est celui des surfers des années 90 ? « Floaters are back » comme disait matt wilkinson. Adriano en fait un gros, d’accord, mais de là à recevoir plus de 8 points pour une seule manoeuvre ? Je crois que comme disait Aupa ils ont plus noté son claim que ce qu’il a fait sur la vague.
Rai et Matthieu, faire un gros floater sur une section critique de vague qui ferme, n’importe quel surfer de QS peut le faire.
Par contre surfer une vague en enchainant des manoeuvres avec fluidité et un timing parfait comme owen, c’est une autre histoire.
Même un mec qui n’a jamais fait de surf de sa vie verrait qu’owen a remporté la série.
« Il est important de noter qu’il n’y a rien dans les critères qui ne dise que les surfeurs doivent effectuer de multiples manuvres »
et juste avant : – » Combinaison de Manuvres Majeurs »…
C’est juste qu’un claim dans ton pays vaut 2 points maintenant. Fallait plus claimer à Snapper Owen.
c’est vrai que le float de Adriano il envoie…
j’trouve que le floater d’adriano était très osé et bien plus impressionnant que les airs d’owen sur cette série, après c’est clair qu’entre ce qui se passe réellement sur place et ce qui est retransmit il y a un gouffre !!