BILLABONG RIO PRO (8 – 19 mai) – BRÉSIL / WORLD TOUR
Comme il y a deux ans, Adriano de Souza va quitter Rio de Janeiro avec le (fragile) statut de leader du classement du World Tour. Seulement, le bis repetita s’arrête là. Car en 2011, le Brésilien avait conquis la place de numéro 1 en inscrivant son nom au palmarès du Billabong Rio Pro. Un bonheur total dont l’a privé, ce dimanche, Jordy Smith (25 ans) en triomphant sur le spot de Barra da Tijuca, théâtre discordant de cette troisième étape du championnat du monde.
« Cette victoire me procure des sentiments indescriptibles« , peinait à s’exprimer le Sud-Africain à l’issue d’une finale parfaitement maîtrisée aux dépens de De Souza (17,80-16,34). « C’est un autre rêve qui devient réalité. Je savais que je pouvais gagner de nouveau une épreuve du World Tour, mais je devais juste me prouver à moi-même que je pouvais y parvenir loin de l’Afrique du Sud. »
Cette terre natale où « J-Dog » avait jusqu’alors gravé dans le marbre ses deux seuls succès sur le Dream Tour, au Billabong Jeffreys Bay en 2010 et 2011. Après deux années de disette, le vice-champion du monde 2010 a paraphé dans la Cité merveilleuse son retour aux affaires, sous le regard bienveillant du Christ Rédempteur auquel il avait emprunté les traits divins ce dimanche. Une (re)montée en puissance déjà entrevue à Bells Beach, il y a un mois et demi, où le surfeur O’Neill avait atteint les demi-finales. Un certain… Adriano de Souza l’avait alors sevré, presque injustement, de la finale avant de s’adjuger le contest. Douce revanche.
Jordy mate Toledo et Fanning…
Avant d’éteindre le Brésilien dans l’ultime face-à-face du contest, Jordy Smith a d’abord mis fin en quarts de finale à l’aventure d’un autre surfeur auriverde : Filipe Toledo. Comme à Bells Beach. Et comme en Australie, le Sud-Africain a rapidement étouffé le rookie. Sa recette ? Un barrel technique sublimé d’un gros lay-back (8,93) suivi d’un air reverse (8,83) pour mettre combo son adversaire, pourtant encore brillant dans les airs (17,76-14,07).
Malgré une expérience bien supérieure à celle de Toledo, Mick Fanning n’a pas plus gêné Smith en demi-finales. Voire moins. Si le Sud-Africain a mis douze minutes avant de lancer sa première tentative, celle-ci valait le coup de patienter : un nouvel aerial synonyme de 7,00. A huit minutes du buzzer, Jordy enfonçait ensuite le clou en sculptant le rail de deux gros turns pour définitivement se mettre à l’abri d’un retour du double champion du monde australien (14,83-8,26) .
« Regarder Jordy (Smith), Filipe (Toledo), Adriano (de Souza) ou encore Gabriel (Medina) réussir des airs m’a encouragé à en faire de même », soufflait Fanning. « Malheureusement, je n’ai pas trouvé les vagues adéquates. » Tactique perdante pour le « White Lightning », régulier mais au tranchant un brin érodé en ce début 2013.
… Adriano sort Slater et Medina
Jordy Smith vs Adriano de Souza en finale, quid dès lors de Kelly Slater et Gabriel Medina ? Tous les deux dézingués par de Souza : le Floridien en quarts (15,33-12,30) puis le Brésilien – auteur d’un 10 en quarts face à Buchan pour une combinaison barrel, air, claim bras croisés – en demies (17,64-17,50) après un combat acharné entre les deux favoris du public.
La finale, Jordy Smith l’a débutée fidèle à ses habitudes : piano, laissant « Mineirinho » tirer sur tout ce qui bouge malgré les conditions en baisse (1 m). Avant de s’envoler, au propre comme au figuré. Le Sud-Af’ au surf ultra complet envoyait un premier air reverse (7,33) après plus de dix minutes passées à l’eau puis un autre noté 8,50 avant d’illuminer le ciel de Rio d’un fabuleux doube air grab récompensé à sa juste valeur (9,30). Au bord du K.-O., Adriano de Souza avait alors besoin d’un impossible 9,93 pour redevenir roi devant son peuple. Jordy Smith ne lui laissera pas l’occasion de réaliser l’impossible, succédant ainsi à John John Florence (Haw), blessé et absent cette année, au palmarès du Billabong Rio Pro.
« J’ai fait de mon mieux et je remercie la foule d’avoir été à 100 % derrière moi« , retenait de Souza. « Félicitations à Jordy, il m’a dominé du début à la fin. Aujourd’hui, il était clairement le meilleur. »
Au classement du World Tour après trois étapes, 250 points seulement séparent les deux hommes à l’avantage du Brésilien. Derrière les deux surfeurs en forme de ce début de saison, Mick Fanning (3e) ne compte que 300 points de retard sur Adriano de Souza. Kelly Slater rétrograde à la 4e place. Même gamelle de trois rangs pour les Australiens Taj Burrow (5e) et Joel Parkinson (8e), sortis respectivement aux 5e et 3e tours à Rio.
Filipe Toledo monte, lui, encore dans la hiérarchie, à la 7e place, tandis que Gabriel Medina (10e) fait un bond de 13 places pour intégrer le top 10. Les deux quarts de finaliste malheureux de Rio, Adrian Buchan (Aus, 11e) – victime en fin de heat face à Medina d’une malencontreuse erreur d’indication de priorité… – et Sebastian Zietz (Haw, 12e ex-aequo) progressent respectivement de sept et onze rangs. Côté français, Michel Bourez (9e) perd une place, Jérémy Florès (16e ex-aequo) glisse lui de trois.
Prochain rendez-vous pour les surfeurs du Top 34 : le Volcom Fiji Pro, du 2 au 14 juin. Kelly Slater remettra en jeu son titre glané l’an dernier.
Et dès mardi, débute, toujours au Brésil, le Quiksilver Saquarema Prime (21 – 26 mai) auquel participeront plusieurs pensionnaires de l’élite, de même qu’un solide contingent tricolore du circuit WQS : Charly Martin, Adrien Toyon, Romain Cloître, Marc Lacomare, Maxime Huscenot, Joan Duru et Vincent Duvignac.
Plus d’infos World Tour sur le blog de Planète Surf.
Vincent Martin
Pour ton exemple de Kelly et Parko, c’était en finale, et Kelly a scoré cette vague, or là Medina fait un bottom et sort en levant les bras… Pas très smart, sachant qu’il avait presque mis combo Buchan.
Nous aussi on fait ça en compétition, c’est pour ça que je comprends le fait que Medina drop Ace, mais pas besoin de chercher l’interférence en levant les bras ou de claimer à chaque fin de vague pour grapiller 0.5 pts.
Effectivement, le world tour est bien loin de l’esprit free surf, mais en même temps il fallait s’attendre à cet aspect business au vue de tous les sponsors qui organisent ces events!
« je suis le seul a etre répugné par lattitude anti sport de medina ???????? »
t’es sérieux?! on met une règle de priorités, ils s’en servent et puis voilà. T’es répugné alors parce qu’a fait Kelly contre Parkinson en fin d’année dernière non?! bizarrement on en parle bcp moins..
« On est loin de lesprit world tour »
t’es sérieux aussi toi?!! de quel esprit tu parles?? world tour = business, on est en plein dedans! on est loin de l’esprit freesurf, ça ok..mais sache que ce sont 2 contraires
Nan on est plusieurs t’inquiètes pas!
Gros merci à Sosurf pour le webcast qui, doublé de la victoire de Jordy a rendu la compet vraiment fun!
je suis le seul a etre répugné par l’attitude anti sport de medina ????????
Cool le result.
Jordy c un tueur et Adriano un chien fou (numéro 1 mondial)
Y a un paquet de mec qui crache sur son style qui doivent renier l’asp.
Je me souviens de l’article de surf session sur la perte de son sponsor majeur. Et bla bla bla
Il a signé chez Pena (joli catalogue en passant / et le boss de la marque il surfe) Bel exemple.
Flores il devrait signer chez Tribord et direct il est dans le top 5.
Vivement les prochaines épreuves avec de vraies vagues world class…. Comment peut-on privilégier Rio plutôt que jeffreys bay ? ( Evidemment pour une question de sous) On est loin de l’esprit world tour. Cette phase finale ressemblait davantage à une épreuve de gymnastique ( même si la gymnastique reste très impressionnante) qu’à une épreuve de surf. Bien content que Jordy est gagnée cette étape qui pour moi est le seul à associer une réelle puissance dans les turns et à envoyer des airs de malade.