La der de Kelly Slater ?

Difficile d'imaginer le tour pro sans sa tête d’affiche depuis 34 ans, mais il risque bien d'être poussé vers la retraite cette semaine.

14/04/2024 par Olivier Servaire

Pas question de jouer les oiseaux de mauvais augure, mais il ne faut pas se voiler la face : les jours de Kelly Slater sur le Championship Tour sont désormais comptés. Et plutôt que d’annoncer une fin de carrière vite-fait entre deux résultats, on préfère prendre le temps de se préparer mentalement à accueillir la nouvelle…

Une situation délicate

Arrivé sur le WCT en 1991, Kelly Slater y a fait dès dégâts dès l’année suivante avec un premier titre mondial, et jusqu’à 2022 avec une victoire à Pipeline et une 3e place à Teahupo’o. Et cela à 50 ans svp !

Depuis, c’est plus compliqué… Cette année Kelly a participé à 3 compétitions en terminant 17e à chaque fois, ce qui le positionne 33e et bon dernier. Il peut encore éviter le fameux cut de mi-saison, mais il lui faudra au minimum obtenir une 3e place à Margaret River pour cela. Une finale améliorait ses chances, mais seule une victoire lui garantit vraiment de garder sa place.

Un carve toujours affuté à Bells Beach (Ed Sloane/World Surf League)

Bien sûr en cas de chute, la WSL pourrait lui accorder une wildcard comme l’an dernier. Mais cela devient difficile à justifier, même s’il a manqué le MEO Rip Curl Pro Portugal en février et subi une opération de la hanche en septembre dernier. Avant cela Slater avait participé à toutes les épreuves de l’année 2023 sans terminer plus haut qu’à la 9e place…

La retraite à 52 ans ?

Même sorti du CT, les Jeux Olympiques à Teahupo’o auraient pu lui offrir une sortie par le haut, mais Griffin Colapinto et John John Florence ont raflé les deux places accordées aux Etats-Unis. Et s’il reste bien une mystérieuse « place de l’universalité » à déterminer, elle semble plus destinée à une nation n’ayant pas de surfeur qualifié, qu’à un 3e surfeur américain.

Difficile également d’imager le King reprendre les Challenger Series pour se requalifier à 52 ans, même s’il serait bien capable d’aller à Snapper « pour le fun » et d’enchainer s’il chope un bon résultat…

©Aaron Hugues/WSL

Changement de priorité

Comment Kelly vit-il tout cela ? C’est au travers d’un entretien vidéo avec Tom Carroll qu’on en apprend plus son état d’esprit. D’abord il explique pourquoi il a ignoré ceux qui lui ont conseillé de prendre sa retraite plus tôt : « Les gens ne comprennent pas quelle vie cela a été, les souvenirs, les expériences, comment cela a enrichi ma vie…« 

Mais il explique vite qu’il est en train de changer d’avis. « Rater le cut, il y a quelques mois ça m’embêtait, maintenant ça me va car je ne veux pas être au milieu de tout ça quand mon fils arrivera » La voilà sa porte de sortie :  l’enfant qu’attend sa compagne Kalani.

@kalanimiller

« Je veux être un bon père » explique celui qui ne l’a pas vraiment été pour sa fille née d’une autre union il y a 27 ans : « Quand elle est née j’étais en plein dans ma carrière avec une énorme ambition énorme, et cela l’a fait souffrir ».

Kelly prend toujours plus de recul sur ce qu’il a été : « Tu sais pourquoi j’étais le meilleur compétiteur de tous les temps ? Car j’avais un cœur de pierre! » explique-t-il encore. Le surfeur aux 11 titres mondiaux semble donc prêt à tourner la page, mais le King a encore les moyens de nous surprendre. Une invitation au Pipe Masters, un free-surf à Kirra, un trip aux Mentawai …. Et la Slatermania renaitra !

Kelly Slater
Kelly Slater et ses fans ©Ed Sloane/WSL

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