On l’avait annoncé ce week-end, les jours sur le CT de Kelly Slater semblaient comptés, celui-ci étant en mauvaise posture sous la ligne de cut de mi-saison cette année après des résultats mitigés à Hawaii et une absence au Portugal. Si un exploit venu du GOAT était toujours possible, sa position hier dans le round éliminatoire n’a rendu la tâche que plus ardue. Sorti du round éliminatoire, le surfeur 11 fois champion du monde s’est finalement incliné il y a quelques heures au round of 32 dans un heat face à Griffin Colapinto, actuel n°1 mondial.
L’Américain est entré sur le Championship Tour en 1991 et y a décroché son premier titre mondial l’année suivante (1992). Considéré comme le plus grand surfeur de tous les temps, Kelly Slater a remporté 56 épreuves au cours de son incroyable carrière de 32 ans sur le Championship Tour. Avec 11 titres mondiaux, il détient le record du plus grand nombre de championnats du monde pour un surfeur et est à la fois le plus jeune et le plus vieux champion du monde de l’histoire du surf masculin. Alors qu’il avait semblé hésiter à finir sa carrière compétitive en beauté après sa victoire à Pipeline en 2022, c’est finalement une opération de la hanche en septembre dernier et de nouveaux projets de vie (sa compagne est enceinte) qui lui feront rendre le lycra cette année.
Porté une dernière fois à sa sortie d’eau en l’honneur de sa carrière, le GOAT (acronyme de Greatest Of All Time, « meilleur de tous les temps », ndlr) a partagé un message émouvant après son élimination. Le surfeur avait fait allusion à un ralentissement de sa carrière ces dernières semaines et, bien qu’il n’ait pas officiellement annoncé sa retraite aujourd’hui, il a partagé ses pensées et ses plans futurs.
« C’est beaucoup d’émotions, depuis si longtemps. C’est beaucoup de dévouement et ce n’est pas toujours tout rose vous savez. Mais ça aura été les meilleurs moments de ma vie, je sais que ma famille regarde à la maison et je les aime. Je n’ai pas pu sortir un miracle cette semaine mais j’en ai fait quelques uns au fil des années. Et j’y ai cru jusqu’au dernier moment, je me suis dit qu’une vague pourrait arriver dans la dernière minute (rires). J’ai lutté contre cette vague tout au long de ma carrière, donc ce n’est pas nécessairement la vague sur laquelle je veux finir.
Je perds contre le n°1, Griffin, je suis proche de lui depuis longtemps. C’est amusant d’avoir plus de 50 ans, de continuer à se battre avec les autres et d’avoir l’impression d’être là avec eux. Voir cette nouvelle génération de gars et finir avec Griffin, en tant que compétiteur à plein temps, c’est cool. J’ai demandé une wildcard pour les Fidji, je verrai ce que ça donne. Mais j’ai l’impression que si j’obtiens une wildcard pour les Fidji, je pourrais me retrouver à nouveau face à Griffin, ce qui me permettrait de lui rendre la monnaie de sa pièce.
En ce qui concerne l’émotion, elle est presque là. C’est encore en train de bouillonner. Mais je l’ai réalisé à Sunset cette année, parce que je savais que sans un bon résultat à Pipeline et bien sûr je n’ai pas performé à Sunset, ce serait compliqué. J’ai lutté depuis ma chirurgie et la rééducation, je combats la douleur en usant de l’adrénaline… Mais je l’ai ressenti après Sunset, j’étais à la maison et je parlais à Kalani et je me suis effondré en lui disant que ça paraissait être la fin.
Mais c’est comme ça, tout a une fin et si vous ne vous adaptez pas, vous ne survivez pas. Ma motivation n’a pas été suffisante pour que je m’investisse à 100%, comme tout le monde le fait maintenant. J’ai quelques semaines devant moi, Renato m’a demandé si je voulais surfer sur le Goldy (événement Challenger Series en Australie). Si Snapper a l’air bien, on verra. Juste pour m’amuser.«
Bien que le GOAT du surf ait laissé entendre qu’il n’avait pas l’intention de raccrocher son lycra pour le moment, il n’a pas passé cette année le cut de mi-saison, ce qui signifie qu’il ne s’est pas requalifié pour le reste du CT 2024 ni pour le début du CT 2025. S’il avait bénéficié de la wildcard de saison l’an dernier, le scénario semble se profiler différemment cette fois-ci (Joao Chianca doit notamment espérer la recevoir à son retour de blessure comme cela avait été le cas pour Johanne Defay en 2023). La WSL a précisé que le commissaire de la WSL publiera des mises à jour sur les wildcards pour la deuxième moitié de la saison à mesure que les fenêtres d’événements se rapprocheront. Affaire à suivre donc pour l’épreuve de Fidji…
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