p>WORLD TOUR Que retenir du Rip Curl Pro Portugal, qui s’est terminé vendredi dernier ? Hormis, bien sûr, l’épilogue contesté qui a vu Julian Wilson (Aus) décrocher sa première victoire sur le Tour. Tout plein d’autres choses bien heureusement ! D’abord une course au titre mondial toujours ouverte à quatre prétendants (Parkinson, Slater, Fanning, Florence) malgré un avantage désormais plus prononcé en faveur de Parko. Ensuite le retour tonitruant de Raoni Monteiro, bourreau surprise du King au 3e tour. Et encore le surf insolent de facilité de Medina, la faillite récurrente des Burrow ou Jordy Smith, la montée en puissance d’Andino, etc. Enfin, malgré des conditions inférieures à celles exceptionnelles ayant sévi en 2011, Supertubos a offert quelques jolis tubes aux pensionnaires de l’élite.
État des lieux du Top 34 au terme de la compétition portugaise, et avant la neuvième et avant-dernière manche du World Tour 2012 dans moins de dix jours, du 1er au 11 novembre, aux États-Unis (Californie), avec le O’Neill Cold Water Classic Santa Cruz.
↑ EN HAUSSE
◊ Julian Wilson (Aus) : Après une première finale perdue à Hossegor en 2011 (contre Medina…), l’Australien a ouvert son palmarès sur le World Tour en triomphant à Peniche. La polémique ayant suivi sa victoire en finale ternit malheureusement ce moment unique de la carrière d’un surfeur. Profondément regrettable tant Julian Wilson a impressionné tout au long du contest, à l’image de son 3e tour (contre Bourez) où « J-Dubb » a déchiré un puissant barrel, noté 10. Intouchable en demie (19,27, meilleur total de la compétition), Wilson a moins scintillé en finale, jusqu’à cette ultime tentative (tube court et fermant + trois manoeuvres) démesurément claimée, et gratifiée d’un 8,43 qui lui offre une victoire contestée. Plus six places au classement pour l’Australien (6e).
◊ Gabriel Medina (Bré) : Du début à la (presque) fin, le Brésilien a survolé les débats. Tranchant dans les tubes, précis sur le rail et impérial dans les airs, Gabriel Medina a envoyé du lourd au fil des tours : 16,50 (dont un 10) au 1er, 14,66 au 3e dans de très pauvres conditions, 18,50 au 4e pour mater deux autres jeunes loups (Florence et Andino), 15,60 en quarts puis 13,80 en demie pour déboulonner Parko… En finale, le surfeur de Maresias a surfé propre (trop aux yeux des juges ?), laissant la porte ouverte à une ultime tentative de Wilson. La suite, on la connaît. Finaliste déçu pour la seconde fois cette année (après Fidji), Medina (8e) atteint son meilleur classement de la saison.
◊ Adriano de Souza (Bré) : Tenant du titre, le Brésilien n’a cette fois pas fait mieux qu’une demi-finale. Un résultat cependant bien meilleur que son 2e tour à Hossegor. Agressif et volontaire dans les petits tubes portugais, Adriano de Souza s’est d’abord adjugé un 1er tour loterie (vainqueur avec 6,30 !) avant de tailler sa route aux dépens de Perrow (3e tour), Florès, Fanning (4e tour) puis de nouveau Florès en quarts. En demie, « Mineirinho », qui retrouve le top 5 du WT, est tombé sur un Wilson survolté.
◊ Owen Wright (Aus) : Le grand Australien n’a pas fait dans la dentelle lors de ses 1er (16,26) et 3e (16,27) tours avant de directement influencer la course au titre mondial en éjectant in-extremis Fanning au 5e tour. Sa puissance a fait des ravages dans les barrels portugais, et il aura fallu le roi du buzzer beater (Wilson) pour l’empêcher d’aller plus loin que les quarts, alors que « Owe » bénéficiait de la priorité en fin de heat. Rageant, d’autant plus que le surfeur aussie (9e) perd deux places au classement.
◊ Josh Kerr (Aus) : Et revoilà l’Australien dans le top 8 d’une épreuve du World Tour, pour la première fois depuis… la troisième étape, en mai, à Rio ! Si Josh Kerr n’a rien pu faire en quarts face à Medina, l’Australien a retrouvé tout son peps dans les tubes de Peniche, notamment au 5e tour pour dominer Andino. Paradoxalement, « Kerrzy » (10e) perd deux places au classement du WT.
◊ Raoni Monteiro (Bré) : Le coup de tonnerre de ce Rip Curl Pro Portugal ! Absent depuis le Volcom Fiji Pro et sa grosse chute dans un Cloudbreak historique, le Brésilien a été le bourreau de… Kelly Slater au 3e tour, dans des conditions loin d’être idéales (pour les deux surfeurs cependant). Pupo au 2e tour avait déjà fait les frais du retour au premier plan d’un Raoni Monteiro prompt à charger le moindre tube qui passe. Florès a mis un terme au 5e tour au conte de fées du surfeur auriverde, à son tour dérouté (3,34) par un Supertubos capricieux. Le top 22 (il est désormais 27e) ne lui est pas inaccessible.
↔ STABLES
◊ Joel Parkinson (Aus) : L’Australien n’a toujours pas gagné en 2012 sur le Tour. Il demeure pourtant le mieux placé pour coiffer la couronne mondiale. Demi-finaliste à Peniche, Parko a signé le meilleur parcours des quatre prétendants, en remportant un quart crucial face à Florence. Jamais inquiété par ailleurs, le leader du World Tour a bu la tasse en demie contre Medina. Trois finales (perdues), trois demi-finales et un quart de finale, son parcours est celui d’un (presque) champion. Manque cette foutue victoire.
◊ Mick Fanning (Aus) : Éjecté au 3e tour à Hossegor, l’Australien a fait mieux à Peniche, où un tube de Wright a mis fin à son parcours au 5e tour. Contraint de passer par le 2e tour où il n’a fait qu’une bouchée de Pierre-Valentin Laborde (issu des trials), Mick Fanning n’est pas apparu très à l’aise à Supertubos, et a finalement lâché de précieux points dans la course au titre mondial. Le « White Lightning » (3e) reste néanmoins en embuscade.
◊ John John Florence (Haw) : Pour sa première saison complète sur le Tour, l’Hawaiien (4e) peut toujours espérer décrocher le titre mondial à deux épreuves du terme. JJ Florence aurait même pu frapper un grand coup à Peniche s’il était sorti vainqueur du duel au sommet qui l’a opposé en quarts à Parkinson. Là, l’expérience supérieure de l’Aussie a fait la différence. Avant Santa Cruz et surtout Pipeline, Florence peut rêver.
◊ Jérémy Florès (Fra) : Malgré son quart de finale, le Français sort du top 10 (il est 11e), victime du bond en avant de Wilson. Anecdotique en comparaison à son excellent parcours, alors qu’une otite l’a affaibli durant toute la compétition. Vainqueur autoritaire de son 1er tour devant Melling et Bourez, Jérémy Florès a dompté Durbidge (demi-finaliste en 2011) au 3e tour avant d’échouer au 4e face à De Souza pour 0,04 point. Solide mentalement en repêchage pour écarter Monteiro dans des conditions difficiles, le Réunionnais a de nouveau subi la loi, en quarts, de De Souza. Sa réaction à chaud, forcément répréhensible, a fait beaucoup causer. Il s’en est expliqué. Fermez le ban.
◊ Adrian Buchan (Aus) : Stoppé net au 5e tour par un Florence à l’insolente facilité, l’Australien était auparavant sorti indemne, joli tube à l’appui, d’un 2e tour spectaculaire face à Gudauskas, avant de disposer de CJ Hobgood au 3e tour. Adrian Buchan (13e) déçoit rarement mais peine à franchir le cap qui lui ouvrirait plus régulièrement les portes des phases finales.
◊ Kolohe Andino (USA) : Les actions du rookie US sont en hausse. Après son premier quart sur le World Tour à Hossegor, Kolohe Andino s’est hissé jusqu’au 5e tour à Peniche, avec au passage une nouvelle victoire sur Burrow (au 3e tour). Dominé ensuite par Kerr, le Californien (22e ex-aequo) recolle au top 22. Sur la pente ascendante.
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Vincent Martin