WORLD TOUR – Principal enseignement du O’Neill Coldwater Classic Santa Cruz, qui s’est achevé mardi dernier : le titre mondial cherche toujours son propriétaire à une épreuve du baisser de rideau du World Tour 2012. En cas de scénario favorable, Joel Parkinson (Aus) avait l’opportunité de coiffer la couronne en Californie. C’est raté. Et ils seront encore trois à pouvoir y prétendre dans moins d’un mois à Hawaii : Parko, Kelly Slater (USA) et Mick Fanning (Aus). Avec, pour chacun, des chances inégales de sacre. Il en ira de même pour les surfeurs en quête de maintien dans l’élite, et ils sont encore nombreux. Si le spot de Steamer Lane, malgré son paysage sublime, a déçu par la qualité moyenne de ses vagues, il a, en revanche, préservé le suspense à tous les étages. Déjà pas si mal.
État des lieux du Top 34 au terme de la compétition californienne, et avant la dizième et dernière manche du World Tour 2012, du 8 au 20 décembre, à Hawaii, avec le Billabong Pipe Masters.
↑ EN HAUSSE
◊ Taj Burrow (Aus) : Et de deux victoires en 2012 pour l’emblématique Australien ! Après le Quiksilver Pro Gold Coast, épreuve inaugurale de la saison, Taj Burrow s’est imposé à Santa Cruz en faisant preuve d’une régularité qui l’a fuit au cours des derniers mois. Ce qui l’a empêché de se mêler jusqu’au bout à la course pour le titre mondial. L’Aussie (6e) peut avoir des regrets, mais il se console en ajoutant, à 34 ans, un onzième succès sur le World Tour à son palmarès.
◊ Matt Wilkinson (Aus) : L’Australien au style si flamboyant est à Santa Cruz comme chez lui. Victorieux de la compétition en 2010 lorsqu’elle n’était encore « qu’un » 4 étoiles, Matt Wilkinson a bien failli récidiver, cette fois sur le Tour, au prix d’un époustouflant parcours. Ses victimes : Florence (2e tour), Wright (3e tour), Damo Hobgood et Adriano de Souza (4e tour), de nouveau De Souza en quarts, puis Bourez en demie. Pas mal pour un surfeur qui n’avait encore jamais franchi le 3e tour sur le WT en 2012. Burrow a finalement eu sa peau en finale, « Wilko » n’ayant pas réussi à convertir une « vague de match » dans les ultimes secondes. Son maintien dans le Top 34 (il est 22e mais également 15e au World Ranking) est désormais en très bonne voie. Et c’est tant mieux.
◊ Travis Logie (AFS): À l’instar de Wilkinson, le Sud-Africain n’était pas encore parvenu, cette saison, à dépasser le 3e tour sur le WT. Chose (enfin) faite et bien faite puisque, à coups de carves travaillés, Travis Logie a atteint les demi-finales à Santa Cruz avec, au passage, une victoire de prestige en quarts sur Parkinson. Résultat : + 9 crans au classement et une 17e place (ex-aequo avec Durbidge) qui le met en position favorable avant Pipeline.
◊ Michel Bourez (PYF) : Allez, soyons franc. Quand le Tahitien a dominé Florès en quarts – son premier en 2012 ! –, on s’est dit que ce O’Neill CWC ne pouvait pas lui échapper. Malheureusement pour lui, Michel Bourez est tombé en demie sur un Wilkinson intouchable, remisant à plus tard ses espoirs de première victoire sur le Tour. Mais le « Spartan » (14e) est de retour parmi les surfeurs redoutés de l’élite. Un gotha qu’il n’aurait jamais dû quitter.
◊ Alejo Muniz (Bré) : Enfin ! Après cinq éliminations consécutives au 3e tour, le Brésilien a enjambé l’obstacle à Santa Cruz en y dominant Durbidge. Au 2e tour, Alejo Muniz était pourtant passé tout près de la correctionnelle en remportant son repêchage face à son pote Pupo pour… 0,04 point. Sa progression s’est arrêtée au 5e tour face à Medina, mais sa 16e place au classement va lui permettre d’aborder sereinement l’ultime épreuve à Pipe.
◊ Damien Hobgood (USA) : Un 5e tour (battu par Bourez) à Santa Cruz. On n’avait plus vu le jumeau Hobgood à pareille fête depuis l’enchaînement Fidji-Tahiti cet été. Et tant pis pour Kerr au 2e tour, surpris par un Damo qui a ensuite dû croiser le fer avec… son frère CJ. Pour seulement la seconde fois en sept confrontations entre les deux hommes sur le Tour, Damien a pris opportunément le dessus sur « Ceej ». Trois places gagnées au classement du WT et une 21e position qui relance les chances de l’Américain (également 20e au Ranking) de se maintenir dans le Top 34.
↔ STABLES
◊ Joel Parkinson (Aus) : En s’inclinant en quarts à la surprise générale face à Logie, l’Australien a gâché un parcours jusqu’alors sans tache. En sus, Joel Parkinson n’a pas vraiment profité de la sortie de route prématurée (5e tour) de son rival Slater pour engranger de gros points dans la course au titre. Il conserve néanmoins le dossard 1 du World Tour à une étape du terme, sans toutefois compter la moindre victoire à son tableau de chasse en 2012. Ça pourrait finir par se payer…
◊ Gabriel Medina (Bré) : Après sa finale perdue (et controversée) à Peniche, le Brésilien a, cette fois, dû baisser pavillon (logiquement) dès les quarts face au futur vainqueur, Burrow. Gabriel Medina (7e) n’a pas grand-chose à se reprocher, à part peut-être cette propension de plus en plus marquée à « claimer » chaque vague (on exagère) ou presque. Périphérique certes, mais agaçant.
◊ Jérémy Florès (Fra) : Il l’a dit lui-même : le vrai Jérémy Florès a ressurgi lors du 4e tour contre Slater et Bourez. Un JF léger, précis et engagé sur la vague après celui emprunté et peu sûr de lui des premiers tours (notamment le 3e loterie face à Nicol après avoir éjecté Andino au 2e). Il aura fallu une bombe dénichée par Bourez en quarts pour mettre fin au parcours du Réunionnais. Mais avant Pipe où il excelle, Jérémy Florès, qui gagne deux places au classement (9e ex-aequo avec Wright), semble avoir retrouvé la foi. Il n’en sera que plus dangereux.
◊ Adriano de Souza (Bré) : Malgré son quart de finale (déjà son sixième cette saison), le Brésilien (5e) est définitivement écarté de la course au titre mondial. Et ce malgré un succès retentissant au 5e tour contre le King. En quarts, c’est Wilkinson qui a joué le rôle du briseur de rêve. Toujours placé, jamais gagnant (en 2012).
◊ Kai Otton (Aus) : Après avoir dominé Adriano de Souza au 1er tour, l’Australien n’a pas réussi à surnager lors d’un 3e brouillon face à Bourez. Résultat, une sixième élimination de rang à ce stade de la compétition et une 19e place au classement qui n’assure de rien le discret Kai Otton.
Retrouvez la suite du baromètre sur le blog Planète Surf.
Vincent Martin