Nous y voilà, le World Tour 2011 s’apprête à aborder sa toute dernière ligne droite sur le North Shore hawaiien, à travers l’épreuve la plus prestigieuse et la plus attendue de toutes. Chaque année, le Billabong Pipe Masters vient clore en beauté la saison dans une certaine excitation générale. A l’heure où tous les yeux de la planète surf sont tournés vers cette petite île d’Oahu, il semblerait que le plus gros swell de l’année ait décidé de pointer le bout de son nez. En fin de journée aujourd’hui (heure française), des vagues de près de 15 pieds (5 mètres) devraient réveiller le fameux deuxième reef de Pipeline pour l’ouverture de la compétition.
Certes, ça n’est pas encore cette année que la course au titre nous tiendra en haleine jusqu’à l’ultime épreuve hawaiienne. Comme l’on pouvait s’y attendre, le ‘King’ en a décidé autrement, décrochant impérialement un 11ème couronnement mérité mais confus lors du Search de San Francisco. L’attention ne sera donc pas tournée vers le titre de Champion du monde, mais plutôt vers la course à la Triple Crown, dont le jeune Hawaiien John John Florence tient actuellement les rênes, suite à sa victoire à Sunset. Suivi de près par Adam Melling et Michel Bourez, John John sera plus qu’attendu sur son home spot de Pipeline, où il devrait user de ses connaissances accrues pour ramener la précieuse couronne sur son île.
Outre la Triple Crown, le second enjeu majeur de ce Pipe Masters sera sans doute le seeding, puisque cette dernière épreuve de l’année gravera dans le marbre les noms des surfeurs qui participeront à la première moitié du World Tour 2012. L’engagement devrait donc être de taille, d’autant plus que la monstruosité du swell annoncé pour les premiers jours devrait plus que jamais pimenter la bataille.
Rassemblés en conférence de presse mardi pour évoquer, entre autre, ce swell de 15 pieds, John John, Bruce Irons, Taj Burrow, Gabriel Medina et Kelly Slater ne cachaient par leur excitation et leur tension.
« En théorie, avoir gagné ce titre à San Francisco devrait me libérer de toute pression » expliquait Kelly. « Mais il y a ce swell énorme qui arrive. Je n’ai pas de pression, mais l’anxiété qui s’accroit du fait de surfer le contest à Pipe est énorme. Je ne l’avais pas ressenti jusqu’à être assis dans ce siège aujourd’hui, mais c’est excitant et j’ai hâte d’être dans l’eau.«
Gabriel Medina, déjà vainqueur de deux épreuves après six mois sur le World Tour mais souvent critiqué pour son manque d’expérience dans les grosses vagues, sera sans doute attendu au tournant. Conscient de l’enjeu, le jeune Brésilien garde la tête froide.
« Je suis venu à Hawaii cinq fois mais j’ai très peu surfer Pipe parce qu’il y avait beaucoup trop de monde » déclarait Gabriel. « J’espère que j’aurais quelques bonnes vagues cette année avec deux ou trois gars dans l’eau. Je n’ai pas beaucoup d’expérience dans les grosses vagues, mais je suis excité et je vais faire de mon mieux.«
La mauvaise nouvelle de ce Pipe Masters est bien évidemment l’absence regrettée du tenant du titre, le Français Jeremy Flores, qui préfère poursuivre sa rééducation de la cheville. Idem pour l’Australien Mick Fanning, blessé au cou, et qui sera lui aussi absent des festivités. Ils seront tous deux remplacés par CJ Hobgood (USA) et Adam Melling (Aus). Deux Wildcards ont également été attribuées aux surfeurs suivants dans le classement, c’est-à-dire Kolohe Andino (USA) et Willian Cardoso (Br).
Le format du Billabong Pipe Masters étant spécifique et différent du reste du WT, douze autres surfeurs prendront part à la compétition et affronteront les derniers surfeurs du classement World Tour lors du premier round. On retrouvera donc entre autres les Hawaiiens Bruce Irons, Jamie O’Brien, Shane Dorian encore Kekoa Bacalso ainsi que l’Australien Jack Freestone.
La compétition devrait débuter aujourd’hui en fin de journée (heure française), à condition que le swell soit à la hauteur des espérances. Si c’est le cas, les organisateurs pourraient tenter de boucler le contest sous 4 jours.
-Olivier Hamelin-
A suivre en direct en cliquant ICI.
Suivez Surf Session à Hawaii sur twitter.com/SurfSessionMag