Avec trois mètres rentrant face à l’offshore, tous les voyants étaient au vert pour cette dernière journée de compétition à Pipeline, et les spécialistes des barrels géants tels Moana Jones ou Kelly Slater ne pouvaient que regretter de ne pas en être.
Johanne Defay y était, mais savait que ce serait difficile face à Molly Picklum, la surfeuse en forme des jours précédents. Dans ces conditions massives, quelques rares surfeuses se sont révélées pour obtenir de gros scores, d’autres sont complètement passées à coté et n’ont absolument rien scoré. Johanne Defay est une des rares à avoir fait dans la demi-mesure. Elle est la première à passer sous la lèvre dans son quart de finale. Il faut déjà oser ! Mais sous son casque, Picklum ne semble pas avoir une once de peur dans le crane. Par deux fois elle se jette dans un monstre blanc et en ressort après un passage dans le tube. La Française ne peut pas lutter et démarre l’année par une honorable cinquième place.
De jeunes surfeuses époustouflantes
Dès le début de la journée, Bettylou Sakura Johnson et Cailin Simmers sont les deux autres surfeuses qui se démarquent en osant le tube et maitrisant la sortie pour scorer des 9 dans leurs quarts de finales. On a désormais 3 grandes favorites et elles n’ont que 18 ou 21 ans. Quelle évolution… Il n’est pas si loin le temps où l’on hurlait des Hoooo des Aaaaah en voyant Kelly Slater laminer la concurrence avec ce genre de rides !
La demie Johnson – Picklum est un petit moment d’histoire. Les deux surfeuses savent qu’elles doivent tout donner et ne reculent devant rien. C’est un festival, une vrai démonstration ! Sakura ouvre le bal avant que Molly ne réussisse l’impossible. Engagée sur Pipeline, elle grab son rail et tire autant qu’elle peut pour ramener sa planche sous la lèvre. Elle disparait alors pour ne réapparaitre qu’après le souffle du tube. La vague est superbe, la technique parfaite… Il est là le premier 10 d’une surfeuse au Pipe Pro ! Phénoménal, et pourtant Johnson arrache presque la gagne avec un tube de dernière minute. 15,60 à 15,33 – On a beau n’être qu’en février, dur d’imaginer voir une plus belle série cette année.
Bien sûr il reste une série à disputer, et c’est encore Picklum qui ouvre la finale avec un tube d’une longueur incroyable. L’Australienne sait décidemment tout faire. Mais Simmers a le temps et elle aussi trouve le chemin d’un tube bien gras sur Backdoor. Il n’y aura pas d’autres barriques remarquables, et c’est avec deux bons turns que l’Américaine décroche la victoire.
Des hawaiiens dominateurs à domicile
Coté masculin le critère essentiel n’est pas la jeunesse mais l’AOC. Ce sont des hawaiiens purs et durs qui prennent la part du lion. En particulier deux produits du North Shore, Barron Mamiya et John John Florence. En demie ce dernier monte un total à 16 pour éliminer Ian Gentil, tandis que Mamiya pousse à près de 19 pour écraser Connor O’Leary. La finale s’annonce bouillante !
John Florence débute bien en partant deep sur sa première vague à Backdoor, puis en trouvant un bon tube sur Pipeline. Mais juste derrière, Barron s’arrache pour tenir un take-off impossible et ne relâcher son rail qu’une fois sorti de la masse d’eau et de mousse qui l’engloutit immédiatement. C’est un 10, et Florence ne s’en remettra pas malgré tous ses efforts en droite comme en gauche.
La saison 2024 est lancée comme il se doit, Simmers et Mamiya seront en jaune pour le Hurley Pro Sunset Beach qui peut démarrer dès demain.
