Oakley Pro Bali : Michel Bourez se qualifie pour les quarts

+ le 20/20 de Parko, l'élimination prématurée de Kelly Slater et de John John, le premier 10/10 de Josh Kerr sur le Tour...

26/06/2013 par Romain Ferrand

Quelle matinée à Keramas ! Si les 4e et 5e tours des épreuves du World Tour, coincés entre le couperet du 3e tour et les phases finales, ne sont généralement pas les plus propices aux émotions fortes, ceux du Oakley Pro Bali ont fait exception dans la nuit de mardi à mercredi (heure de Paris).

À l’heure des comptes, on retiendra ainsi les vagues tubulaires (de 2 à 2,5 m) généreusement enfantées par le spot indonésien, le cinquième 20/20 de l’histoire du Dream Tour signé Parkinson, l’élimination de Slater et de Florence, Burrow et Wilson en mode buzzer beater, le premier 10 de Kerr, Bourez en quarts… Bref, de quoi copieusement alimenter la chronique !

Parko… 20/20 !

La journée avait pourtant mal commencé pour Joel Parkinson (Aus) au 4e tour « no loser ». Parfait de maîtrise dans les tubes (9,17 et 8,73), le champion du monde en titre semblait s’acheminer vers une qualification directe pour les quarts. C’était sans compter sur le coup de griffe de dernière minute assénée par le vieux lion Taj Burrow, l’Australien sortant de sous ses dérives un enchaînement somptueux de deux barrels (9,83) pour coiffer Parko au buzzer et l’envoyer – comme CJ Hobgood (USA) – en repêchage ! « Après deux échecs au 5e tour (à Rio et à Tavarua, NDLR), je suis plutôt content d’éviter d’en passer par là, ici à Bali », souriait Burrow, pas mécontent de son coup d’éclat.

La seconde mauvaise nouvelle de la matinée tombait dès le terme du heat suivant pour Parko : son adversaire en repêchage ? Un certain John John Florence ! Bigre… Place pour les quarts en jeu, l’Australien et l’Hawaiien allaient ainsi se livrer un énorme duel de barrels, qui tournait finalement à l’avantage de Parkinson (20,00-19,20 !), gratifié par les juges de deux 10 – dont un (le premier) malgré une chute en fin de section… – pour un 20/20 parfait (voir vidéo), le second de la carrière de l’Aussie après Pipeline en 2008. Autant qu’un certain… Kelly Slater, dont le dernier double 10 dans un même heat remonte à quelques jours seulement, lors du Volcom Fiji Pro.

« C’était juste magique », soufflait Parko. « Je viens ici depuis des années et il y a toujours des moments où vous obtenez de si bonnes vagues mais jamais avec une telle fréquence. On a pu enchaîner les 9 (points). Ce gamin (Florence) peut tout faire et je ne l’ai surtout pas pris à la légère. » Et qui retrouvera Joel Parkinson en quarts de finale ? Taj Burrow ! Ça promet.

Slater à la trappe

Repêchage souriant donc pour Parkinson, au contraire grimaçant pour Kelly Slater. Auparavant, le King avait déjà dû s’incliner au 4e tour devant un Josh Kerr de gala, auteur du tout premier 10 – voire « 12 » si on le compare au 10 de Parko un peu plus tôt… – de sa carrière sur le Dream Tour grâce à un long barrel suivi de trois turns ciselés. Avec 19,67, l’Australien envoyait ainsi Slater (18,60) et Florence (17,10) en repêchage. Et combo s’il vous plaît !

« Je ne pouvais pas espérer une meilleure série », pouvait savourer « Kerrzy », parti sur cinq vagues pour cinq scores supérieurs à huit (8,67 ; 9,17 ; 9,67 ; 9,50 ; 10) ! « J’ai eu les priorités lorsque les bonnes vagues arrivaient, c’était vraiment fun. C’est le premier 10 de ma carrière sur le Tour. Je l’attendais depuis longtemps et c’est encore plus spécial de l’obtenir dans un tel heat. »

Kerr aux anges, Slater devait dès lors se défaire de CJ Hobgood en repêchage pour avoir l’opportunité de prendre sa revanche sur l’Australien en quarts. Habituel souffre-douleur du onze fois champion du monde, « Ceej » avait cette fois laissé sur la plage son complexe d’infériorité pour balancer de puissants rollers et mettre K.-O. 17,00-14,33 le futur ex-leader du WT. Seulement la seconde victoire en un contre un du jumeau Hobgood sur KS depuis qu’ils se côtoient dans l’élite ! « Les conditions étaient moins folles pour notre série », contait calmement le champion du monde 2001. « Je réalise l’une de mes meilleures saisons sur le Tour et ce n’est pas fini pour moi ici à Keramas. Je pense que les goofys comme moi ont quelque chose à faire. »

Bourez ne mollit pas

Michel Bourez continue de son côté sa promenade de santé à Keramas, merci pour lui. Sur la lancée de ses deux premières excellentes sorties (17,30 au 1er tour, 16,94 au 3e tour), le Tahitien a poursuivi son entreprise de démolition du spot indonésien, enfilant les tubes et fracassant la lèvre, pour remporter sa série du 4e tour en scorant un 18,50 aux dépens de l’Hawaiien Fred Patacchia (17,23) et du Brésilien Adriano de Souza (13,87). Du (très) bon « Spartan ».

« C’est ce pour quoi j’aime tellement ce que je fais », appuyait Bourez. « Je me suis bien amusé dans les barrels et j’ai été payé en retour. Je tenais vraiment à obtenir un bon résultat ici et j’espère que ça ne fait que commencer même si je sais qu’il sera difficile d’atteindre les demi-finales. » Pour rallier le dernier carré, le Français devra dominer en quarts l’Australien Mick Fanning, déjà assuré de prendre les commandes du classement du World Tour à l’issue du contest balinais. Pas facile certes, mais rien d’impossible pour ce Bourez sûr de sa force et de son surf.

Le dernier quart de finale (le troisième dans l’ordre du tableau) mettra aux prises Julian Wilson et Nat Young. Un affrontement en forme de revanche du 4e tour où l’Australien a soufflé au buzzer la qualification directe à l’Américain au terme d’une fin de série totalement folle. Young s’est bien rattrapé par la suite en prenant le meilleur en repêchage sur Adriano de Souza (16,93-15,94). Déjà le second quart de finale de la saison pour le rookie californien qui monte, qui monte…

Le prochain call est fixé dans la nuit de mercredi à jeudi aux alentours de 0h30-1h (heure de Paris). Au programme, le jour final de ce Oakley Pro Bali 2013, qui pourrait être servi par des vagues allant jusqu’à… 3 mètres !

Résultats et les séries à venir :

Le 4e tour (le premier de chaque série qualifié pour les quarts) :

Heat 1 : Taj Burrow (AUS) 18.30, Joel Parkinson (AUS) 17.90, CJ Hobgood (USA) 11.57

Heat 2 : Josh Kerr (AUS) 19.67, Kelly Slater (USA) 18.60, John John Florence (HAW) 17.10

Heat 3 : Julian Wilson (AUS) 14.00, Nat Young (USA) 13.86, Mick Fanning (AUS) 12.50

Heat 4 : Michel Bourez (PYF) 18.50, Fredrick Patacchia (HAW) 17.23, Adriano de Souza (BRÉ) 13.87

Le 5e tour (de repêchage, à élimination directe) :

Heat 1 : Joel Parkinson (AUS) 20.00 def. John John Florence (HAW) 19.20

Heat 2 : CJ Hobgood (USA) 17.00 def. Kelly Slater (USA) 14.33

Heat 3 : Nat Young (USA) 16.93 def. Adriano de Souza (BRÉ) 15.94

Heat 4 : Mick Fanning (AUS) 13.46 def. Fredrick Patacchia (HAW) 12.90

À venir…

Les quarts de finale :

QF 1 : Taj Burrow (AUS) vs. Joel Parkinson (AUS)

QF 2 : Josh Kerr (AUS) vs. CJ Hobgood (USA)

QF 3 : Julian Wilson (AUS) vs. Nat Young (USA)

QF 4 : Michel Bourez (PYF) vs. Mick Fanning (AUS)

Vincent Martin

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1 commentaire

  • Bert
    27 juin 2013 7h42

    Déçu par cette compétition. On parlait d’une « high performance wave », ce devait être un show, avec toutes les possibilités offertes, et on a eu une grande majorité de heats passables dans des conditions parfois limite mauvaises, onshore, ne permettant ni manœuvres ni beau surf. Certains (toujours les mêmes?) auront eu de jolies séries, mais globalement, 5 ou 6 heats sont censés justifier tout le contest. Sur un beach break capricieux, ca peut se comprendre…
    Les juges ont paru avoir du mal pour ajuster leurs calculs.
    JJF ou Nat Young rattrapent le coup, et sinon, toujours la même histoire…Parkinson ne s’use que si l’on s’en sert, l’ASP devrait s’en souvenir…

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