Il y avait de l’électricité dans l’air, aujourd’hui, sur la plage de Supertubos. Il aura fallu moins de cinq minutes dans le premier heat de cette 9ème étape de l’année, pour comprendre pourquoi depuis maintenant trois ans, Rip Curl donne rendez-vous à l’élite du surf mondial près de Peniche, petite ville de pécheurs au nord de Lisbonne. Si les alentours regorgent de spots d’une polyvalence et d’une qualité particulière, il en est un qui concentre les fantasmes et les rêves de tous surfeurs, poussant la perfection jusqu’à mériter la comparaison avec Pipeline : Supertubos.
On attendait avec impatience l’arrivée d’une houle solide pour la fin de journée, elle aura touché le spot avec un peu d’avance, réveillant le beach break portugais avec une fulgurance déconcertante. En l’espace d’une heure, Supertubos est passé du calme plat à sa forme des grand jours, déversant des barrels creux, rapides et puissants à quelques mètres du bord. Après avoir organisé une expression session pour faire patienter la foule massée sur la plage, les organisateurs ont enfin pu lancer le premier heat du round 1, qu’ils mèneront à son terme en fin d’après-midi.
C’est l’Australien Joel Parkinson qui ouvre ce ‘barrel fest’ avec la manière, puisqu’il obtient le meilleur total de la journée, 17,87 points, en s’extirpant magnifiquement de deux tubes profonds, bien imité ensuite par Julian Wilson, qui se qualifie aisément pour le troisième tour fort de sa finale sur le sol français. Les deux premiers heats annoncent la couleur, le spectacle a commencé, prenez place.
Si certaines têtes de série vont confirmer leur maîtrise dans le tube, à l’image du ‘King’ Kelly et de son principal rival Owen Wright qui plient aisément leurs séries, d’autre vont se voir voler la vedette. Daniel Ross et Matt Wilkinson se qualifient grâce à une gestion parfaite des trajectoires dans le tube, obligeant Taj Burrow et Adriano de Souza à en passer par le second tour. On aurait aimé, dans ces conditions, voir le Français Jeremy Flores blessé à la cheville, asseoir sa science du tube au Portugal. Ça ne sera malheureusement pas le cas. Idem Pour le Californien Dane Reynolds, qui une nouvelle fois fait faux bon au World Tour, sans donner aucune justification.
Quoi qu’il en soit, la foule de plus en plus dense exulte à chaque sortie de tube, électrisant la plage comme au dénouement ultime d’une finale. Une clameur retentit soudain : Kelly ? Non. C’est Tiago Pires, enfant du pays élevé au rang de star, qui court entre les barrières le menant à l’eau, protégé par la sécurité. Sans doute déstabilisé par cette pression énorme, Tiago passera complètement à côté de sa série, sans pour autant décevoir son public.
La chute du portugais aura cependant une autre raison majeure : Gabriel Medina. On attendait tous de voir évoluer ce jeune prodige aérien, victorieux la semaine dernière au Pro France, dans ces conditions épiques. Impressionnant, Gabriel sort de son premier tube la tête haute, tourné vers la foule et bien décidé à montrer aux sceptiques que dans le creux des tubes, il faudra aussi compter sur lui.
La première journée touche à sa fin après nous en avoir mis plein les yeux, nous laissant dans l’attente d’une journée encore plus folle demain, puisque des vagues de près de trois mètres sont attendues. La compétition devrait reprendre demain matin à 8h30 avec le round 2, qui sera inauguré par le Sud-africain Jordy Smith et le Brésilien Bruno Santos.
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-Olivier Hamelin-