Fidèle à sa réputation, une fois de plus, Cloudbreak n’aura pas déçu. Voilà trois jours que l’on attendait impatiemment ce swell historique. Trois jours que les yeux s’écarquillaient à la vue des prévisions, et qu’une excitation incroyable rendait l’air particulièrement électrique. Cette nuit, à Tavarua, des monstres de cinq mètres d’une perfection insultante auront déroulé outrageusement comme prévu. Seulement voilà, la perfection dépasse parfois les limites du raisonnable, et les surfeurs du World Tour en auront malheureusement fait les frais.
Après plusieurs heures d’attente insupportable devant un webcast qui refusait de se lancer, les fans seront restés cette nuit sur leur faim : seulement deux heats, c’est tout ce que les pros du top 32 auront surfé malgré la qualité rare et incroyable des vagues. Mais quels heats ! Il est des compétitions qui marquent les esprits et restent gravées dans l’histoire. Le Volcom Fiji Pro, cette nuit, aura inscrit son nom en lettres de noblesse sur les pages du World Tour. Certes, on peut regretter que l’ASP n’ait pas pris un peu plus de risque en lançant le troisième tour, mais la dangerosité et l’instabilité des conditions auront eu raison de la témérité de l’élite, et auront prouvé plus que tout qu’une partie des surfeurs du World Tour n’ont peut-être pas les compétences d’un chargeur de gros.
Pourtant, la volonté y était. L’ASP, qui pour la première fois avait malheureusement décidé de favoriser le show du webcast plutôt que la qualité du surf en fixant le call sur le spot de repli de Restaurants, où les séries entrent plus fréquemment, s’était vu opposer un refus général des surfeurs du Tour, bien décidés à aller se frotter à la bête de Cloudbreak. C’était tout à leur honneur. Mais si certains comme le ‘King’ Kelly auront déclaré « avoir surfé les plus belles vagues de leur vie » dans les sessions free surf qui auront précédé et succédé la fin du round 2, d’autres auront payé le prix de cette folie. C’est le cas de Raoni Monteiro, qui y aura laissé héroïquement son genou dans le heat épique qui l’opposait à Kai Otton.
Au sortir d’un tube improbable, le Brésilien, frappé de plein fouet par la lèvre dantesque de la vague fidjienne, aura été victime d’une hyper-extension du ligament du genou. Si cette blessure aura probablement poussé les organisateurs à interrompre la compétition pour laisser la place au free surf, elle n’aura cependant pas été le seul trouble-fête. Ce sont les caprices du vent, particulièrement instable et dangereux dans ce genre de conditions, qui auront poussé Renato Hickel, Manager du Tour, à d’abord suspendre pour une demi heure la compétition, avant de l’interrompre complètement.
Certes, on aurait aimé voir le round 3 se lancer dans ces conditions historiques qui ne se reproduiront probablement pas avant longtemps lors d’une compétition, mais l’ASP et une majeure partie de l’élite auront fait le choix de la prudence, à tort ou à raison. Seulement quatre gladiateurs auront donc eu le cran de se jeter dans l’arène, pour deux heats qui pèseront leur poids dans la postérité. Bede Durbidge aura pris le dessus dans sa lute pour la survie face à Adam Melling (15, 43 points contre 14, 23), avant que Kai Otton ne remporte son ticket pour le round 3 grâce à une dernière chevauchée tandis que Raoni, pourtant en tête avant sa blessure, avait du quitter le line-up.
« C’était les plus grosses vagues parfaites que je n’ai jamais surfé, » s’extasiait Bede. « C’était difficile pour les nerfs car la compétition était on puis off de façon incessante. Tu dois être toujours prêt à y aller dans ces cas là. Je pense que tous les surfeurs du Tour sont plus que capables de gérer un Cloudbreak aussi gros que celui-là, on doit juste saisir la bonne fenêtre avec le vent. »
Si ces quatre surfeurs se souviendront longtemps de leur Round 2 à Fiji, les autres devront donc attendre ce soir pour pouvoir s’attaquer à nouveau au monstre qui, même affaibli, devrait tout de même assurer un spectacle de taille.
Plus d’infos, de photos et de vidéos sur le site du Volcom Fiji Pro.
la recuperation de Raoni Monteiro par le jet apres sa dernière vague est juste EPIQUE!!!!
Pourquoi?
Dommage. Les meilleurs du monde ont raté une occasion en or de prouver qu’ils sont au dessus du lot, et ce dans toutes les conditions. Mark Healey les a mis minables, et le top 44 n’en ressort vraiment pas grandi.
Florès l’a échappé belle une fois de plus…
JJF super impressionant !!!