Volcom Fiji Pro : Medina met tout le monde d’accord

Le jeune Brésilien a obtenu le premier 10 parfait de la compétition en s'extirpant d'un tube d'une profondeur exceptionnelle, tandis que Michel Bourez chutait malheureusement face à Fred Patacchia au second tour.

04/06/2012 par Romain Ferrand

Hier soir, dans les restes de la houle solide qui avait illuminé le premier jour de compétition, Gabriel Medina a touché la perfection. Voilà peut-être ce qu’il manquait au jeune prodige brésilien : un tube hors du commun devant une foule de regards attentifs, sur l’une des vagues les plus emblématiques et mythiques qu’il soit donné de surfer. Comme si le jeune rookie avait encore besoin de prouver quelque chose ou de justifier sa présence sur le Tour, après déjà deux victoires d’étapes et un quart de finale à Pipe. Aujourd’hui, justice est faite, et Gabriel qui a eu un début d’année lent et décevant, a peut-être eu le déclic dont il avait besoin pour reprendre confiance et surfer enfin à son plus haut niveau.

Le tube interminable de Medina

C’est le sixième heat de cette journée consacrée au deuxième round sur Cloudbreak, lorsque Medina, opposé à Yadin Nicol, s’élance dès les premières minutes sur une bombe. Le jeune rookie, qui surfe à Tavarua pour la deuxième fois de sa vie, pompe de toutes ses forces et s’enfonce dans un tube incroyablement long et profond. Après quelques secondes, on commence à douter qu’il puisse sortir sur ses deux jambes d’une telle chevauchée. Le caméraman abandonne, les commentateurs aussi. Oui, mais voilà. Le gamin n’est pas juste bon à s’envoyer en l’air, il a aussi un sens du tube et des trajectoires aigüs. Contre toute attente, Gabriel s’extirpe du barrel dans la stupeur et la clameur générale. Pas de claim, il n’en a pas fini. Le caméraman a tout juste le temps de reprendre ses esprits que Medina s’empresse de conclure sa prestation par deux turns fracassants. Les speakers, ahuris et survoltés, se demandent d’abord si ils n’ont pas été victimes d’une hallucination, avant de présenter sportivement leurs excuses au Brésilien pour ne pas avoir cru en lui. Le tube est extraordinaire, c’est un 10 parfait que Gabriel consolidera avec un 6, 67 points, pour finalement obtenir un billet mérité vers le troisième tour.

« C’était génial, » s’exclamait Gabriel. « Je suis vraiment content d’avoir eu ce 10 et d’avoir remporté ce heat. Je m’éclate vraiment. Je ne pensais pas parvenir à faire ça sur cette vague. C’est la seconde fois que je viens à Fidji et j’ai entendu qu’un nouveau swell arrivait. Je pense que ça serrait amusant qu’ils lancent la compète à Restaurants.« 

Si le rythme assez lent des séries de deux mètres qui auront touché Cloudbreak cette nuit aura manifestement réussi à Medina, on ne peut pas malheureusement en dire autant pour Michel Bourez. L’aventure fidjienne est déjà finie pour le Tahitien, qui était pourtant particulièrement attendu sur cette vague de reef jumelle de son home spot. Le ‘Spartan’ n’aura pas réussi à dénicher la bombe dont il avait besoin face à un Fred Patacchia incisif et efficace. Une déception de taille pour Michel en quête d’un Top 5 cette année, qui misait beaucoup sur l’étape Fidjienne pour prendre des points et remonter dans le classement.

Kelly, Taj et Julian rectifient le tir

Du côté des têtes de série présentes dans ce round 2, pas de grosses surprises. Le ‘King’ Kelly, victime d’un assaut de taille la veille par un Mitch Coleborn entreprenant, a magistralement rectifié le tir, en ne faisant qu’une bouchée de la Wildcard locale Isei Tokovu. Même sursaut d’orgueil pour Taj Burrow et un Julian Wilson impressionnant de maîtrise. L’Australien, Rookie of the Year en 2011, obtiendra le meilleur total depuis le début de la compétition (18, 57 points), grâce à deux tubes backsides parfaitement exécutés, dans un style et une aisance qui lui sont propres.

Mention spéciale pour Josh Kerr, blessé à la cheville lors du premier round, qui va parvenir à dominer un Taylor Knox qui se voyait déjà au troisième tour, malgré le manque de mobilité imposé par le strap et la douleur. Espérons simplement que ‘Kerzy’, qui a fait un très bon début d’année, n’aggravera pas sa blessure dans les prochains heats qui s’annoncent particulièrement intenses, puisqu’une entrée de houle très solide est prévue, avec éventuellement une migration vers la gauche mythique de Restaurants.

Prochain call pour la suite et fin du round 2 ce soir à 21h30 heure de métropole, avant que ne soit lancé un round 3 qui s’annonce particulièrement explosif.

Plus d’infos, de photos et de résultats sur le site du Volcom Fidji Pro.

Retrouvez les étapes du World Tour en live sur la Chaîne TV MCS Extrême.


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3 commentaires

  • Bruno Hubert
    29 juin 2012 13h07

    C’est vrai que sur cette compet il a bluffé pas mal de monde, moi y compris, je ne m’attendais pas à le voir surfer comme ça!

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  • johnny
    7 juin 2012 10h58

    depuis l’avènement de Kelly Slater.
    Et Andy? de loin le plus talentueux et extraordinaire surfer de son temps. Pendant des années, il a fait passer Slater pour quelqu’un de normal.
    Imaginez le à Tavarua cette année.

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  • RD
    7 juin 2012 10h22

    Complètement d’accord avec ce qui est écrit sur Medina : ceux qui continuent de dire que son surf est incomplet et immature vont devoir faire preuve d’imagination pour discréditer encore son surf. certes il est encore un peu « chicken » et ses turns ne sont pas encore suffisamment puissants, mais ce n’est qu’une question de temps (2 ou 3 ans ?) pour que ce gamin soit couronné champion du monde. Il faut regarder la vérité en face : Medina est le surfer le plus extraordinaire depuis l’avènement de Kelly Slater.

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