Young Guns : trip express avec la nouvelle génération de talents Quiksilver Europe

6 profils à suivre entre la côte de Nouvelle-Aquitaine et les trainings intensifs à Alaia Bay !

27/09/2024 par Maia Galot

L’histoire des Young Guns commence chez Quiksilver en 2004, quand la marque envoie en Indonésie un pack de jeunes surfeurs en devenir, affamés de surf et prêts à dévoiler au monde de quoi ils sont capables en compagnie de Kelly Slater (alors déjà 6 fois champion du monde). Dans le lot, on trouve Dane Reynolds, Jeremy Flores, Luke Munro, Masatoshi Ohno et Ry Craike. Le film issu de ce boat trip aux îles Mentawai a l’histoire qu’on lui connait, et a été suivi d’autres volets, dont le second intégrant au groupe Alain Riou et Julian Wilson, et même une apparition du Français Maxime Huscenot dans le 3e film.

Avec les années, les Young Guns ont grandi et pour beaucoup écrit la carrière qu’on leur avait rêvée, intégrant un à un le WCT. Derrière eux, de nouvelles générations de Young Guns ont suivies, parmi lesquelles des noms familiers se sont aussi dévoilés au monde très jeunes : Kanoa Igarashi, Jack Robinson, Leo Fioravanti, Samuel Pupo, Kael Walsh, Rio Waida… Ces dernières années, on y a aussi vu passer Mateus Herdy, Kauli Vaast, Joel Vaughan et Jackson Bunch, à présent tous sur les Challenger Series à la recherche d’une qualification sur le CT. Et alors que le temps passe et que rien ne l’arrête, il était déjà temps d’aller à la rencontre de la toute dernière génération de Young Guns Quiksilver. La marque sponsor a réuni 6 de ses jeunes athlètes européens, pour une semaine sous les couleurs Quiksilver mi-juin 2023.

Young Guns 2023

Pour ce trip, ils sont 6 surfeurs, 4 regulars et 2 goofys : à 15 ans au moment du trip Dylan Donegan (Canaries) et Naiki Vaast (Tahiti) sont les aînés. Deux années derrière eux on rencontre Hugo Flori (Guadeloupe) et Alvaro Casanova (Espagne) puis pour clôturer le groupe Ethan Fernandez (France), 11 ans et Rocco Rigliato (Italie), 9 ans.

Les jeunes espoirs du team Quiksilver se sont d’abord retrouvés entre les Landes et le Pays basque, pour rencontrer les équipes du groupe Boardriders, surfer les vagues de la région (si possible) et prendre la mesure de la carrière qu’ils cherchent à atteindre. Entre training physique, interviews studio et surf sur un plan d’eau en chantier (si vous avez suivi ce trip en temps réel, vous savez que Mère Nature a fait des siennes cette semaine-là), les garçons ont été challengés sur plusieurs aspects du métier de surfeur.

Pourtant, ils sont aussi là pour progresser et apprendre des meilleurs, l’occasion toute trouvée de leur donner un nouveau challenge des suites d’une sacrée mission : direction Alaia Bay, en Suisse, pour travailler la technique de leur surf. Sont aussi du voyage : Arthur Pommiers et Miky Picon, team managers Quiksilver, et Jeremy Florès venu avec de précieux conseils à partager.

Jeremy Flores & Miky Picon
Jeremy Flores & Miky Picon, attentifs.

« On est en Suisse là ? »

Après 10h de route, c’est sans attendre que les Young Guns ont retrouvé l’eau, bien que celle-ci soit chlorée. Au programme du soir, 2 heures de surf dans les vagues artificielles d’Alaia Bay. Le système Wavegarden (dont est équipé Alaia Bay) a développé au fil des années beaucoup de modes différents, permettant de former différentes vagues, adaptables à tous les niveaux et à nombre d’attentes. Sur chaque créneau d’une heure, un mode est lancé en simultané sur les deux bassin, il faut donc vérifier le type de vague du créneau et choisir son surf (frontside ou backside) avant de se mettre à l’eau pour une session. Les sets s’enchainent ensuite pendant une heure. Plus la vague est puissante, moins il y aura de vagues dans un set. Lors de leur séjour express, les Young Guns ont par exemple surfé les modes advance et expert, qui incluent des vagues à turns et des vagues qui tubent, à différentes puissances.

Naiki Vaast

Training mode activé

Pour la première session, la piscine d’Alaia est en mode advance Turn 1, qui comme son nom l’indique permet de travailler ses différents turns, puis pour la seconde session en mode expert, qui évolue au fil de l’heure d’un mode T1 à T2 (plus puissant) à B1, le premier des mode Barrel, pour comprendre la vague sans trop risquer de se blesser en cas de chute (quand on arrive au mode B3, il n’y a presque plus d’eau sur la dalle en fin de vague).

Alvaro Casanova

L’objectif ici est d’aller chercher une progression dans son surf, possible plus rapidement qu’en océan grâce à la répétition (il faut l’admettre, imbattable). Entre chaque session, Miky et Jeremy donnent de précieux conseils aux jeunes et des ajustements à apporter sur leurs manœuvres, leur positionnement ou même leur approche de façon globale. Pendant la session, ils sont aussi au bord de l’eau, pour préciser les choses parfois entre deux vagues. Au niveau de la zone de take-off, un écran diffuse le replay du set passé, permettant à chacun de revoir sa vague : l’outil est utile pour progresser, car il est plus facile ainsi de voir son erreur si l’on ne l’a pas ressentie directement sur la vague.

Hugo Flori

L’ensemble du système, entre vagues répétitives, conseils avisés, un peu de compétitivité et analyse vidéo, permet de voir de vraies différences sur les Young Guns. À leur niveau, le moindre réajustement peut agrandir et embellir visiblement toute une manoeuvre, pour un surf plus propre et plus puissant. « On leur donne des exercices en début et en milieu de session » explique Miky Picon, « mais pas trop pour les laisser se concentrer sur leur surf. On veut qu’ils se concentrent sur le fait d’avoir le bon positionnent, la bonne gestuelle, le bon regard, mais aussi de bien positionner leur planche et bien occuper l’espace sur la vague, bien timer les manœuvres. »

Ethan Fernandez Alaia Bay
Ethan Fernandez

Pour certains, il s’agit de plus travailler à utiliser toute la hauteur de la vague, pour d’autre d’agrandir les manœuvres déjà maitrisées afin de leur donner plus d’impact : en faire moins, mais mieux. Chaque sortie d’eau est suivie d’un debrief, de quelques vannes, d’une série de checks et de plus de conseils qui serviront à la prochaine mise à l’eau.

Quiksilver Alaia Bay
Quiksilver Family (Naiki Vaast, Ethan Fernandez, Jeremy Flores)

L’autre point intéressant que permet ce format d’entrainement, c’est d’amener les jeunes à affiner leur compréhension de leur matériel. À leurs âges, le corps évolue vite et il faut ajuster sa planche plus souvent qu’à l’âge adulte, pour garder les bonnes côtes, le bon litrage, les bonnes dérives mais aussi la forme de planche la plus adaptée et ajustée à son surf. À Alaia Bay, la planche idéale sera plutôt courte et étroite, pour être maniable et adaptée à la vague sans s’y accrocher (notamment dans le tube) ainsi que pas trop légère, pour supporter la puissance de la lèvre sur les modes avancés (surtout pour les plus petits gabarits comme Ethan et Rocco).

Rocco Rigliato

« C’est quand la section à airs ? »

En emmagasinant près de 10h de surf sur moins de 48h, les Young Guns ont ainsi travaillé en profondeur leur surf frontside et backside, leurs turns et la technicité du tube. Mais l’une des sessions les plus attendues était sans nulle doute « la section à airs« . Le mode est réservé à une poignée de privilégiés à Alaia Bay et sa rareté le rend d’autant plus spécial. Ce dernier demande toute la puissance de la machine à vagues, qui ne produit cette fois la section que d’un côté de la piscine. Une vague toutes les deux minutes et moins d’une heure pour en profiter car la machine doit ensuite « sécher » avant de repartir sur les modes commercialisés.

Jeremy Florès

Pour cette session, les Young Guns sont privilégiés, enlèvent le lycra coloré et filent à la zone de take-off pour s’entrainer sur cette manoeuvre devenue phare en compétition ces dernières années. Jeremy Flores se joint au groupe pour caler un combo air + layback puissant sur la vague suivante, tandis que Dylan Donegan se démarque du lot.

Dylan Donegan

Entre les sessions, les Young Guns ont alterné entre sieste, skate, interviews, baston, wax des prochaines boards, lunch et derush des images du jour. Pourtant sur les dernières sessions, la lassitude se fait sentir à force de répétition et il est temps de retrouver la magie de l’océan et le surf à son état pur. Retour sur la côte, et vers de nouvelles aventures de surf pour chacun d’entre eux.


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