Depuis son lit d'hôpital, l'anglais décrypte le moment qui lui a valu une fracture de la vertèbre L2.
10/11/2017 par Marc-Antoine Guet
Parfois, des décisions doivent être prises en un millième de seconde. Souvent, les conséquences sont ou auraient pu être dramatiques. Rien ne dit que si Andrew Cotton avait décidé le 8 novembre dernier de partir en droite plutôt qu’en gauche, il s’en serait mieux sorti. Depuis son lit d’hôpital où il est toujours hospitalisé, Andrew Cotton a raconté à The Inertia les raisons de son choix et la manière dont il a vécu ce terrible wipe-out. L’occasion surtout de prendre des nouvelles du chargeur anglais.
« Même si les vagues avaient l’air top le matin, on savait que le vent allait se lever dans la journée donc on souhaitait en profiter un maximum avant. J’étais à l’eau avec Hugo Vau qui filmait pour un documentaire sur Garrett McNamara. On a pris de belles vagues et j’adore les nouvelles planches que j’ai. On savait que c’était costaud. Peut-être même un peu plus que d’habitude.
Garrett a repéré une vague sur laquelle j’étais prêt à me lancer. Le vent creusait les vagues mais celle-ci avait l’air un peu plus douce. Arrivé en haut de la vague, je savais que cette dernière ne tuberait pas. Ce à quoi tu penses le plus à Nazaré quand tu prends une vague à cet endroit c’est : ne la prend pas en droite au cas où d’autres vagues arrivent derrière. Si tu prends une droite et que tu vas trop loin, c’est plus compliqué pour le jet-ski de venir te récupérer. Si en plus tu te prends la série derrière, tu peux finir dans la falaise, ce qui est une très mauvaise nouvelle. Les gauches sont normalement plus longues et avec ce type de vent, plus creuses ».
« Je suppose que j’ai pris ma décision en analysant tous ces facteurs. Je savais que j’étais profond mais c’est aussi ce qui est drôle à Nazaré. Tu veux être profond pour profiter de la vague au maximum.
Une autre rapide décision que j’ai pris, c’est de sauter de la planche. Normalement, je surfe ce genre de vague jusqu’à leur fin mais là, j’ai décidé de sauter. Je savais que la vague était costaud et j’ai préféré ne pas être sur ma planche au moment de l’impact. Ce qui m’a probablement sauvé mes genoux et mes chevilles.
J’ai ressenti l’impact, ce qui honnêtement n’est pas facile à décrire. Au final, j’ai ressenti comme une sensation de légèreté et de flottement. En revoyant les images, c’était plus du flottement. Je me suis pris la vague sur la tête et c’est ensuite que j’ai commencé à ressentir de la douleur. Je savais alors que quelque chose n’allait pas. J’ai utilisé ma veste de sauvetage qui a fonctionné comme dans un rêve. Hugo Vau est venu me chercher mais j’avais trop mal pour me saisir du sled (partie à laquelle le surfeur peut s’accrocher derrière le jet-ski) et je me suis repris des mousses dessus.
Sur le chemin du retour à la plage, la douleur était intense et j’avais du mal à rester accroché derrière Hugo qui, je pense, ne réalisait pas que j’avais si mal. On a en plus du faire un 180 pour affronter de nouveau la mousse ».
« Heureusement, il y a désormais des sauveteurs sur la plage à Nazaré pendant les gros swell, merci à la mairie. J’ai ensuite été placé dans une ambulance et pendant le trajet, j’ai quand même eu le temps d’échanger avec Garrett qui apparemment s’inquiétait pour moi. Je suis toujours à l’hôpital mais ça aurait pu être bien pire. Merci à tout le monde ».
"En coulant le navire, les compagnies Nagashiki Shipping et Mitsui O.S.K. adoptent une astuce typique de l'industrie pétrolière : enterrer leurs problèmes et s'attendre à ce que le monde passe à autre chose".