On le piétine à longueur d’année (pour les plus chanceux), le bénit pour la qualité des bancs qu’il peut former ou le maudit pour la versatilité des vagues qu’il crée. Le sable est un élément aussi petit que fascinant qu’il convient de mieux comprendre.
1 – Composition
Le sable blanc des atolls est composé de fragments de coraux, de coquillages et de squelettes d’organismes. Le sable commun, que l’on retrouve sur les plages de métropole, est formé de grains de quartz issus de l’érosion des roches.
C’est pas sorcier en avait fait le sujet d’une émission il y a quelques années. On y apprend notamment que pour mériter l’appellation de « sable » la taille des grains doit être comprise entre 1/16 de millimètres et 2 millimètres. Plus petit, il s’agira d’argile, plus gros de gravier.
2 – Origine
La majorité du sable s’est accumulée voilà plusieurs millénaires dans des dunes ou des plages fossiles, lorsque le niveau de la mer était plus bas. Il a ensuite été remobilisé lors de tempêtes pour venir s’échouer sur les plages.
3 – Banc
Formés par la morphologie du littoral, les courants et la houle, les bancs de sable apparaissent, disparaissent ou évoluent parfois très rapidement. Un spot peut être magique pendant quelques jours puis disparaître dès la prochaine tempête. Charmant ou frustrant ?
Il existe plusieurs types de bancs de sable : les bancs obliques (type point break), les bancs ovales (type reefbreak), et les bancs en croissant (type shorebreak).
4 – Courant
A cause du marnage (amplitude maximale entre la haute et la basse mer) et du déferlement des vagues, le sable peut se retirer, créer un trou d’eau et ainsi l’apparition de baïnes. En patois landais, baïne signifie d’ailleurs « petit bain« .
Les beachbreaks d’Aquitaine en sont farcis, utiles quand on sait s’en jouer, dangereux sinon, car les courants de baïnes peuvent tirer un baigneur vers le large en moins de 2 minutes (particulièrement entre la mi-marée et la marée basse).
Sur le littoral aquitain, les baïnes sont généralement orientées vers le sud, et plus marquées dans les Landes que dans le Nord de la côte girondine.
5 – Trait
Les épis rocheux et autres aménagements le long des littoraux modifient considérablement le trait de côte. Le sable s’entasse ou s’échappe, un vrai casse-tête pour les stations balnéaires qui veulent garder leurs plages.
6 – Indispensable
Après l’eau, le sable est la deuxième ressource la plus exploitée sur la planète. En 2018, son économie pesait à l’année 70 milliards de dollars. Dans l’émission « Sable, en voie de disparition« , Arte revenait dans une enquête sur ce business complexe dans Le Dessous des cartes.
7 – Utilisation
En plus des châteaux de sable l’été, le sable sert dans le domaine du bâtiment, à la fabrication du verre et à celle des pneus. Il est également utilisé pour filtrer les liquides ou encore en agriculture pour augmenter le PH d’un sol trop acide.
Dans le cas du verre, il est issu de la combinaison du feu et du sable. Ce dernier est composé de calcaire et de carbonate de soude, auquel est ajouté du calcin. Le mélange est ensuite fondu dans des fours à 1500°C avant d’être moulé.
8 – Qualité
Le sable des dunes du désert n’est par exemple pas exploitable dans le bâtiment car ses grains sont trop ronds et trop fins. Le seul sable exploitable ici est le sable marin. D’immenses opérations d’extraction (comme celle à Lannion en Bretagne, aujourd’hui stoppée) menacent les écosystèmes.
9 – Interdiction
En France, il est interdit de ramasser de grosses quantités de sable à des fins privés. Aucun problème pour remplir son seau, mais une remorque pour se faire sa plage perso, ce n’est pas autorisé.
10 – Nombreux
Un professeur de physique de l’université d’Hawaii s’est fendu d’un savant calcul pour déterminer le nombre de grains de sable sur terre. Il arrive au résultat peu parlant de 7.5 x 10 puissance 8, soit moins que le nombre d’étoiles dans l’univers.
(Extrait – archives – Surf Session n°359)
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>> Photo de une : © Wolfgang Hasselmann