Portfolio : Ahmed Erraji, le bodysurfeur de l’extrême

Ce Marocain s'attaque aujourd'hui aux plus grosses vagues de la planète. Sans aucune planche.

15/02/2019 par Marc-Antoine Guet

Ahmed Erraji, plus connu sous le pseudonyme @hijo_del_mar sur Instagram, bodysurf depuis l’âge de 7 ans. Habitant désormais aux Canaries, ce Marocain s’attaque désormais aux plus grosses vagues de la planète. 

« Mon premier contact avec l’eau remonte à l’âge de 5 ans. C’était un jour d’été. J’étais chez ma grand-mère. Mon oncle Amine a sonné à la porte avec des amis. Il m’a dit: « viens avec nous ». Sans savoir pourquoi, j’ai suivi le groupe vers la rivière. Sur le chemin, ils se sont arrêtés à côte du pont en criant «wow un poulpe». J’ai voulu me rapprocher pour le voir, quand soudainement j’ai senti une forte poussée dans le dos. J’ai fait un saut de 8 mètres de haut et une fois arrivé dans l’eau, sans savoir comment, j’ai commencé à nager comme un chien. Mon oncle et ses amis  ont également sauté  dans l’eau et ont commencé à m’encourager à nager. « Aller Ahmed, tu peux le faire ! » J’ai réussi à rejoindre un escalier puis, en pleurant, j’ai couru à la maison. Le lendemain je suis revenu seul à la rivière. 2 ans plus tard, j’ai commencé à bodysurfer les vagues de la grande plage de Rabat. »

Depuis, Ahmed s’attaque à des vagues XXL. Sans aucune planche mais avec la certitude de trouver le bonheur au bout du ride. À l’occasion de ce portfolio, nous lui avons donné la parole pour que ce chargeur nous explique ses motivations et sa philosophie.

« Certains pensent que la seule chose que la mer nous offre c’est la peur. Mais j’ai appris avec le temps que la peur nous ment. Elle nous dit : « Si tu vas surfer cette vague, tu ne reviendras jamais ». Alors que pour moi, la confrontation quotidienne avec les vagues  est devenue une véritable pratique depuis que j’ai sauté du pont il y a 32 ans. Sauter de 8m à 5 ans sans savoir nager… Après coup, tu réalises que c’est l’expérience la plus merveilleuse de ta vie ».


« Le bodysurf est un sport ancestral. À travers l’histoire, on remarque que beaucoup de gens de différentes civilisations ont, en raison de leur soif d’aventures, plongé dans l’eau de mer avec l’intention de glisser sur les vagues. Le bodysurf est le père spirituel de toutes les autres disciplines de glisse aquatiques ».


« Pour moi, la leçon est
la suivante : de l’autre côté de tes plus grands soucis, il y a toutes les
meilleures choses de ta vie ».



« Face à une grosse vague et sans rien pour vous aider si ce n’est vos mains, votre tête et vos palmes, la seule chose dont je suis sure, c’est que ce n’est pas en salle de gym que ça se prépare. 80 % de la préparation est mentale. Et mon corps est très normal. Même si parfois je fais des exercices en plein air. Je saute aussi un peu à la corde et  je fais un peu de plongée et de natation ».



« À Nazaré, ma seule préoccupation était de savoir où entrer, car il y avait beaucoup d’écume et tout semblait gros et blanc. Il était impossible que j’entre depuis la plage et une nage depuis le port aurait été encore plus difficile… 2 km avec une 3/2 mm et une eau à 9 °C… Je devais bien gérer mon énergie ! Il m’est venu l’idée de sauter de la falaise du phare. J’ai attendu la dernière vague du set et je me suis lancé. C’était tout blanc mais j’ai finalement réussi à m’éloigner des rochers. »    


« Sur un beachbreak les bancs de sable changent tout le temps, ce qui rend les sessions très aléatoires. Tout ce que j’ai observé et appris les jours précédents ne m’a pas aidé du tout ce jour-là. 3 ou 4 bombes  me sont tombées dessus et le courant me tirait vers le bas… »


« J’aime
l’eau et cette sensation de voler. J’aime nager en pleine mer. La mer donne aux
bras ce que l’air offre aux ailes. Et dans la vie, il est aussi important de se
sentir fort que d´être fort. »
    

                     

 

                   


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