On les a vu fleurir un peu partout sur les spots de gros depuis deux hivers, de Belharra à Waimea, de Todos Santos à Jaws. Ces vestes rouges bien repérables, les meilleurs chargeurs de la planète les ont enfilé au moment d’aller affronter les vagues les plus dangereuses.
Nées d’un travail de développement mené à l’initiative de Quiksilver avec Aqua Lung (le spécialiste mondial du matériel de plongée), ces nouveaux gilets gonflables promettent de réels progrès pour la sécurité des surfeurs. « On n’est pas les premiers, d’autres ont essayé avant nous », concède Peyo Lizarazu, responsable de l’innovation au sein de la marque de Torquay et lui-même bien placé pour parler du sujet.
Jusqu’ici, seuls Patagonia et Billabong proposaient un gilet gonflable adapté aux contraintes du surf. « Notre but était d’abord de répondre à une demande de nos surfeurs qui souhaitaient disposer d’un matériel à la fiabilité et à l’ergonomie revus », précise Peyo.
En s’adressant à Aqua Lung, société fondée par le commandant Cousteau en 1946 (sous le nom de La Siprotechnique), Quiksilver tape à la bonne porte. Leur savoir-faire leur permet de rapidement disposer de prototypes, en mettant l’accent sur la solidité de la vessie, cette partie qui se gonfle et se dégonfle quand l’utilisateur active les tirettes reliées aux bonbonnes d’air comprimé. Le matériel utilisé est notamment adapté de produits innovants développés par Aqua Lung pour équiper certains corps militaires.
Quant à ceux qui craignent que ce genre de matériel ne favorise les comportements à risque, Peyo répond : « Ce n’est pas parce que tu es équipé avec cette veste que tu peux faire n’importe quoi. On est conscient d’avoir un gros effort à faire pour former les gens à son utilisation et éviter que ça ne favorise les attitudes inconscientes ». Car Quiksilver commercialiser désormais cette veste auprès du grand public, disponible dans deux shops en France (les Boardriders de Saint-Jean-de-Luz et de Capbreton) et en quantité très limitée (quelques centaines d’exemplaires dans le monde).
On pourrait comparer la démocratisation de ce genre de veste à la généralisation du port du casque au ski, de la ceinture de sécurité en voiture ou aux sacs airbags en montagne. Des éléments de sécurité qui ne nous poussent pas pour autant à foncer dans un mur ou à aller se faire coffrer dans une avalanche… Chacun doit savoir estimer ses limites physiques et techniques. Et quelle meilleure illustration que le comportement d’Aaron Gold après sa vague historique à Jaws à l’hiver dernier, qui n’activa pas son gilet et refusa l’assistance du jet-ski pour s’en sortir par ses propres moyens, s’en estimant capable. À chacun de ne tirer le signal d’alarme qu’en temps utile.
> Plus d’infos sur le site de Quiksilver
> En France, le gilet sera disponible au Boardriders de Capbreton et Saint-Jean-de-Luz à partir du 15 octobre au prix 990 €.
Photo de une : Bielmann / Quiksilver