Huntington est vraiment un spot claqué, mais ce n'est pas ça qui comptait...
27/09/2021 par Olivier Servaire
Vous n’avez pas regardé l’US Open of Surfing Huntington Beach presented by Shiseido ? Franchement vous avez bien fait ! Mais voici 8 points à retenir de cette compétition aussi incontournable qu’insupportable…
Un spot claqué mais high-performance
D’habitude quand on regarde une compétition de surf, on s’ennuie entre deux vagues. A Huntington Beach c’est pire, on s’ennuie entre deux manoeuvres. Le surfer s’élance sur un outside tellement mou qu’il est difficile d’y coller un roller, pompe 15 fois pour arriver au bord, et tente de caler un dernier turn sans finir la gueule dans le sable ou encastré dans un poteau. C’est moche, ça ne met vraiment pas notre sport en valeur, mais il faut avouer que ce sont généralement les meilleurs surfeurs qui s’en sortent le mieux. Hier un commentateur trouvait même un point positif : vu que les surfeurs changent parfois de direction entre les deux sections, c’est un des rares spots où l’on peut voir un surfer évoluer frontside et backside sur la même vague. Maigre consolation…
Les favoris (presque) au rdv
L’US Open ce n’est pas beau mais c’est important puisque c’est un des 4 Challenger Series de l’année. Il y avait donc un beau plateau de compétiteurs dont deux ex doubles vainqueurs : Courtney Conlogue et Kanoa Igarashi. Tous deux semblaient prêts à remettre le couvert avant de voir leur parcours s’arrêter en demie. Conlogue a perdu contre Simmers, future gagnante, et Igarashi a dû trop donner dans son joli duel face à Lucas Silveira, car cette victoire en quart fut la dernière pour lui.
On voyait bien Kolohe Andino dévorer tout le haut du tableau avant que Nolan Rapoza n’utilise son front pad pour être le plus radical au cours de leur quart. Coco Ho aurait bien aimé gagné le jour anniversaire de son regretté oncle Derek, mais voit son parcours s’arrêter juste avant la finale.
Deux français aux portes des finales
On vous le disait vendredi : tous nos espoirs reposaient sur Tahiti. Vahine Fierro est ensuite allé crescendo dans son duel face à Gabriela Bryan, mais il lui manquait encore un bon point pour rejoindre les quarts.
Mihimana Braye s’est encore montré dominant dans une série à 3 qui le voit s’imposer largement devant Jake Marshall et Vasco Ribeiro. Il passe ensuite pas loin d’un nouvel exploit en envoyant de gros airs dans la première série man on man. Mais quelques finitions manquées au shorebreak tandis que Callum Robson s’enflamme le voit lui aussi chuter juste avant les quarts.
Le big day de Griffin Colapinto
Griff est un phénomène qui occupe déjà la 6e place mondiale à seulement 23 ans, mais sa dernière victoire remontait à une épreuve pro junior quand il en avait 16. Pour cette première sur un gros QS, il a bénéficié d’un coup de pouce de Kanoa Igarashi qui s’est complètement effondré en demie, mais a dû vraiment batailler face à Jake Marshall en finale. Colapinto a fait la différence par sa patience qui lui a permis de claquer de grosses manœuvres sur les vagues les plus importantes.
La révélation Caitlin Simmers
Une gamine de 15 ans qui gagne l’US Open, c’est monumental et pourtant pas une surprise totale puisque Caitlin Simmers avait remporté la même compétition catégorie junior en 2019. Reste à voir ce qu’elle vaut sur d’autres spots, mais quand on voit sa technique backside on peut penser qu’elle déboulera sur le tour avant la fin de son adolescence. Notons que la finaliste hawaïenne Gabriela Bryan n’a elle que 19 ans.
God bless America
l’US open a eu droit a son gros fait divers à l’américaine. En plein après midi de samedi, la police a tiré sur un homme armé sur la plage et ce dernier n’a pas survécu. Quel pays de déglingué. Franchement on est mieux à Hossegor. Le pire qui peux t’arriver au Pro France c’est de te faire braquer ton sandwich par des mouettes.
Une avalanche de planches blanches
On n’a jamais vu autant de noses dépourvus de stickers de marque à ce niveau de compétition, à commencer par ceux des finalistes Jake Marshall et Gabriela Bryan. Ce n’est pas parce que les amateurs vont de plus en plus loin, mais parce qu’après une crise économique et sanitaire il devient vraiment difficile de vivre du surf pro…
De la Calif à la qualif’
Chaque point compte cette année puisqu’il n’y a que quatre CS auquel on peut rajouter son meilleur résultat de l’an dernier. Il n’est donc pas trop tôt pour se demander qui pourrait terminer dans le top 6 féminin ou top 12 masculin en fin d’année.
Coco Ho pourrait donc faire son retour sur le tour accompagnée des jeunes Bryan et Simmers. Mais c’est surtout la présence de Vahine Fierro à la 7e place que nous allons surveiller de près !
Coté hommes Jake Marshall semble bien parti pour se qualifier à 22 ans. Nolan Rapoza jouait à domicile ici, voyons maintenant comment il saura s’exporter. Callum Robson parait solide, et pas juste à cause de son grand gabarit. Un bon espoir pour l’Australie.
On peut être surpris de voir des surfeurs japonais et péruviens dans ce top 12 alors qu’il n’y a aucun brésilien… Mais comme pour Mihimana Braye 21e et Jorgann Couzinet 40e, disons que la saison ne fait que commencer.
RDV à Ericeira dès le week-end prochain pour voir la situation commencer à se décanter !
Bonus : le recap vidéo Parce que résumé en 2 minutes, c’est tout de suite beaucoup plus digeste…
Il y a un an jour pour jour, ce Français terminait 2e du mythique Pipeline Bodysurf Classic organisé par Mike Stewart. Retour sur ses plus belles vagues.
(suite) enfin pour être juste, les articles sur ce site sont de meilleure qualité ces derniers temps, merci aux rédacteurs 😉
Un article rythmé, bien écrit, du franc parler sans approximation langagière. Ça fait du bien de temps en temps… sur ce site 😉