C’est un scénario incroyable qui s’est joué cette nuit à Taiwan, avec dans le rôle du héro un Edouard Delpero luttant successivement pour remporter cette dernière épreuve WLC, puis disputant la couronne mondiale dans un « surf-off » étonnant.
Quand la compétition reprend au stade des demi-finales, Harley Ingleby démarre fort en mettant en oeuvre son jeu de jambe rapide sur une droite puis une gauche. A 15mn de la fin, Edouard qui n’a qu’un 5 dans sa besace; tape dans l’eau en s’impatientant. Mais quand il trouve deux droites d’affilée il passe plus de temps sur le nose que son adversaire et conclut ses vagues par de beaux re-entries.
En finale face à Phil Rajzman, Edouard déroule. Il domine totalement son sujet et maintient le brésilien en position de combo pendant une grande partie de la série. C’est une victoire brillante, car à 27 ans, Edouard s’est montré à la hauteur de vieux briscards aux multiples couronnes mondiales pour gagner ici son premier WLC.
A sa sortie de l’eau son frère Antoine l’attend pour le féliciter et le porter en triomphe, mais aussi le garder concentré sur la compétition, car tout champion qu’il est, Edouard va devoir resurfer. Effectivement cette victoire additionnée à son son quart de finale en Papouasie le hisse à la première place du classement mondial, égalité avec Taylor Jensen qui a fait exactement l’inverse.
Pendant 35 minutes, Jensen et Delpero vont donc disputer un surf-off qui va déterminer le champion du monde 2017. Après Ingleby et Rajzman, c’est encore un double champion du monde que le français doit affronter.
Pendant 20 mn c’est vraiment serré, les deux surfers échangeant des vagues à 5 ou 6 points. Puis Edouard tombe sur une vague ventée tandis que Taylor enchaîne rapidement take off – nose – snap – nose – roundhouse cutback pour un 8 qui restera la meilleure note de la série.Les vagues qui suivent manquent de potentiel et Jensen décroche son troisième titre mondial.
On imagine que cette folle journée laissera un étrange arrière-goût de type doux-amer à notre champion français, mais malgré cette occasion manquée il peut déjà être très fier de ce qu’il a réalisé. Champion du Taiwan Open, vice-champion du monde… Bravo Doudou !