Le spot de Marbella, au Sud de Biarritz, est-il en danger ? Oui si l’on en croit le projet de consolidation de la falaise prévu ainsi que la mobilisation des habitués de la plage.
Sur le papier, le projet d’envergure – qui consiste à construire une digue destinée à protéger la falaise des assauts de l’océan et ainsi freiner son érosion – a de quoi faire peur. Pour ses opposants, cette construction grignoterait de précieux mètres de plage et conduirait, à terme, à sa disparition pure et simple.
Il faut dire que tous ont en mémoire un fâcheux précédent : la réalisation il y a quelques années de travaux similaires à 300m de là qui avaient conduit à la disparition de la plage de « la Mouscariette », qui abritait une des plus belles vagues de la ville.
Au-delà du projet en tant que tel, les opposants – qui ne remettent pas en question le besoin de renforcer la falaise – regrettent de n’avoir pas été « associés à sa conception ou à la définition de ses besoins« , et appellent aujourd’hui à une « suspension du projet dans l’attente d’une concertation des usagers permettant d’envisager des alternatives techniques, satisfaisant au plus près, les intérêts de tous« .
Un « cas d’école »
Contacté par Surf Session, Guillaume Barucq, 3ème adjoint de la Mairie de Biarritz à l’environnement et surfeur de longue date, reconnait « le cas d’école« que représente le projet de Marbella : « on doit d’un côté protéger le trait de côte, et de l’autre la plage et sa vague« .
Celui qui s’était déjà opposé à la construction d’un projet de parking souterrain à la Côte des Basques lors de la dernière campagne municipale attend avec impatience la réunion sur le projet qui doit avoir lieu demain, mardi 4 juillet. Et il est catégorique : « si je n’ai pas la garantie que le projet ne perturbera pas l’équilibre naturel et le sable, je ne le soutiendrai pas« .
L’élu rappelle que Biarritz a fait le choix depuis longtemps d’une défense active face à l’érosion, mais qu’en tant que ville de surf auto-proclamée, la municipalité « se doit gagner des espaces de surf plutôt que d’en perdre« .
« Il y a là un vrai choix à faire » précise G. Barucq, rajoutant que l’équipe municipale compte plusieurs surfeurs et même un élu dédié au surf, Laurent Ortiz.
Mobilisation générale
Si le projet de « la Mouscariette » avait rencontré une faible résistance à l’époque, les choses semblent être cette fois-ci différentes, et l’appel à la mobilisation des locaux et habitués de la plage en témoigne. Une page Facebook « Sauvons Marbella » a été créée la semaine dernière et rassemble déjà plus de 7000 personnes. Le collectif a également mis en place une pétition en ligne elle aussi activement relayée. Un appel repris par Jeremy Flores, Joan Duru ou encore le journaliste Hugo Clément (le Quotidien) habitué de Biarritz sur son compte Twitter.
Cet appel à la mobilisation n’est pas toujours très bien reçu par certains surfeurs, qui rappellent que les locaux de Marbella « tiennent le spot » depuis toujours et ne se montrent pas vraiment accueillants avec les nouveaux-venus, même si la plupart appellent à dépasser ces attitudes et à œuvrer pour la protection du littoral avant tout.
De quoi rejoindre les opposants au projet et Guillaume Barucq qui en appellent à la mobilisation de tous, y compris les surfeurs, pour faire entendre leur voix mais aussi trouver des solutions. L’important aujourd’hui, selon G. Barucq : « trouver une solution qui plaise à tout le monde« . La réunion du mardi 4 juillet devrait permettre d’en savoir un peu plus sur les avancées du projet…
Ci-dessous : une représentation du projet diffusée par le collectif « Sauvons Marbella ». Plutôt sceptique sur le projet, Guillaume Barucq précise néanmoins que cette image n’est pas totalement fidèle au projet actuellement en discussion.
On s’en tape, vive les vagues artificielles, partout en France.
Merci beaucoup pour cet artcicle de qualité. Les informations et les différents points de vue sont pertinents, et permettent de se faire une opinion de la chose.
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