Gold Coast : des bancs de sable à 13,9 millions de dollars
En Australie, une opération de drainage a eu pour conséquence l'apparition de vagues parfaites.
31/08/2017 par Marc-Antoine Guet
C’est ce qui s’appelle un coup de chance ! En souhaitant rensabler une partie du littoral de la Gold Coast, les autorités australiennes du Queensland ont favorisé indirectement l’apparition de bancs de sable. Ces derniers ont par la suite créé des vagues de classes mondiales sur des spots ne produisant normalement que des vagues moyennes. Le tout pour « seulement » 13,9 millions de dollars. Selon le photographe local Andrew Shield, « il y a d’incroyables bancs de sable en ce moment le long des plages. Celui de Palm Beach le week-end cassait comme un reefbreak indonésien« . Et ce n’est pas une vague isolée puisque 3 autres pics se sont manifestés le week-end dernier.
Au nord de Currumbin, sur la Gold Coast, une partie du littoral souffre de l’érosion et ses plages sont de plus en plus petites. Pour lutter contre ce phénomène et alors que la région accueillera les prochains Jeux du Commonwealth (du 4 au 15 avril 2018), la municipalité a décidé de renflouer la zone de 3 millions de mètres cube de sable. Darrell Stauss, un ingénieur qui a travaillé sur le projet explique à Surfline comment cela est possible : « Le sable a été collecté à une profondeur de 20 à 30 mètres. Puis, il a été placé aussi loin que possible du rivage. Le sable a été disposé de manière à reproduire naturellement les formations de barres pour préserver et améliorer les conditions de surf. Il est prévu avec les conditions météo que le sable revienne sur le rivage dans un avenir proche. » Même si le but principal n’était pas de créer ces vagues de classes mondiales, l’apparition de ces dernières ne doit rien au hasard. Leur qualité a toujours été prise en considération dans le plan de management du surf de la ville (ça existe vraiment ça ?). Ce qui a été confirmé par Tom Tate, maire de la ville, dans un journal local : « on a fait attention à ce que ce projet améliore les conditions de surf et non l’inverse. Même si le plus important est d’abord de garder du sable sur nos plages« .
Du côté des surfeurs, on se réjouit de cet événement. Le double champion du monde et local Mick Fanning, qui avant Trestles (qui commence le 6 septembre) a pu passer une semaine chez lui, n’en revient pas : « Il y a des vagues normalement à cet endroit, mais rien de comparable à ce que c’est devenu. Celles que j’ai surfé ressembles à Trestles mais les autres sont comme des slabs de reef« . Ce qui rend la chose si particulière, c’est que le sable n’a pas été déposé uniquement sur un seul spot mais sur 11 kilomètres et ce, un peu au large.
Malheureusement, toute bonne chose a une fin et ce n’est un secret pour personne, le sable bouge. Si un pic peut très bien apparaitre un beau matin, il peut tout aussi bien disparaitre le lendemain aussi vite qu’il est arrivé. Or, les bancs de sable générés par cette opération sur la Gold Coast commencent déjà à souffrir du vent, des marées et de la houle. Selon un surfeur local, sur un de ses pics : « le slab au départ était loin du rivage. Puis, il s’est progressivement rapproché du bord tout en perdant de son agressivité. Désormais, il est devenu une longue gauche qui casse tranquillement presque jusqu’à la plage« . Les travaux ont commencé en juin et devrait se terminer courant du mois d’octobre. De quoi pouvoir en profiter encore un peu…
La menace vient d'un pétrolier vénézuélien inactif qui prendrait l'eau et menacerait de déverser 1,3 million de barils de pétrole près des côtes de Trinidad et Tobago.