C’est le débat qui alimente la Californie. La société Poseidon a comme projet de construire une usine de dessalement à côté du célèbre spot d’Huntington Beach. Une région souvent touchée par les sécheresses et les canicules. Comme dans tout projet, il y a les pour, mais surtout les contres.
Du côté des opposants, on retrouve l’ONG Surfrider. Selon eux, dessaler l’eau des océan est le moyen le plus couteux pour obtenir de l’eau de qualité. Ce qui aurait comme conséquence directe l’augmentation du prix de l’eau potable. Le contribuable américain pourrait alors voir le prix doubler.
De plus, une usine de dessalement à Huntington pourrait avoir des répercussions désastreuses sur la vie marine et l’environnement. En plus de polluer les eaux côtières où évoluent actuellement les surfeuses de l’US Open, l’entreprise pourrait aspirer une quantité de vie marine importante. Contactée par le magazine STAB, Mandy Sackett, représentante de SurfRider, s’interroge sur la nécessite d’un tel projet: « Il existe des moyens bien moins chers et plus éco-responsables pour obtenir de l’eau potable« . Par ailleurs, le futur site de l’usine serait situé sur des terrains propices aux inondations.
Toutes ces craintes sont pour l’instant vérifiées avec la principale usine de dessalement en activité, à Carlsbad. Construite en 2012, elle aurait coûté prêt d’1 milliard de dollars. Bâtie dans la banlieue de San Diego, l’usine Carlsbad serait souvent confrontée à un problème de toxicité de ses eaux. A l’époque, Surf Rider s’était déjà opposé au projet, sans réussir à en stopper la construction.
Du côté de l’entreprise Poseidon, on réfute ces arguments et on minimise l’impact environnemental d’un tel projet. Eux se placent d’un point de vue économique bien sûr, mais aussi futuriste. La « sensible » augmentation du prix de l’eau, n’est rien, comparée au fait, pour les Californiens de la région, de bénéficier d’une eau potable de qualité dans les années à venir. Poseidon se targue de pouvoir rendre potable la plus grande réserve d’eau au monde : l’océan. La région ne sera alors plus dépendante des conditions météorologiques. Oui mais voilà, Mandy Sackett rappelle qu’aujourd’hui « la Californie n’est plus en zone de sécheresse » et qu’elle préférerait que « tous les moyens d’obtenir de l’eau potable soient utilisés, avant d’en arriver à des usines de dessalement« .
Photo : WSL/Sean Rowland