Rancho :  »Tu mets ton casque et tu fermes ta gueule »

Enak Gavaggio revient sur sa session de surf-ski complètement barrée à Hossegor.

26/01/2018 par Marc-Antoine Guet

C’est la vidéo virale de la semaineEnak Gavaggio, 7 fois médaillé aux X Games en ski-cross qui dans le dernier épisode de sa web-série, skie des vagues de 3 mètres et plus à Hossegor et Lacanau. Entretien avec celui qui incarne « Rancho » dans la web-série éponyme.

Comment s’est passé le tournage ?
Combien de temps a-t-il duré ?
C’est en général 25 jours de tournage
pour un épisode. Mais disons que celui là aura pris 4 jours de plus. Cela a été
un tournage effectué en 2 fois. Une première session pour tourner toutes les
scènes hors ski-surf, tester le matos et profiter de l’air marin et une 2
e
session pour le clip de fin avec la session de gros surf.



Pourquoi avoir choisi Hossegor ? 
Je viens depuis pas mal d’années dans
le sud-ouest. J’ai une réelle affection pour cet endroit. Quand on a pensé
l’épisode, on s’est tourné vers Rico mon ami et c’est lui qui a décidé de toute
la partie surf ! Pour le reste, il n’avait pas son mot à dire étant donné que je fais 3
têtes de plus que lui, il a bien compris qui était le boss ! Et puis on a
surtout shooté sur Lacanau, notamment la première petite scène de surf pour voir
si les skis marchaient bien ! On a été accueillis comme des princes,
franchement la grande classe. Plus sérieusement, je
connais pas mal les vagues de là-bas, mais pour imaginer et arriver à skier sur
l’une d’entre elle, il fallait faire confiance à quelqu’un du cru, un local.
Cela a été en fin de compte un tournage super agréable car lui seul avait tous
les contacts. Du coup il nous a bien promené !
Comment se prépare-t-on pour un tel projet ?
On ne se prépare pas ! C’est la base du projet Rancho, pas de training, on y va cash et on voit ! J’aime cette inconnue. On reste naïf, on ne sait pas et on découvre. En vrai, on n’a juste pas le temps de s’entraîner. Quand il faut charger, tu mets ton casque, tu fermes ta gueule et tu fonces. La seule préparation c’est avec Rip Curl qui nous a aidé à trouver des combis vintage. Merci à eux d’ailleurs. 



Qu’est-ce qui est le plus dur quand on « skie » une vague à Hossegor ?
Le plus dur est d’avoir eu à baisser la tête parce qu’on s’est fait insulter par un local. Et le plus facile c’est d’avoir souri quand 2 locaux sont venus nous dire bonjour en nous souhaitant bonne chance. Ce qui a été dur aussi, c’est de me dire que j’étais vraiment con de faire ça et de l’assumer. C’est dur d’assumer le fait que parfois on est con !
Ensuite, franchement, la technique ski prend le dessus sur la technique surf. Une fois levé, tracté et que le palonnier a été lâché, l’ivresse du ski prend le dessus et la folie du surf devient mutante. Je rappelle que je surfe d’habitude des vagues d’ 1 m 50 et que là je suis passé à 3 m et plus… Avec mes petits yeux, je surfais des vagues de 10 m. Imagine un peu le bordel dans mon slip ! De la peur, de la folie, de l’excitation, bref un vrai bonheur. Sauf quand j’ai pris une tarte dans un vrai 4 mètres (non filmé car le drone est passé à l’eau). J’ai vu arriver Rico le Hell’s Angel sur sa Harley des vagues, m’attraper. Je savais que si je loupais sa main je prenais l’autre barrique sur la tête et que là j’étais mort…


La plus grande différence avec le ski ? 
En ski, on évolue sur un élément qui ne bouge pas. Les rares fois où le sol se met à bouger, c’est quand une coulée ou une avalanche se déclenche. Cela m’est arrivé plusieurs fois et ce n’est pas drôle. Partant de ce constat, la vague qui bouge sous les pieds, c’est juste incroyable… Mais aussi, en ski tu peux t’entraîner dans ton coin sans faire chier personne pour ensuite aller là où ça bastonne un peu plus.

As-tu souvent surfé dans ta vie ? Le surf ça représente quoi pour toi ?
Je suis un surfeur de petites vagues,
avec une grosse planche et avec une vision neige de l’océan. Du coup, j’aime
aussi les grands champs de mousse ! On va dire que jusqu’à 2010 j’ai surfé une
session par an et qu’à chaque fois ce sport me pétait littéralement les… Surf culture, sport de merde, voilà ce que je pensais pendant tout ce
temps. Et puis, en 2010, en stage pré-olympique, l’équipe de France de ski nous
organise un stage physique loin des médias au Mexique. Je retourne une fois de
plus à l’eau, persuadé qu’il devait y avoir quelque chose de magique dans cette
pratique. Dans le staff, 2 de mes coachs étaient surfeurs. Ils m’ont emmené à
l’eau et m’ont donné pour la première fois de ma vie un cours. Pour la première
fois en 10 ans j’ai réussi à me lever. Le pied ! Avant je passais plus de temps
à infuser comme un Lipton derrière le peak après m’être mis une boîte au take
off !


Et la question bonus, un indice sur le prochain épisode ?
La plus belle des disciplines sur
neige, celle qui procure le plus de sensations ! Mais si je te le disais tu
ne me croirais pas…
Bref, c’est de
travers quoi !

          


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