(Best of) Surf trip en voilier : Torren Martyn nous raconte son expérience
"Au début, il ne s'agissait pas seulement d'apprendre à naviguer, mais aussi d'apprendre à lire les cartes, à entretenir les moteurs et à survivre en mer".
29/12/2022 par Marc-Antoine Guet
Initialement publié le 20/10/2022
Torren fait partie de ces surfeurs qui surfent comme ils vivent. Il savoure l’instant présent et se fiche un peu de savoir qui le regarde surfer. Le résultat ? Un homme attachant et vrai, très agréable à regarder surfer, et auteur ces dernières années d’une série criant de vérités sur ce qu’est vraiment l’aventure.
La série LostTrack, produite par needessentials et le réalisateur Ishka Folkwell, nous offre depuis quelques années déjà, une façon de vivre loin de la société, coupé de tout avec comme seul but, celui de surfer et de savourer ce qui nous arrive. Pas de réveil, pas d’obligation, juste une histoire d’amour entre un homme, ses planches et l’environnement qui l’entoure.
Une série surtout qui nous rappelle que même si la vie est faite de hauts et de bas, nous pourrons toujours trouver le bonheur dans une connexion profonde avec la nature, la communauté et l’océan. Une philosophie de vie (et un style de surf) à montrer dans toutes les écoles.
Nous avons pu le joindre entre deux bintangs, quand les conditions de surf et de navigation lui ont permis de répondre à nos questions.
Interview.
Hello Torren ! Quel était le plan initial avec ce nouveau film ?
Torren Martyn – « Le plan pour le film de ce voyage était à la base assez similaire à la série Lost Track. Le concept derrière cette série de films était de voyager à travers différents pays par différents modes de transport. J’ai fait la Nouvelle-Zélande en moto et l’Atlantique Nord dans un vieux van. La voile était la prochaine étape. NeedEssentials nous a toujours soutenu à 100% dans ce projet et nous a aidé à réaliser des voyages de rêve comme celui-ci. Nous l’avons donc organisé pour qu’il soit beaucoup plus long que les voyages précédents. Aiyana et moi voulions passer 6 à 12 mois sur ce bateau afin d’apprendre à vivre à bord et à bien naviguer. Ishka devait quant à lui nous rejoindre périodiquement tout au long du voyage pour documenter le périple. Avec un voyage plus long, nous avons eu beaucoup plus de temps pour nous engager auprès des communautés locales. Nous voulions avec ce film partager la beauté de l’Indonésie lointaine et créer un film qui célèbre et représente fidèlement les endroits que nous avons traversés.
Qu’est-ce qui fut vraiment différent de tes autres surf trip ?
T.M –La voile ! Ce fut une progression naturelle de nos voyages précédents. Aiyana et moi avons toujours voulu apprendre à naviguer, c’était donc l’occasion parfaite.
La voile vous connaissiez un peu ou pas du tout ?
T.M – Pas du tout ! Nous avions passé le plus de temps possible (ce qui était très peu) autour de bateaux d’amis et lu ce que nous pouvions pour mieux comprendre comment et pourquoi les choses fonctionnaient, mais on peut dire que l’on s’est vraiment jeté à l’eau.
Comment avez-vous choisi ce bateau ? Y-a-t-il une histoire particulière avec celui-là ?
T.M – Nous avions envisagé d’acheter un bateau en Australie et de voyager vers le nord à partir de là, avec comme objectif, l’Indonésie. À l’époque, mon père avait mis son bateau sur le marché de Pattaya, dans le golfe de Thaïlande. Avec le Covid, il n’en n’avait plus vraiment besoin. Il nous a proposé de le ramener en Australie ou au moins en Indonésie pour lui, avec l’idée que si tout se passait bien, nous pourrions peut-être le lui racheter.
Quelle est la chose la plus difficile quand tu voyages en voilier ?
T.M – Au début du voyage, j’ai trouvé tout cela très accablant. Il y a beaucoup à apprendre et tant de responsabilités, surtout en tant que novice. Il ne s’agissait pas seulement d’apprendre à naviguer, mais aussi d’apprendre à lire les cartes, à entretenir les moteurs et à survivre en mer. Nous étions constamment mis au défi par notre environnement, la météo, les courants, les cargos et les cartes peu précises, mais cela nous a permis d’acquérir plus d’expérience et de confiance en nous-mêmes et en notre bateau. C’est un défi, mais dans le bon sens du terme. Vivre à bord d’un petit bateau vous fait vraiment prendre conscience de votre impact sur l’environnement – tout ce dont vous avez besoin et tous les déchets que vous créez restent là, à moins de 10 mètres de vous, et cela peut être super challenging. Nous avons vraiment eu du mal à trouver des endroits pour nous débarrasser de nos déchets de manière responsable, et ce fut vraiment triste de voir à quel point la pollution plastique flotte dans les océans partout où nous sommes allés. Je pense qu’il y a beaucoup de défis à relever quand tu vis sur un bateau, vous êtes totalement exposés aux éléments, mais je trouve tout cela très vivifiant et gratifiant.
Quel fut l’itinéraire ?
T.M – À ce stade, nous prévoyons de terminer le voyage à Lombok en janvier prochain. Il nous reste donc environ 2 000 milles à parcourir à partir de là où nous sommes actuellement.
Parlons un peu vagues ! As-tu trouvé ce que tu recherchais ?
T.M – Je n’aurais pas pu rêver de meilleures vagues et la quantité de vagues que j’ai surfées tout seul fut incroyable. Voyager et surfer en bateau n’est certainement pas la même expérience que lors d’un autre type de surf trip. Nous surfons beaucoup moins que ce que l’on pourrait croire parce qu’il y a beaucoup de choses à faire pour s’occuper du bateau. On passe beaucoup de temps à éviter les tempêtes notamment et il ne faut pas oublier qu’on se déplace très lentement. Mais quand ça arrive et que tout se met en place, c’est la meilleure sensation du monde.
Quelle est la prochaine étape ?
T.M – Aiyana et moi sommes tombés amoureux de la voile et nous aimerions voir le monde en bateau. Celui sur lequel Aiyana a grandi, un magnifique Hans Christian de 44 pieds, se trouve actuellement au Guatemala, sur cale où il est resté ces 14 dernières années. Nous pensons qu’après avoir terminé ici, nous ferons un voyage au Guatemala pour voir dans quel état il est et peut-être le ramener à la vie pour faire le tour du monde. C’est un peu une chimère, mais à ce stade, il s’agit de faire un pas après l’autre ».
Retrouvez tous les épisodes de la série Lost Track :
"Je vais essayer de faire quelque chose de différent, de ne pas proposer la même chose à chaque fois et de donner aux juges ce qu'ils ont envie de voir."
À l'occasion de la sortie de son dernier album, le chanteur girondin est revenu pour nous sur sa passion pour le surf et ce que ça représente pour lui.