Ian Fontaine nous raconte sa nouvelle vie à Tahiti
"Teahupo'o ? On va dire que c'est loin de mes surfs de tous les jours en baie d'Audierne".
23/07/2021 par Marc-Antoine Guet
Si vous suivez un peu l’actu surf sur Instagram, il ne vous aura pas échappé que le Breton est en terretahitienne depuis déjà quelques semaines ! Et à ceux que ses photos font rager et qui se demandent quand est-ce-que se termineront ses vacances, nous avons le regret de vous annoncer que Ian n’est pas prêt de rentrer.
Car oui, le Breton, grand fan du Stade Brestois29, verra bien la reprise de son équipe le 7 août prochain face à Lyon depuis la Polynésie. Afin d’éclaircir ce qui s’apparente vu d’ici à des vacances prolongées, nous sommes allés aux nouvelles ! Attention, si on ne vous a pas accordé cette année vos congés, c’est le moment de vous éloigner.
Ian Fontaine – « Je suis arrivé à Tahiti pour la première fois de ma vie, début mai, juste avant le premier swell de la saison hivernale. Je suis actuellement là-bas pour 6 mois, c’est un projet commun avec ma copine. Aurore a en effet décroché un stage à l’hôpital de Papeete, et moi en plus des images que je vais faire, je vais donner un peu de cours de surf et de cours coaching pour payer notre vie ici (qui est plus onéreuse que celle en France).
Ce fût un choix compliqué à faire pour nous car on a chacun plaqué pas mal de projets pour cette expérience. Mais après une année de Covid, après l’annulation des compétitions, après des problèmes de santé et après une fermeture progressive du monde et au vu de la rareté de cette opportunité, nous avons décidé de saisir notre chance.
Tahiti, notamment la vague de Teahupo’o, a toujours été un rêve pour moi. C’est une vague qui me fascine par la beauté et la violence qu’elle dégage. Un sentiment assez bizarre, je le reconnais. Elle fait partie des meilleures vagues au monde et depuis tout jeune elle est sur ma wishlist de surfeur. Un peu comme la quête du graal. J’ai donc approché mes sponsors pour leur parler de mon projet et de mes objectifs là-bas. Ils ont été emballés et m’ont soutenu dans ma démarche (Manera notamment).
Depuis maintenant 1 mois, je découvre cette île et ses archipels. J’ai déjà pu faire un petit tour des spots connus, mais il m’en reste encore beaucoup à découvrir. C’est un coin du monde sublime avec une présence caractérielle des forces de la nature que ce soit venant de la mer ou venant des collines qui s’érigent à la verticale de la côte. C’est aussi beau que ces mots.
C’est vraiment magnifique. L’eau y est super claire et pleine de vie. Les récifs tiennent face à des houles hyper puissantes, mais malheureusement se meurent face à la pollution humaine et le réchauffement des eaux marines… Un paradoxe.
Sur Tahiti, les spots de surf sont bien fréquentés et j’ai été surpris par la passion qu’ont les Polynésiens pour le surf et la glisse en général. Ils surfent toute la journée sur n’importe quel support et passent un maximum de temps à l’eau, du plus jeune au plus vieux. On comprend vite ici que la mer et les vagues font partie des traditions. Ça me rappelle un peu la maison et les Finistériens à qui la mer fait aussi partie intégrante de leur vie.
Durant ce premier mois, j’ai eu la chance de me confronter à la vague de Teahupo’o plusieurs fois et d’y scorer quelques bonnes vagues. C’est une vague très impressionnante pour un surfeur finistérien comme moi. On va dire que c’est loin de mes surfs de tous les jours en baie d’Audierne. Quand elle est réveillée, la vague double et on a vraiment l’impression de partir sur un close-out.
En plus du challenge qu’est la vague, tu as l’ambiance au line-up avec les bateaux qui sont vraiment tout prêt de toi. Quand tu te retrouves tout seul au pic et qu’il y en a une grosse qui arrive, il faut alors bien se placer et t’appliquer, parce que tu ne peux pas vraiment la refuser (rires).
Il me tarde de découvrir le reste des archipels polynésiens et de réussir à avoir des vagues encore plus belles sur Teahupo’o. Mon objectif est d’arriver à être à l’aise sur une vague pour lâcher un peu le grab backside comme le font mes idoles et les locaux d’ici. Au pire j’aurais essayé et j’aurais fait des beaux haut bas ! J’aimerais vraiment ressortir de mon trip en étant un meilleur surfeur. Je vais essayer de progresser un maximum et d’apprendre le plus possible des surfeurs locaux et de la façon dont il faut surfer la vague ».
Oui vous l’aurez compris, Ian risque de nous faire rager encore un peu. La suite de ses aventures au prochain épisode !
"J'ai envie de voir les meilleurs surfeurs mondiaux faire ce qu'ils savent faire de mieux ici en France, c'est aussi eux qui ont voulu venir, ça leur manque."