Trevor Favier, shapeur et surfeur de grosses vagues
Rencontre avec un homme réservé qui a décidé de dédier sa vie au surf. Et découvrez ses plus belles sessions.
29/07/2020 par Marc-Antoine Guet
Parce que ce ne sont pas toujours les mêmes qui méritent d’être mis en lumière, nous avons décidé de vous présenter Trevor Favier, 33 ans, shapeur et surfeur de grosses vagues dans l’Océan Indien.
Le photographe Max Gifted, en plus d’immortaliser certaines de ses plus belles sessions (voir le portfolio en bas de l’article) a pu rencontrer ce personnage atypique qui est aussi bijoutier. Trevor travaille en effet aussi bien le pain de mousse que la pierre.
Rapide rencontre avec un homme réservé qui a décidé de dédier sa vie au surf.
D’où te vient cette passion pour le shape ?
Trevor Favier – « Je me suis mis au shape par nécessité car je manquais de moyen pour pouvoir m’acheter une bonne planche. Autour de moi il n’y avait pas les formes de planches que je voulais avec des matériaux solides et adaptés aux conditions extrêmes de notre sport. Et puis je casse souvent mes planches lorsque les grosses vagues sont au rendez-vous !
Quelle philosophie donnerais-tu à ton métier ?
T.F – Je surfe énormément en twin fins et la philosophie de mon shape est basée dessus. J’ai été inspiré par le design des planches de Mark Richards qui sont faites pour carver des vagues sérieuses. La philosophie de mon métier est venue avec le temps lorsque les shapes ont évolué, avec des boards plus typées freesurf.
J’ai commencé par shaper des petites planches performance en 5″10 et c’est à force d’en faire que j’ai senti qu’il y avait moyen de dompter des planches beaucoup plus grosses. Je suis reparti dans le temps en façonnant des boards avec plus de volume et des rails modernes évolutifs. Cela me permet de surfer plus longtemps et de shooter des vagues toujours plus grosses à l’inside, tout en dominant le line-up par rapport aux autres.
Qu’est-ce qui est le plus dur entre shaper une grosse planche et charger une grosse vague ?
T.F – Surfer une grosse vague, tout est dans le momentum. C’est au feeling, libre à toi de prendre cette vague ou pas ! Shaper une planche unique et premium, ça reste plus dur pour moi car il y a toujours une part d’incertitude quand la board est terminée. Même si elle est belle, on n’est pas trop sûr de ce que cela va donner, que ce soit pour moi ou pour mes clients.
Comment envisages-tu le shape du futur ?
T.F – Le shape du futur je l’envisage avec des matériaux naturels et éco durables de haute qualité, meilleurs que ceux utilisés pour faire des planches à base de produit pétrochimique.
Quelles sont tes sources d’inspirations et pourquoi ?
T.F – Ma source d’inspiration c’est mon grand père qui a été l’un des premiers surfeurs dans les années 1950. Il faisait du bodysurf avant de faire du surf, il m’a transmis cette passion pour la glisse et son amour pour l’océan. Peu importe la taille des vagues ou ce que l’on utilise pour rider, le simple fait de glisser a changé ma vie pour toujours, c’est grâce à lui que je fais ce que je fais aujourd’hui. »
Celui qui a repoussé hier dans les Landes les limites du surf à la rame, est revenu avec nous au téléphone ce matin sur cette vague mais aussi sur la cohabitation pas toujours évidente entre les jets et les autres surfeurs.
"J'ai envie de voir les meilleurs surfeurs mondiaux faire ce qu'ils savent faire de mieux ici en France, c'est aussi eux qui ont voulu venir, ça leur manque."